27 sep 2016

Red Guerilla Resistance : Attaque contre le consulat d'Afrique du Sud

Submitted by Anonyme (non vérifié)

26 septembre 1984

Nous avons attaqué le Consulat d'Afrique du Sud dans la ville de New York pour dénoncer et arrêter les manoeuvres du gouvernement fasciste d'Afrique du Sud. 

Nous agissons en solidarité avec les centaines de milliers d'Africains qui, à Sebokeng, Sharpenike, Soweto et Evaton, se battent pour le droit à l'éducation, au logement, à l'organisation syndicale et pour mettre fin aux lois dégradantes de l'apartheid. 

Pour combattre le colonialisme blanc, ils descendent dans la rue en sachant que, depuis 20 ans, ils ont été massacrés par milliers par la police, mais en puisant leur courage non dans la peur, mais dans le souvenir de Steve Biko et des martyrs de Sharpenike et Soweto. 

Les cris d'Iswe Lethu et d'Amandla disent clairement que le destin de l'Azanie repose dans la libération nationale et dans l'indépendance nationale. 

Nous soutenons totalement le Congrès national africain (Anc) et le Congrès pan africain (Pan), organisations qui dirigent la lutte de libération nationale. 

Ces organisations ont travaillé durant des années sous la répression la plus dure pour organiser les masses, développer la lutte armée et isoler internationalement le régime sud-africain. 

Aujourd'hui, Botha et Reagan coordonnent leurs efforts pour renforcer le gouvernement d'Afrique du Sud, en développant le contrôle militaire de l'Afrique du Sud sur l'Afrique australe, en renforçant la répression interne, en brisant son isolement international pour l'insérer directement dans le cercle des a1liés impérialistes. 

Voilà le propos du « constructive engagement » (action constructive). 

La première étape de ce plan a été la déstabilisation militaire, économique et politique de l'Angola, du Mozambique et du Lesotho. 

Le Mozambique et l'Angola furent « accusés » et durent signer des accords réactionnaires afin de détruire le soutien aux véritables représentants du peuple africain dans la région : l'ANC, le Pac et la Swapo. 

Une fois cela obtenu, Botha a entrepris une tournée de visites auprès des chefs d'Etats d'Europe les plus réactionnaires : Thatcher, Kohl et le Pape. 

La véritable situation, c'est que l'Afrique du Sud ne s'est jamais complètement retirée de l'Angola, plus de 100 000 soldats sont toujours en Namibie et l'Afrique du Sud vient de mettre en place la machine de guerre la plus massive jamais mise en oeuvre par ses forces militaires. 

La deuxième étape de la stratégie impérialiste est la nouvelle Constitution et le Parlement. 

Aucun effort réel n'a vraiment été fait pour une réforme de la Constitution ou pour une cooptation des Indiens et des Métis : les Afrikaners eux-mêmes savaient fort bien que les réformes seraient massivement rejetées. 

Ils s'agissait seulement d'un peu de papier destiné à la consommation internationale et qui sera sans doute utilisé pour justifier une visité officielle de Botha (ou de son représentant) aux Usa après les élections américaines. 

Pour que les masses africaines soient assurées que rien n'a changé, Botha a fait arrêter les leaders de masses, assassiner une cinquantaine d'Africains dans la rue en trois semaines et interdire toute réunion critiquant le gouvernement. 

Les masses africaines ont repéré cette stratégie « d'action constructive ». 

Le soulèvement du mois dernier est un message clair aux pays progressistes et aux peuples à travers le monde : rien n'a changé, mais la nécessité d'isoler et d'attaquer 1e régime colonialiste blanc est plus forte que jamais. 

Notre attaque se situe en réponse à cet appel à une solidarité renforcée. 

Mais notre mouvement doit fournir une réponse plus massive et efficace, et plus militaire. 

Historiquement, les réponses ne sont venues que de la communauté noire : du mouvement Garvey dans les années 20 aux voyages de Malcom X en Afrique dans les années 60, des manifestations de l'African liberation day dans les années 70 aux attaques de la Black liberation army contre les responsables organisant les matchs de rugby en Afrique du Sud en 1981. 

Il n'y a aucune réponse équivalente de la communauté blanche progressiste. 

Cet échec a ses racines - en partie - dans le racisme et la suprématie blanche de ce pays, qui modèlent la conscience des Blancs qui répondent aux luttes du peuple africain. 

