30 juin 2014

Najat Vallaud-Belkacem, Christiane Taubira et Houria Bouteldja au service du nationalisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'actuelle coupe du monde de football est prétexte au chauvinisme et au nationalisme, cela n'a rien d'étonnant. Depuis la vague nationaliste de 1998, où dans tout le pays, sans aucune exception, a été vécue la « joie » de la « victoire », le soutien à l'équipe de France est devenu une obligation, un devoir, sous peine de passer pour un traître, un marginal.

Ce n'est pas pour rien que François Hollande se pose en premier soutien de l'équipe, ou encore que la presse montre sans cesse des photographies de supporters idiots au Brésil, des bourgeois peinturlurés exprimant leur vision du monde bornée et leur divertissement pitoyable. Tout cela relève de la mobilisation de masses, en faveur du nationalisme.

Quelques figures pathétiques ressortent cependant du lot, et elles sont féminines. Cela n'a rien d'étonnant. Le nationalisme agressif est toujours porté par le patriarcat, mais le nationalisme a également une dimension plus « maternelle », plus patriotique, avec la figure protectrice qui vient saluer les « guerriers ».

Ces figures ne sont pas que féminines, d'ailleurs, elles sont également historiquement liées à l'immigration. C'est très parlant et très révélateur, comme on peut le voir.

Najat Vallaud-Belkacem représente ainsi l'obséquiosité la plus terrible. On a ici le portrait même de l'opportuniste qui a « collé » des notables pour gravir des échelons, et qui en rajoute une couche dans le patriotisme bourgeois afin de se construire une carrière. Paradant dans son maillot national de football lors d'interviews, elle utilise le prétexte de son statut de ministre des Sports – un poste bien choisi pour l'occasion, nul hasard à cela – pour se présenter comme vraie garante du légitimisme national.

On peut la voir régulièrement dans les médias, expliquant que « les citoyens, les entrepreneurs » soutiennent « les bleus », balançant donc d'immondes poncifs nationalistes, du type :

« L’adhésion populaire est là. Beaucoup de Français ont fait le déplacement jusqu’au Brésil. Ils seront très, très nombreux, aussi devant la télé à les soutenir. La France a confiance en eux. »

Najat Vallaud-Belkacem n'est cependant pas la seule figure nationaliste du moment, on retrouve bien entendu Christiane Taubira, qui est ministre de la Justice.

A l'occasion du match de football Brésil – Cameroun, elle a osé poster un « tweet » d'une démagogie complète, disant :

Christiane Taubira @ChTaubira  ·  23 juin

Les Lions et la mémoire indomptee de Kamerun! La Seleçao et les reves d'enfants des favelas.2 continents mêlés, liés, à relier.ChT #CM2014

Le terme de « Kamerun » désigne le Cameroun en allemand, le pays ayant été à l'origine colonisé par l'impérialisme allemand. Le choix de ce terme par Christiane Taubira est une allusion au fait qu'il ait été repris par l'Union des populations du Cameroun, à l'origine un mouvement indépendantiste soutenant la Chine populaire de Mao Zedong, et désormais une forcé intégrée au vieil Etat semi-féodal semi-colonial camerounais.

Christiane Taubira, elle-même ancienne indépendantiste guyanaise soutenant désormais l'impérialisme français dans sa version « de gauche », essaie donc de se donner une image de soutien aux « opprimés » avec ce terme de « Kamerun » et en parlant des favelas, alors que d'ailleurs tout le monde est au courant du scandale que représente la coupe du monde par rapport à ces même favelas, victimes d'occupations militaires, de destructions de logements, avec l'impossibilité d'accéder aux matchs en raison des prix des billets, etc.

Mais il faut bien voir la dimension nationaliste-révolutionnaire que ChristianeTaubira présente, dans un élan subjectiviste, avec la « mémoire indomptée » de « Kamerun », le fait de parler de deux continents « mêlés, liés, à relier », allusion à la présence de descendants d'esclaves noirs, qui devraient, racialement parlant pour ainsi dire, se sentir reliés à l'Afrique...

On a ici, derrière un discours en apparence progressiste de soutien aux opprimés, une véritable logique nationaliste-révolutionnaire similaire à celui de la « négritude » avec Aimé Césaire et Léopold Senghor.

Bien évidemment, on retrouve la même chose chez les Indigènes de la République, cet organe nationaliste révolutionnaire diffusant depuis 2005 ses thèses à l'extrême-gauche, en particulier avec le soutien de la CNT et des trotskystes du NPA.

Les « indigènes » diffusent la thèse post-moderne de la « déconstruction » du colonialisme, prônant ainsi le nationalisme et le séparatisme, refusant le métissage et l'internationalisme. Le message facebook de leur porte-parole est particulièrement édifiant :

Houria Bouteldja

26 juin, 16:31

Scènes de liesse partout en France, explosion de joie à Barbès et des dizaines de milliers de drapeaux algériens : Une nation dans la nation!

L'objectif de Houria Bouteldja est bien entendu de diffuser une lecture nationaliste révolutionnaire. Elle est sur la même ligne racialiste que les « identitaires », sauf que là où eux sont d'extrême-droite et prétendent défendre la France, Houria Bouteldja prétend être « anti-impérialiste » et défendre les opprimés.

Dans tous les cas il s'agit de diviser les masses, de tout ramener à une lecture ethnique, de séparer au nom des « nations », etc. Il n'y a pas de classes sociales, mais des « races », des « nations », et pour faire « de gauche », il est dit que ces « races », ces « nations », sont des « classes ».

C'est typique du discours nationaliste révolutionnaire, et finalement Najat Vallaud-Belkacem est sur une même ligne que Christiane Taubira et Houria Bouteldja, car dans tous les cas il s'agit d'être mobilisé en raison d'une appartenance « nationale » rendant obligatoire et logique l'émotion, la joie, etc.

L'interprétation de Najat Vallaud-Belkacem n'est pas naïve. Elle n'est pas « patriotique » de manière simple. Elle est l'expression de l'obséquiosité de la personne qui rejoint un nationalisme depuis l'extérieur et qui assume une ligne ultra-agressive pour d'autant plus en faire partie.

C'est pour cela qu'elle est mise en avant, parce qu'elle peut répondre des choses comme :

On a coutume de dire que chaque Français se souvient de l’endroit où il se trouvait le 12 juillet 1998. Votre meilleur souvenir sportif ?

Sans hésitation, cette finale de 1998. Parce que l’alchimie a pris ce soir-là. Parce qu’il y a eu une forme de magie qu’on aimerait tant retrouver. Parce que certaines images ne nous ont pas quittés : Laurent blanc embrassant le crâne de Fabien Barthez. Le «Et un, et deux, et trois-zéro». Le bonheur de Zidane, la marée humaine sur les Champs-Elysées, la célébration d’une France «Black Blanc Beur»… Il n’y a que le sport pour procurer de telles sensations, un tel concentré d’énergie et d’enthousiasme.

Cette candeur est ce dont a besoin le capitalisme pourrissant pour tenter de se régénérer. Et c'est un exemple significatif de comment la social-démocratie a deux aspects, pouvant servir le fascisme : Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem sont des carriéristes totalement coupées des masses, au discours pro-institutions aisément discernables comme de la poudre aux yeux...

Mais cela montre aussi le visage de la cinquième colonne qu'est l'ultra-gauche : derrière la façade « radicale » de l'anti-colonialisme de pacotille des « indigènes », il y a la division ethnique et la négation du communisme.

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L'actuelle coupe du monde de football est prétexte au chauvinisme et au nationalisme, cela n'a rien d'étonnant...