Émigration et immigration - 9e partie : la confusion entre migrants et réfugiés
Submitted by Anonyme (non vérifié)Il existe une différence fondamentale entre les migrants et les réfugiés. Les migrants sont des gens qui quittent leur pays dans un esprit de promotion individuelle, même si parfois ils englobent leur famille dans ce projet. C'est une démarche dont l'essence est anti-patriotique ; il s'agit d'un contournement de l'affrontement avec la domination semi-coloniale semi-féodale, d'un affaiblissement des forces vives en rage avec les causes impérialistes du sous-développement.
Les réfugiés sont, quant à eux, forcés de quitter leur pays pour des raisons de survie. La définition de ce qu'est une personne réfugiée donnée par l'article 1er, A, 2 de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 (complétée par le Protocole de New York (dit aussi de Bellagio) du 31 janvier 1967) est la suivante :
« Toute personne qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n'a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut, ou en raison de ladite crainte, ne veut y retourner.
Dans le cas d'une personne qui a plus d'une nationalité, l'expression « du pays dont elle a la nationalité » vise chacun des pays dont cette personne a la nationalité.
Ne sera pas considérée comme privée de la protection du pays dont elle a la nationalité toute personne qui, sans raison valable fondée sur une crainte justifiée, ne s'est pas réclamée de la protection de l'un des pays dont elle a la nationalité. »
Cette définition reste relativement abstraite, car ne se positionnant pas de manière matérialiste quant à la réalité objective. La définition communiste donnée par la constitution de 1936 de l'URSS est ainsi bien plus précise et bien plus juste idéologiquement, et donc fondamentalement différente :
« Article 129.
L'URSS accorde le droit d'asile aux citoyens étrangers persécutés pour la défense des intérêts des travailleurs ou pour leur activité scientifique, ou bien pour la lutte en faveur de la libération nationale. »
Il y a donc trois définitions : celle de migrant, de réfugié au sens bourgeois, de réfugié au sens communiste. La bourgeoisie entretient une confusion générale sur ce plan. Il s'agit de justifier la migration qui sert de main d'oeuvre et permet de diviser les masses au moyen du racisme, de mobiliser les masses dans une « charité » ou une haine raciste dont les fondements culturels et idéologiques sont parfaitement façonnés par les classes dominantes.
Ainsi, le Vatican dirigé par le pape Benoit XV a institué dès 1914 une « Journée mondiale du migrant et du réfugié », devenue une opération annuelle d'intense propagande catholique. En 2014, le mot d'ordre était « Migrants et réfugiés : vers un monde meilleur », en 2015 c'était « Église sans frontières. Mère de tous ».
Il s'agit de nier les réalités, de nier les contradictions, d'englober dans un même phénomènes des choses qui n'ont rien à voir, afin de présenter le Vatican comme le centre inévitable de la compassion, des orientations culturelles et morales, idéologiques.
Voici ce que dit notamment le Pape François pour la 100e journée mondiale des migrants et des réfugiés :
« Migrants et réfugiés ne sont pas des pions sur l’échiquier de l’humanité. Il s’agit d’enfants, de femmes et d’hommes qui abandonnent ou sont contraints d’abandonner leurs maisons pour diverses raisons, et qui partagent le même désir légitime de connaître, d’avoir mais surtout d’être plus.
Le nombre de personnes qui émigrent d’un continent à l’autre, de même que celui de ceux qui se déplacent à l’intérieur de leurs propres pays et de leurs propres aires géographiques, est impressionnant. Les flux migratoires contemporains constituent le plus vaste mouvement de personnes, sinon de peuples, de tous les temps.
En marche avec les migrants et les réfugiés, l’Église s’engage à comprendre les causes qui sont aux origines des migrations, mais aussi à travailler pour dépasser les effets négatifs et à valoriser les retombées positives sur les communautés d’origine, de transit et de destination des mouvements migratoires (…).
Chers migrants et réfugiés ! Ne perdez pas l’espérance qu’à vous aussi est réservé un avenir plus assuré, que sur vos sentiers vous pourrez trouver une main tendue, qu’il vous sera donné de faire l’expérience de la solidarité fraternelle et la chaleur de l’amitié ! À vous tous et à ceux qui consacrent leur vie et leurs énergies à vos côtés, je vous assure de ma prière et je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique. »
L'espoir d'une « vie meilleure » est un outil ici au service de l'accumulation capitaliste ; les migrants ont comme fonction de ré-impulser le capitalisme, de permettre prétendument le dépassement de la crise générale du capitalisme pourtant inévitable.