Une forme de ce racisme se manifeste dans le fait de considérer l'Afrique du Sud comme un cas unique, un retour à l'esclavage. 

Cela est faux. Il s'agit de la cristallisation moderne de centaines d'années d'exploitation capitaliste et de suprématie blanche (européenne) à l'échelle mondiale. 

Si le vol de la terre du peuple africain a été accompli depuis plus d'un siècle, l'exploitation des vies et des ressources du pays est faite pour l'actuel profit capitaliste et le non moins actuel privilège des Blancs. 

Ce profit déborde le cadre de l'Afrique du Sud, il remplit aussi les coffres de Londres et de New York. 

Les « Homelands » et les « Townships » regroupent des millions et des millions d'Africains qui n'ont pas le droit de travailler, afin que les salaires restent dans les mines et les usines, alors que les terres fertiles restent entre les mains des propriétaires blancs et des entreprises alimentaires internationales. 

La pauvreté et la faim sont planifiées dans l'économie sud-africaine et seule la victoire de la lutte de libération pourra transformer cette énorme richesse naturelle et cette capacité productive en conditions de vie décentes pour les masses populaires. 

Une Azanie/Afrique du Sud libre peut s'intégrer dans une stratégie panafricaine de développement qui briserait la main-mise du système impérialiste sur le continent africain qui dure depuis un siècle. 

La classe dirigeante Us s'oppose à un tel avenir, car la situation actuelle correspond à ses intérêts économiques, militaires et politiques. 

Différentes administrations Us peuvent avoir différentes tactiques, mais elles ont un objectif constant : garder l'Afrique du Sud et le reste de l'Afrique comme une pièce intégrée dans le système impérialiste pour son propre profit. 

II existe une autre raison pour laquelle notre mouvement n'a pas répondu comme il l'aurait dû aux demandes de la lutte en Azanie. 

C'est que cela l'oblige a regarder de près notre propre société qui est aussi le produit moderne du colonialisme blanc et du développement capitaliste. 

Son développement est différent, par certains aspects, de celui de l'Afrique du Sud, mais il est constitué aussi par des nations opprimées et une nation oppressive. 

La terre a été ôtée aux Indiens, aux Mexicains, aux Portoricains et une grande partie de la richesse industrielle et agricole est fondée sur le travail des masses noires, amenées ici d'Afrique comme esclaves. 

Le pays est différent de l'Afrique du Sud dans le fait qu'il existe une classe de travailleurs blancs exploitée par le capital. 

Cependant, ces deux sociétés ont un système de suprématie blanche qui affecte tout le monde. 

La classe dirigeante US essaie de garantir ses énormes richesses, son pouvoir et ses principes en donnant quelques miettes aux masses blanches. 

En retour, elle compte sur la collaboration de classe au lieu de la lutte des classes, sur la suprématie blanche et le chauvinisme national au lieu de l'internationalisme prolétarien, le soutien à la guerre et à la répression au lieu de la lutte pour la paix et la justice. 

Cela a marché trop souvent et la classe dirigeante a réussi à s'offrir une large base populaire qui soutient la répression des luttes pour les droits de l'Homme et pour l'autodétermination des peuples ici et dans le reste du monde. 

Il faut que ce consensus soit brisé si le peuple blanc ici veut se joindre utilement aux autres « masses laborieuses » du monde pour construire un avenir socialiste sans oppression et sans exploitation. 

Nous soutenons les organisations et tous ceux qui ont construit la solidarité avec le peuple d'Azanie. 

Il est temps d'accentuer la lutte pour la dénonciation. 

Il faut accroître l'aide matérielle aux mouvements de libération nationale. 

Il faut aujourd'hui que nous suivions la même direction que les camarades d' United freedom front qui, depuis deux ans, ont clairement montré que pour les sectes et les banques qui profitent du colonialisme blanc en Afrique du Sud, rien ne serait plus comme avant. 

Il est temps que nous construisions un mouvement de résistance révolutionnaire capable de porter des coups réels à l'ennemi commun et de devenir un front interne dans la lutte mondiale contre l'impérialisme et la suprématie blanche. 
Victoire pour le peuple d'Azanie - Afrique du Sud 
Victoire pour la Swapo 
Victoire pour la libération des Africains. 
A bas le colonialisme blanc. 
A bas l'impérialisme US 
Libération de tous les prisonniers politiques et de tous les prisonniers de guerre de Lobben Island à Marion. 
Pour la construction d'un mouvement de résistance révolutionnaire