La «Fête de l'Huma», entre Pastis 51 et RTL
Submitted by Anonyme (non vérifié)Aujourd'hui commence la « Fête de l'Huma », une initiative entièrement au service de la collaboration de classe, du réformisme institutionnel organisé par les révisionnistes du P«C»F, grâce au financement massif de grandes entreprises, de Veolia à TF1, de la Banque Postale au Crédit Agricole, de Total à Renault, de EADS à Thales, de Vinci à Altadis, de Lagardère médias à Nestlé Waters France.
Sans ces soutiens capitalistes massifs, la « Fête de l'Huma » n'existerait pas. Et s'il y a ce soutien c'est que les mentalités qui découlent de cette fête sont évidemment réactionnaires.
Les ventes commerciales déguisées en révolte sous la bannière de Che Guevara – au mieux – côtoie les panneaux publicitaires de Pernod-Ricard, Kronenbourg, le tout dans une atmosphère de consommation de merguez. La réflexion sur la vie quotidienne est nulle et l'hégémonie beauf est complète.
Et si auparavant, on ne pouvait pas faire deux mètres sans se faire proposer une adhésion au « Parti », désormais l'atmosphère de fête foraine domine avec l'ambiance des concerts, où même les jeunes bourgeois de l'ouest parisien n'hésitent pas à aller. La propagande du P«C»F relève d'ailleurs d'une simple opération marketing :
« 58 concerts + 107 débats + 12 expositions + 14 films + 10 spectacles + 1 cirque + 1x10km + 9 sports + 50 hectares de jeux + 1 grande roue + 1001 autres surprises + 500 000 rencontres = 3 jours exceptionnels = 1 x 35 € = La Fête de l'Humanité = ACHETEZ VOTRE BILLET ! »
Qu'attendre alors d'une Fête de l'Humanité, entre Pastis 51 et RTL ? Rien, car dans sa matrice même, une telle fête est totalement pourrie. Aller à la « Fête de l'Huma », c'est cautionner non seulement un réformisme ultra-populiste dont les seuls thèmes « révolutionnaires » sont Cuba et la Palestine, dans une fête ultra alcoolisée qui cautionne même le cirque.
Le cirque, cette tragédie pour les animaux portée par des réseaux de petits capitalistes à l'esprit semi-mafieux, cet anachronisme historique à abolir, est célébré par la « Fête de l'Huma ». Quelle ignominie ! La présentation n'est pas en reste :
« Le Grand Cirque de Rome, qui sillonne la France depuis 1857, se posera pour la première fois à La Courneuve les 9, 10 et 11 septembre prochains (…).
Il vient par la même occasion compléter les stands des forains déjà présents depuis de nombreuses années sur le site (grande roue, auto-tamponneuses et manèges).
Du côté des animaux, le programme met à l’honneur une impressionnante ménagerie d’une quarantaine d’artistes à quatre pattes : lions, tigres, lamas, chameaux, singes, chevaux, poneys et chats sont de la partie (…).
Le spectacle s’ouvre au son des sabots, puis se poursuit dans les rugissements des fauves, menés fièrement par Yann Dumas.
S’ensuivent des performances artistiques qui feront tour à tour frissonner puis rire les spectateurs. La première partie se clôture sur un numéro de dressage équestre, conduit par le plus jeune écuyer d’Europe. Le spectacle alterne ainsi les séquences spectaculaires, de frisson et de dérision.
De nouveaux animaux plus ou moins exotiques font leur entrée sur la piste de sable (…).
De plus, la ménagerie est accessible au public en dehors des heures de représentation au prix de 1 euro. Information à retenir d’autant plus que l’une des tigresses attend un heureux événement pour août.
« Croisons les doigts pour que la nouvelle portée soit présente à la Fête », espère Solovich Dumas, le directeur du Cirque de Rome. »
On est ici non seulement dans une démarche contribuant à faire d'une fête historiquement révolutionnaire une foire de saltimbanques, mais les propos tenus relèvent du capitalisme le plus outrancier, de la mise en esclavage d'animaux sauvages pour le profit.
Nous pensons que l'alternative est socialisme ou barbarie : ici on est dans la barbarie ; la « Fête de l'Huma » est réactionnaire.
A quoi servent alors les gens d'extrême-gauche tentant de faire de la « propagande » là-bas, à coups de tracts, ou de stands tolérés par les révisionnistes du P«C»F (alors qu'avant le P«C»F ne tolérait pas la propagande venant d'autres partis politique dans sa fête) ? A faire valoir une fête qui, historiquement, sert depuis la trahison thorézienne à intégrer les masses dans les institutions, par l'intermédiaire de prétentions révolutionnaires qui ne sont que le masque de la collaboration de classe.
Ceux qui soutiennent la « Fête de l'Huma », à quelque niveau que ce soit, trahissent les masses ; ils prétendent participer à une « fête populaire », alors que c'est une expression du capitalisme utilisant les révisionnistes du P«C»F pour écraser les masses idéologiquement et culturellement.
L'esprit de la Fête de l'Humanité est celui qui contribue à donner en France aux révolutionnaires l'image du syndicaliste alcoolisé et bedonnant dans son t-shirt Che Guevara. L'esprit de la Fête de l'Humanité est celui qui force les masses à rester dans une complainte attentiste-pessimiste.
Dans ce dernier cas, citons la présentation faite cette année du concert d'Alain Souchon et Laurent Voulzy, deux figures de la variété aux mélodies lancinantes tout à fait calibrées pour confiner les masses dans la passivité :
« Émotion, poésie, tendresse, humour, amour, solidarité sur la Grande scène de la Fête de l’Humanité, avec Alain Souchon et Laurent Voulzy …Et ça va vraiment faire du bien ! »
Les masses n'ont pas besoin de baume au cœur et de consolations de type chrétiennes, mais de se forger pour affronter les institutions, les anéantir et prendre le pouvoir. C'est la révolution dont ont besoin les masses, pas la participation à l'idéologie réactionnaire qui domine dans la société française !