21 aoû 2013

Analyse d'un groupe révisionniste: "résistance offensive"

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Aussi petit que soit le mouvement révolutionnaire en France, la lutte idéologique n'en existe pas moins.

Il y a une évolution, que celle-ci soit mauvaise ou bonne ne change rien à son existence.

C'est pourquoi le document ici présent a son importance : il définit le caractère fondamental de ce que nous considérons être la lutte entre deux lignes au sein de l'avant-garde révolutionnaire en France.

Quelles sont ces deux lignes, qui se sont cristallisées à la fin des années 1990 ?

Elles se retrouvent dans deux conceptions fondamentalement différentes de la construction du mouvement révolutionnaire, qui ont été exprimé par deux groupes : " Résistance Offensive " d'une part, " Front Social " d'autre part.

Nous verrons par la suite qu'il est possible de placer chaque autre groupe de l'extrême-gauche comme " suivant " tel ou tel de ces deux groupes.

Mais présentons les faits. Depuis quelques mois, le groupe produisant le tract A3 recto-verso " Résistance Offensive " diffuse de nombreuses thèses politiques, selon nous erronées, et prétend être à l'initiative d'une recomposition révolutionnaire.

Qui plus est, la principale substance idéologique de ce groupe est de prendre systématiquement à contre-pied les thèses et le travail fourni par " Front Social ".

Avec la vieille technique " d'utiliser le drapeau rouge contre le drapeau rouge ", " Résistance Offensive " attaque toutes les lignes politiques de " Front Social ", tout en prétendant les défendre, voire les avoir défendu avant " Front Social ". Voyons les arguments développés.

"RESISTANCE OFFENSIVE" OU LE SOUTIEN A UN BLOC SOVIETIQUE N'EXISTANT PLUS

La lutte pour la ligne révolutionnaire est le cœur de l'histoire de la théorie révolutionnaire.

Marx a lutté contre le proudhonisme dans la première Internationale ; Lénine a lutté contre le révisionnisme de la seconde Internationale ; Mao a lutté contre le révisionnisme de Khroutchev.

C'est ce dernier combat qui n'est pas compris par le collectif "résistance offensive ".

Au lieu de voir que l'URSS et les pays de l'Est ne sont plus des pays socialistes depuis les modifications économiques et politiques de la fin des années 50, " Résistance Offensive " propage la fausse idée que ces pays l'auraient été jusqu'à la chute du mur de Berlin.

Et pire encore, ce collectif considère que les " Partis Communistes " de ces pays avaient encore quelque chose à voir avec la lutte pour le communisme.

Prenons un exemple de ce soutien à la contre-révolution menée par Khroutchev.

" Résistance Offensive " nous dit : " Après les revers provisoires subis par le Mouvement Communiste International en URSS et en Europe de l'Est, les agresseurs yankees développent une stratégie d'encerclement de la Chine en vue d'une inévitable guerre d'agression ".

L'ensemble des éléments de cette phrase est fausse.

" Après les revers provisoires subis " est ainsi une première preuve d'une analyse totalement fausse de la situation en ex-URSS et dans les pays de l'Est.

Pourquoi ?

Parce que les anciens " PC " des pays de l'Est représentaient une nouvelle bourgeoisie : la bourgeoisie compradore, vendue, d'un capitalisme d'Etat au service de la bourgeoisie de l'URSS.

Aujourd'hui, ces bourgeoisies existent toujours, mais sont désormais vendues aux occidentaux, en conséquence la forme de l'économie a changé.

Le nationalisme et le racisme qui existaient déjà auparavant se sont alors exprimés de manière également différente. Le poids énorme du fascisme dans les pays de l'Est et dans l'ex-URSS n'est pas une conséquence de la chute du mur : le racisme, l'antisémitisme, le sexisme ont toujours été prisé (à différents niveaux) par les bourgeoisies compradores organisés en " partis communistes ".

L'écroulement du bloc " socialiste " a été favorable à l'impérialisme occidental, qui y travaillait de longues années. Mais cela ne signifie pas que " l'ennemi de mon ennemi est mon ami ".

Il est ainsi faux de parler de " revers ", alors que ce revers a eu lieu lorsque Khroutchev est arrivé au pouvoir et a fait son " rapport " au congrès en 1956.

Et il est faux de parler de revers " provisoire ", car le racisme, le sexisme et le capitalisme étaient présents depuis des années.

" Résistance offensive " parle également d'un " Mouvement Communiste International ", qui aurait subi ce " revers ". Mais là aussi, cela ne va pas.

La notion de " Mouvement Communiste International " date de l'époque où l'URSS et la Chine populaire étaient socialistes. Suite à la rupture de la Chine de Mao avec l'URSS de Khroutchev, le terme n'a plus eu de sens concret.

Le terme qui doit être employé est celui de " Mouvement Révolutionnaire Internationaliste " (MRI), qui s'est développé dans les années 1980/1990 et rassemble les principales organisations maoïstes dans le monde.

En affirmant qu'il existerait aujourd'hui un " Mouvement Communiste International " unifié, " Résistance Offensive " nie le très important combat international en train de se mener contre les ennemis du maoïsme (organisés autour du Parti des Travailleurs de Belgique - PTB).

