COP 21 : le changement climatique, antichambre du gouvernement mondial
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le changement climatique est un phénomène mondial. Partant de là, il ne sera pas possible de s'y confronter de manière fractionnée. Il est nécessaire d'être à la hauteur du problème, et donc seul un gouvernement mondial centralisant les ressources et les décisions sera en mesure de gérer de manière adéquate la question.
Regardons les faits de manière matérialiste : pour disposer d'énergie, on a principalement les énergies fossiles (gaz et pétrole), le solaire, l'hydraulique, le nucléaire.
Le choix des énergies fossiles tient à la mentalité du capitalisme libéral, qui consomme un peu, vite et mal à court terme. Le choix du nucléaire tient à la mentalité du capitalisme monopoliste (d’État), qui consomme beaucoup, vite et mal à moyen terme.
Ce sont des choix qui tiennent à des petites entités, les nations, qui choisissent ce qui leur permet de se développer selon des critères étroits, capitalistes (ou capitalistes bureaucratiques dans les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique centrale et du Sud).
A l'opposé, un gouvernement mondial peut raisonner mondialement, s'organiser à l'échelle mondiale, et utiliser les énergies solaire, éolienne et hydraulique de la manière la plus efficiente qui soit. C'est la seule option viable pour l'humanité enfin unie.
C'est la seule perspective qui fournisse une perspective harmonieuse et équilibrée, au moyen de la planification. Il est, de fait, inacceptable de voir que 10 % des personnes les plus riches sont à l'origine de pratiquement la moitié des émissions mondiales de CO2, alors que les 3,5 milliards les plus pauvres sont la cause de 10 % de ces mêmes émissions.
Il y a là une inégalité non seulement sociale qu'on devine à l'arrière-plan, mais surtout une dynamique profondément déséquilibrée pour la vie humaine sur la planète. Pour rétablir ou, plus véritablement, pour établir l'ordre, il faut nécessairement un pouvoir centralisé qui brise le mode de vie des couches dominantes des pays capitalistes, mode de vie contaminant le reste du monde.
Dans tous les cas, la gestion de la production humaine ne peut plus qu'être planétaire. Des zones entières de la planète devront être, par exemple, sanctuarisées, notamment les forêts vierges. Cela ne sera possible qu'en soutenant les pays où existent ces sanctuaires, en fournissant les moyens militaires de les protéger des braconniers et pillards, en instaurant une culture mondiale en leur faveur.
De la même manière, les transports aériens et les réseaux d'internet – dont l'existence produit beaucoup de dioxyde de carbone - devront être rationalisés de la meilleure manière qui soit, ce qui n'est possible qu'en mettant toutes les énergies en commun, afin d'éviter de manière complète le gaspillage et d'être en mesure de choisir les meilleures options. En fait, cela est vrai également pour le transport en général.
Et en termes de réchauffement climatique justement, on peut voir qu'il y a un secteur en produisant davantage que le transport lui-même : l'élevage. 18% des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des animaux employés dans les fermes.
Il n'y a pas que le CO2 : l'obtention de 25 litres de lait dégage entre 100 et 500 litres de méthane par jour produits par les vaches, et le méthane a un impact de réchauffement 25 fois plus important que le CO2.
Si l'on pense qu'en plus la déforestation de l'Amazonie a lieu notamment pour produire du soja pour l'élevage, on voit que cette tendance est inacceptable et qu'elle doit être renversée. La vie ne s'est pas développée pendant des millions d'années pour que nous nous retrouvions avec des monopoles enfermant, torturant et tuant des êtres vivants de manière industrielle, pour satisfaire une course au gigantisme nécessaire à la course au profit.
Cependant, la lutte ne peut pas se mener au profit de la petite production agricole. Il faut aller non pas en arrière, mais de l'avant, centraliser toutes les forces agricoles, et trouver un mode de vie sain et fournissant une alimentation équilibrée.
Voyons les choses de manière matérialiste dialectique. Chaque étape historique de l'humanité est celle d'une unification. C'est le sens positif de la victoire du monopolisme sur la concurrence des petites entreprises, des États bourgeois qui engloutissent les séparations féodales (comtés, duchés, etc.), du capitalisme qui bouleverse les mode de vie sur l'ensemble de la planète.
Le marxisme – à l'opposé de « l'anticapitalisme » – considère que le capitalisme a un rôle historiquement positif, unificateur. C'est cela qui fait que Louis XIV a joué un rôle tout à fait progressiste, tout comme la révolution française : petit à petit, la féodalité a été balayée.
Le PCF(mlm) valorise dans cet esprit l'humanisme, les Lumières ; l'anticapitalisme rejette tant l'un que l'autre. Le PCF(mlm) célèbre la fusion, la synthèse ; les forces de la réaction célèbrent précisément les « identités » pour empêcher l'unification.
Quel est le sens de l'unification apporté par le changement climatique ? Citons ici Lénine au sujet du rôle positif qu'a joué le capitalisme monopoliste par rapport au capitalisme, et le capitalisme monopoliste d’État par rapport au capitalisme monopoliste.
Lénine nous enseigne que :
« La dialectique de l'histoire est précisément telle que la guerre, qui a extraordinairement accéléré la transformation du capitalisme monopoliste en capitalisme monopoliste d'État, a par là même considérablement rapproché l'humanité du socialisme.
La guerre impérialiste marque la veille de la révolution socialiste.
Non seulement parce que ses horreurs engendrent l'insurrection prolétarienne - aucune insurrection ne créera le socialisme s'il n'est pas mûr économiquement - mais encore parce que le capitalisme monopoliste d'État est la préparation matérielle la plus complète du socialisme, l'antichambre du socialisme, l'étape de l'histoire qu'aucune autre étape intermédiaire ne sépare du socialisme.
Nos socialistes-révolutionnaires et nos mencheviks envisagent le problème du socialisme en doctrinaires, du point de vue d'une doctrine qu'ils ont apprise par cœur et mal comprise. Ils présentent le socialisme comme un avenir lointain, inconnu, obscur.
Or, aujourd'hui, le socialisme est au bout de toutes les avenues du capitalisme contemporain, le socialisme apparaît directement et pratiquement dans chaque disposition importante constituant un pas en avant sur la base de ce capitalisme moderne. »
(La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer)
Qu'est-ce que le changement climatique ? C'est une avenue du capitalisme contemporain, c'est l'expression du développement des forces productives jusqu'à un point tel que le chaos de la production se heurte à la réalité de la manière la plus brutale.
La contradiction devient apparente entre ce qu'il est possible de faire et ce qu'on ne fait pas, ce qu'on devrait faire et qu'on refuse de faire. Le changement climatique apparaît aux masses mondiales comme la contradiction entre le mode de production et la réalité, réalité sous la forme planétaire, sous forme de la biosphère.
Non seulement les ressources s'épuisent, mais la vie subit un écocide généralisé, le capitalisme pillant, les monopolistes écrasant ce qui ne correspond pas à leurs intérêts les plus directs.
De par son ampleur, le changement climatique est en quelque sorte l'antichambre du gouvernement mondial ; le changement climatique témoigne de la contradiction qu'il y a entre une planète perturbée mais formant un ensemble où existe la vie, et une humanité divisée incapable de gérer ses activités.
La COP 21, de par sa base sociale, est évidemment incapable d'être à la hauteur des exigences de notre époque. Cela sera une terrible leçon pour les masses, et un appel à s'engouffrer dans la nouvelle grande vague révolutionnaire qui se lève.