Editorial du 6 mars 2016
Submitted by Anonyme (non vérifié)Nous sommes en 2016 et pourtant c'est la question agricole qui est sur le devant de la scène. C'est là une contradiction fondamentale, qui tient au décalage entre la réalité économique et la superstructure idéologique.
Alors qu'en effet le capitalisme monopoliste s'est considérablement accentué ces trente dernières années en France dans les campagnes, l'idéologie du petit agriculteur, du petit producteur, est une image d’Épinal encore largement diffusée, portée d'autant plus par la vague d'anticapitalisme romantique née du «non» victorieux lors du référendum à la constitution européenne.
C'est là quelque chose de profondément réactionnaire, qui participe de toute la dynamique réactionnaire à la française, qui passe par le proudhonisme, le jauressisme, l'école d'Uriage, le «socialisme français», l'anarchisme, etc. C'est la «troisième voie» propre au fascisme à la française, dont le pétainisme a été un exemple.
Le matérialisme historique enseigne, à l'opposé de ceux qui veulent faire tourner la roue de l'histoire dans le sens contraire, que les monopoles sont le produit inévitable du capitalisme libéral, qu'ils portent en eux une dimension positive, rendant mûr les conditions pour la révolution socialiste. C'est la position de Lénine dans L'impérialisme, stade suprême du capitalisme et il s'agit de rejeter autant la gauche corrompue soutenant l'impérialisme que les partisans du retour à la petite propriété.
On ne saurait, pour cette raison, soutenir les éleveurs : force est de constater que ce sont des capitalistes, des sectateurs de la libre-entreprise, des fanatiques de la destruction de la nature par la pollution et l'asservissement des animaux, le tout avec une mentalité et une culture arriérées, typiquement campagnarde.