Second tour des élections législatives de 2017 : Emmanuel Macron a le champ entièrement libre
Submitted by Anonyme (non vérifié)On peut bien entendu s'accrocher à certains points marquants, comme l'effondrement complet du Parti Socialiste, la formation d'un groupe parlementaire par la « France Insoumise », le très haut taux d'abstention (56,6%).
Mais on ne peut pas en disconvenir : la France politique, c'est en très grande majorité un soutien massif à Emmanuel Macron (364 sièges), avec une très forte fraction de la droite (126 sièges), une minorité nationaliste avec Marine Le Pen (8 sièges) qui est ancrée dans les terres ouvrières.
Le bassin minier du Pas-de-Calais et du Nord a en effet envoyé cinq députés Front National au Parlement, tous élus avec plus de 50% des voix. C'est quelque chose d'extrêmement problématique, révélant des faiblesses énormes au sein de la classe ouvrière.
C'est apocalyptique si l'on place d'un point de vue de Gauche, a fortiori si on est révolutionnaire.
La France est un pays capitaliste où la bourgeoisie est tranquille, jamais ciblée, jamais nommée, où le progrès consisterait à démanteler des corporations (taxis, notaires…), le droit de travail, les mœurs (PMA, GPA, cannabis…) pour relancer la machine.
Tout est tranquille, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et les masses sont emprisonnées dans cette illusion : elles savent que cela ne va pas, mais le train-train de la vie quotidienne leur suffit pour l'instant.
Elles sont prêtes à déléguer : à Marine Le Pen et au Front National, mais également à Emmanuel Macron. Pour preuve, la Picardie, qui devrait être un bastion de la révolution de par sa pauvreté et son isolement culturel, a porté une vague La République En Marche.
C'est aberrant du point de vue de la nécessité historique. Sur le plan de la culture, de l'idéologie, de la pratique, les masses restent totalement prisonnières des formes et des contenus réactionnaires.
Elles veulent la bienveillance, mais sont désorientées, aucunement habituées aux efforts prolongés, au travail de fond ; elles pensent que leurs efforts sont vains, qu'elles ne peuvent rien.
Cela souligne une arriération sociale terrible, un emprisonnement idéologique, un enfermement culturel. Il y a un véritable recul de la conscience sociale, un déni de la civilisation, à l'exemple de l'épagneul breton, Dick, qu'on vient de retrouver détenu depuis sa naissance en 2008 dans un minuscule garage de Maizicourt dans la Somme.
Cela en dit très long sur l'effondrement des valeurs sociales. Il y a la France qui compte profiter du capitalisme relancé et il y a la France qui pourrit littéralement sur pied.
Le peuple fait à coups de bouts de ficelles, il cède aux valeurs dominantes, il mutile sa propre vie pour tenir, acceptant cette situation et c'est de notre faute en tant que communistes, dans la mesure où nous ne sommes pas encore en mesure d'impulser à grande échelle des choses qui portent les masses et que les masses portent.
La situation est donc mauvaise : c'est de là qu'il faut partir pour mener un travail de fond, et non chercher « le bruit et la fureur » comme le veut Jean-Luc Mélenchon.
Jean-Luc Mélenchon, c'est un piège, bruyant et ostensible, mais sans contenu. Il vend du rêve, prétend pouvoir changer la France, alors qu'il a seulement la folie des grandeurs et espère faire de la France un pays impérialiste suffisamment fort pour avoir du « social ».
Il ne faut nullement céder aux sirènes de la « France Insoumise ». Sa base, c'est un insupportable mélange de bonapartisme social, de populisme ultra-patriotique, de discours républicain franc-maçon porté par Jean-Luc Mélenchon et de syndicalisme révolutionnaire.
La « France Insoumise » représente le rejet complet des traditions historiques portées par la classe ouvrière. Ce mouvement prétend représenter quelque chose d'entièrement nouveau, niant entièrement l'histoire de la classe ouvrière et de ses batailles.
Son sectarisme est typique de la petite-bourgeoisie cherchant une troisième voie entre capitalisme et communisme. Ce que cherche également François Ruffin, rédacteur en chef du journal satirique amiénois « Fakir » et réalisateur du documentaire « Merci patron ! », devenu « député de la nation et de la 1ère circonscription de la Somme » tout en étant incapable de rompre avec le triptyque bière – merguez – chasse.
Cela montre que, à la base même, il y a un problème de fond dans les masses : l'incapacité idéologique et culturelle à rompre avec le capitalisme et la bourgeoisie, avec le libéralisme sur le plan des mœurs, avec les valeurs « beaufs » gangrenant les masses.
Voilà précisément les trois axes sur lesquels il faut travailler.