Attentat en Isère : contre la barbarie nihiliste, faire se lever la culture démocratique populaire
Submitted by Anonyme (non vérifié)La décapitation d'un chef d'entreprise par un islamiste et la tentative de faire sauter une usine près de Lyon, il y a deux jours, a choqué la France. Il est difficile d'exprimer le dégoût qui prédomine. Toutefois, nous pouvons dire que la tristesse mêlée de colère est très différente des réactions de janvier, formant le mouvement de masse l'« esprit Charlie ».
Les masses croient que le fondamentalisme islamique n'était qu'une proposition stratégique idéaliste, qui ne pouvait qu'être rejetée malgré les événements dramatiques. L'« esprit Charlie » était par conséquent un mouvement de masse exprimant une vision démocratique du « vivre ensemble ».
La nouvelle attaque a changé les choses, montrant que l'« esprit Charlie » ne sera pas suffisant. Cette fois, les masses ont compris que le fondamentalisme islamique est une idéologie profondément enracinée, qui continuera ses réalisations pratiques au travers d'attaques meurtrières, d'une façon toujours plus nihiliste.
Les personnes qui « étaient Charlie » croyaient que le capitalisme était au moins démocratique, et qu'il serait suffisant de rejeter le fondamentalisme islamique. Ils découvrent, sans le comprendre, le fait que le capitalisme n'est pas démocratique, que le capitalisme signifie l'impérialisme et, par là-même, le maintien des relations semi-féodales avec la majorité des pays du monde.
La relation de la France avec le Quatar est un exemple limpide de cela : le fondamentalisme islamique est un ennemi au Mali mais un allié en Syrie, qui investit en France non seulement dans des entreprises, mais aussi dans des projets islamistes... C'est cela l'alliance sanglante entre le capitalisme et le semi-féodalisme.
Et, de cette union monstrueuse, viennent les monstres tuant des enfants parce qu'ils sont juifs, comme à Toulouse en 2012 avec Mohammed Merah, tuant des dessinateurs au nom de la religion comme à Paris au début de cette année...
Ces monstres sont eux-mêmes un mélange de féodalisme et de capitalisme. En Syrie, l'« État Islamique » a réalisé un film sous l'eau de personnes enfermées dans une cage et noyées dans une piscine... Dans le Sud de la France, il y a deux jours, le meurtrier a pris un « selfie » avec la victime massacrée...
Ceci est inacceptable et les masses veulent des réponses. Ce qui se passe est très clair : il devrait y avoir un puissant revers basé sur l'universalisme et la démocratie. Dans ce camp se trouvent les personnes progressistes, les personnes qui étaient « Charlie » et, bien sûr, nous en tant que communistes, qui affirmons la démocratie du peuple, basée sur la culture soical-démocrate humaniste des Lumières.
Mais il y a l'autre camp, défendant un grand « nettoyage » ultra-conservateur dirigé par Marine Le Pen, un camp qui gagne toujours plus de points dans la lutte idéologique.
Et il y a aussi un troisième camp, qui a été blessé autant que possible par ce nouvel événement : celui des post-modernistes et de l'« extrême-gauche ». L'« extrême-gauche » rejette complètement l'« esprit Charlie », prétendant que c'était un mouvement de masse fasciste, que l'islamophobie est la principale « oppression » : elle paie maintenant le prix de ce terrible élan populiste par un total discrédit.
Et, au lieu de l'auto-critique, on devrait voir une fuite en avant avec... toujours plus de tendances post-modernes qui aiment expliquer qu'il ne devrait plus y avoir de nations, que le couple est une forme sociale réactionnaire, que l'ennemi n'est pas la bourgeoisie mais « l'homme blanc », que les prostituées sont des « travailleuses du sexe », qu'il n'y aurait pas de différence entre les sexes, seulement des genres dont les frontières devraient de toute façon être supprimées, etc, etc.
Nous vivons clairement dans une époque de décadence, d'effondrement total. La barbarie avance toujours plus, et le post-modernisme en est une forme. Et les masses veulent une réponse : si les progressistes ne l'ont pas, alors, elles chercheront dans le camp de l'ultra-conservatisme, du conservatisme « révolutionnaire », du fascisme.