Émigration et immigration - 10e partie : le chaos impérialiste produit les réfugiés
Submitted by Anonyme (non vérifié)La multiplication du nombre de réfugiés, en plus de celui des migrants, est une conséquence inéluctable de la domination impérialiste. Il existe cinq raisons pour cela :
a) les contradictions inter-impérialistes amènent l'utilisation de factions au sein d'un même pays, en s'appuyant sur des critères ethniques ou religieux, contribuant aux guerres civiles et à la fuite de populations risquant le massacre.
On a ainsi pu voir, lors des années qui ont suivi l'invasion de l'Afghanistan par le social-impérialisme soviétique en 1979, les différentes communautés ethniques du pays – principalement pachtoune, hazara, tadjik, ouzbek, aimaq et turkmène – ont systématiquement été instrumentalisées par les pays impérialistes (États-Unis, France, Russie notamment) ainsi que par des Etats semi-coloniaux semi-féodaux expansionnistes (Inde, Pakistan notamment, mais également l'Iran, le Tadjikistan, l'Ouzbekistan, la Turquie, la Turkménistan, la Chine).
b) l'absence de développement démocratique amène des déséquilibres qui, dans un contexte semi-colonial semi-féodal, aboutissent à ce que les minorités deviennent des victimes, comme d'ailleurs dans le cadre d'un pays impérialiste où le racisme sert de paratonnerre.
Lors de la première partie du 20e siècle, le génocide arménien a témoigné de l'ampleur d'un massacre généralisé dans l'esprit du « rationalisme » nationaliste issu de la formation de l’État « républicain » kémaliste. Cette tendance fasciste d'unification par en haut fut prolongé et systématisé, notamment contre les Kurdes, les Lazes, les Alévis.
En Allemagne avec le national-socialisme, les populations juive et rom d'Europe ont dû faire face pareillement à l'extermination « unifiant » le troisième empire (le « reich ») suivant l'idéologie pangermaniste, avec la fuite quand c'était possible.
c) suivant le principe de « diviser pour régner », les impérialistes jouent sur les différences ethniques et religieuses y compris entre différents pays, pays dont l'unité est historiquement précaire justement, voire même fictive car issue directement du colonialisme.
Durant les années 1990, l'effondrement de la Yougoslavie, précipité par les pays impérialistes, a donné l'aval à des vagues de nettoyage ethnique, allant du départ force en masse au génocide, en particulier en Bosnie.
Le jeu impérialiste anglais a provoqué la naissance du Pakistan, avec des rapports massivement conflictuels avec l'Inde, débouchant sur la fuite de millions de personnes accompagnées de massacres de grande ampleur.
d) des pays semi-coloniaux semi-féodaux de type expansionnistes entendent annexer de nouveaux territoires ne connaissent que l'intégration par la violence.
L'indépendance du Bangladesh en 1971 fut ainsi marquée par un massacre généralisé de trois millions de personnes organisé par le Pakistan et ses partisans locaux. Le jeu impérialiste au Rwanda provoqua une telle division que la guerre civile de 1994 été accompagnée du massacre de 800 000 membres de la minorité Tutsi en 100 jours ; au Soudan à partir de 2003 la guerre civile dans la région du Darfour a provoqué la mort de 300 000 personnes et le déplacement de 2,7 millions de personnes. Cinq millions de personnes sont des réfugiées, le plus souvent dans des camps, descendant des 700 000 Palestiniens ayant fui leur pays en 1948.
e) les bouleversements provoqués par le réchauffement climatique provoquent des déplacements de population.
Cela est de plus en plus vrai, notamment au Bangladesh. C'est une tendance en développement.
Tous ces massacres organisés, voire planifiés industriellement dans le cadre de l'Allemagne nazie, ont provoqué la fuite pour la survie qui ont particulièrement marqué les esprits. Toutefois, c'est une constante de l'époque où l'impérialisme empêche le développement réel et par là le triomphe de l'esprit démocratique, où les rivalités inter-impérialistes provoquent et utilisent des affrontements sur une base ethnique, où le maintien du féodalisme amène la naissance de régimes terroristes.
Les massacres de « l’État Islamique » au Moyen-Orient témoignent de l'effondrement du prétendu « nouvel ordre mondial », qui n'a jamais été qu'un redécoupage impérialiste des pays, suivant un nouveau partage.
Les réfugiés - qui se distinguent donc clairement des migrants - sont ici les victimes directes de l'impérialisme mondial sur le plan de leur survie même ; leur soutien relève de l'internationalisme prolétarien, ainsi que leur défense, car l'impérialisme tend à mobiliser les masses dans une logique pogromiste servant de paratonnerre aux classes dominantes, masquant sa propre responsabilité.