26 avr 2016

Autriche 2016 : après les élections présidentielles

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les forces démocratiques et révolutionnaires en Autriche ont dans leur malheur une magnifique chance d'aller historiquement de l'avant. S'il est vrai que le mouvement d'extrême-droite FPÖ a obtenu 35,05% des voix aux présidentielles, le Vert Alexander Van Bellen a reçu de son côté 21,34% des voix et sera ainsi son opposant lors du second tour en mai.

Cela signifie ainsi, que la contradiction historique entre la ville et les campagnes a pris une nouvelle forme, dans un pays fortement marqué nationalement par cela. Le produit en a été la division politique du pays entre ÖVP et SPÖ, qui ont gouverné ensemble depuis 1945.

Les villes étaient socialistes, les campagnes cléricales-conservatrices ; après l'effondrement par l'Anschluss de 1938, un compromis – un compromis anticommuniste – fut réalisé, sous la supervision de deux superpuissances.

Les élections ont toutefois désormais tout changé. Nous devons prendre en considération que lors des présidentielles de 2004, l'ÖVP avait encore obtenu 47,6%, le SPÖ 52,4% avec Heinz Fischer, qui obtint même 79,3% des voix en 2010 !

En 2016, le SPÖ a obtenu... 11,1% des voix, l'ÖVP 11,8%. De ce fait, le FPÖ possède maintenant les campagnes et les Verts – un parti d'extrême-gauche réformiste petit-bourgeois progressiste – les villes. Les deux obtiennent là la première place.

Mais comme les Verts sont un parti petit-bourgeois, cela signifie également que les masses prolétariennes, tout comme en France avec le Front National, s'expriment par l'intermédiaire du FPÖ. La carte des élections à Vienne montre clairement à quel point le FPÖ est fort.

Pourquoi alors est-ce que la situation est une chance pour les forces démocratiques et révolutionnaires en Autriche ? Parce que le FPÖ n'est pas un parti, mais un front populiste de masse de l'extrême-droite ; c'est un mouvement anti-politique.

La fraction national-socialiste de l'État, qui était encore extrêmement forte dans les années 1960-1980, s'est totalement effondrée depuis 20 ans.

Il est vrai que la revue Aula peut encore légalement, comme il y a quelques mois, qualifier les personnes libérées des camps de concentration de « plaies » et de « meurtriers de masse ». Il ne s'agit toutefois que de reste politique d'un mouvement perdu.

Il va être de fait très difficile pour l'extrême-droite d'avoir un programme. Et il en va de même pour les Verts, qui sont également un front, une union de forces modernistes.

Cela signifie par conséquent que le FPÖ et les Verts ne seront pas en mesure de développer des formes politiques comme l'ont fait le SPÖ et l'ÖVP. Et il est déjà clair que le FPÖ regarde vers la Russie et les Verts vers l'Allemagne : ces « partis » se transformeront bientôt en noyau d'une bourgeoisie bureaucratique.

La bourgeoisie autrichienne est trop faible pour maîtriser seule la situation, et le développement du FPÖ et des Verts montre que les forces démocratiques et révolutionnaires ont un espace pour construire un programme, en direction d'une démocratie populaire.

La situation est en fait la même en France, qui est cependant une puissance impérialiste bien plus puissante. C'est pourquoi la France a besoin de la guerre impérialiste, du fascisme agressif, alors que l'Autriche cherche à accompagner le processus russe – allemand, en tant que satellite impérialiste.

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