Ni l'URSS des années 70/80/90 ni les pays de l'Est des mêmes années n'étaient socialistes, et leur attitude concrète vis-à-vis des révolutionnaires étaient la répression. La chute du mur de Berlin n'est pas un " revers " pour les révolutionnaires, au sens stratégique.

Tactiquement cela renforce l'impérialisme occidental, et cela est dommageable.

Mais le régime en vigueur en URSS et dans les pays de l'Est n'était pas socialiste.

Le point de vue de " Résistance Offensive " est donc faux. Il ne comprend pas que les USA et l'URSS étaient deux superpuissances se faisant concurrence depuis les années 60. D'où d'ailleurs le discours sur la tentative d'encerclement de la Chine, qui a 30 ans de retard ! Car cette stratégie ne date pas d'aujourd'hui, elle a de fait toujours existé, depuis la formation de la Chine populaire.

L'INCOMPREHENSION FONDAMENTALE DE LA NOTION D'IMPERIALISME

" Résistance Offensive " ne sait pas, en fait, ce qu'est l'impérialisme. Ainsi, il est dit dans le numéro 3 que " les impérialismes ou sous-impérialismes émergents comme la Chine, la Corée du Sud, certains pays arabes, répètent les mêmes horreurs que leurs prédécesseurs ".

Nous avons ici droit à la formation d'un nouveau concept, celui de " sous-impérialisme émergent ". Que signifie ce terme ? Si nous regardons les auteurs classiques, nous n'en savons rien: ni Marx, ni Engels, ni Lénine, ni Staline, ni Mao n'ont parlé de " sous-impérialisme émergent ".

On peut même dire que cette notion s'oppose à leurs travaux, consistant en l'élaboration de la notion de néo-colonialisme.
Le fait est que la Corée du Sud est, comme la Turquie, une annexe de l'impérialisme, et qu'il n'est aucunement possible de parler de " sous-impérialisme émergent " ! !

De même pour les pays arabes. Le seul pays dont on peut réellement dire qu'il vise à l'impérialisme, c'est la Chine, mais vu que l'impérialisme est le stade suprême du capitalisme, il faudrait que la Chine en arrive au capitalisme financier, ce qui n'est pas encore le cas : l'économie chinoise est capitaliste mais son capitalisme est arriéré, bureaucratisé.

" Résistance Offensive " invente donc des concepts quand cela l'arrange, d'autant plus que son seul ennemi, ce sont les USA.
Un tract au sujet de la Yougoslavie nous dit ainsi en titre : " à bas la guerre d'agression américaine !

Jospin/Chirac, fauteurs de guerre impérialiste ". Mais cela est faux. L'agression n'est pas qu'américaine, elle est supportée par l'ensemble des pays impérialistes.

Chirac et Jospin ne sont pas les larbins de l'impérialisme US, mais de l'impérialisme français.

Nier cela, c'est nier la concurrence inter-impérialiste entre la France et les USA en Afrique.
Cette sous-estimation du rôle de l'impérialisme français se retrouve plus loin dans le même tract, où il est dit que ce sont les " Yankees qui ont ramené le capitalisme " en Europe de l'Est.

Comme si la France n'y était pour rien ! Et comme si d'ailleurs le capitalisme n'existait pas en URSS et les pays de l'Est depuis les années 1950/1960 !

Mais il est vrai que les gens de " Résistance Offensive ", en bons philo-soviétiques, considèrent que " le camp de la révolution a subi des défaites récemment " ! !

Le fond du problème est que " Résistance Offensive " ne comprend pas la nature du néo-colonialisme.

Ainsi, au lieu de soutenir les Mouvements de Libération Nationale et les groupes en lutte contre la présence impérialiste dans leur pays, ils voient un sous-impérialisme là où il n'y en a pas (Corée du Sud, pays arabes, inféodés à l'impérialisme, US principalement), et sous-estiment d'autres impérialismes très puissants (l'impérialisme d'Europe occidentale, et principalement la France, puisqu'il est toujours plus facile de critiquer l'impérialisme allemand !).

De la même manière, ne s'appuyant pas sur l'expérience des organisations révolutionnaires et sur une idéologie conséquente, " Résistance Offensive " est obligée de propager un anti-impérialisme généraliste et une conception spontanéiste de la révolution.

LE FANTASME GAUCHISTE DE LA REVOLUTION SPONTANEE AMENE A LA SOUMISSION A LA " GAUCHE " DE LA CGT ET DU P"C"F

" Ici et là s'édifient des organisations communistes et des syndicats de masse pour rendre efficaces toutes ces résistances ", nous dit " Résistance Offensive ".

Mais où ? Sur quelle base ?

Nous connaissons bien la situation mondiale, et nous savons qu'il est faux de parler unilatéralement de formation d'organisations communistes et de syndicats de masse.

Chaque pays a son parcours, sa situation spécifique ; prétendre le contraire c'est tomber dans le trotskysme, pour qui la révolution mondiale se passe d'un coup, étant un processus immédiatement mondial.

La vérité, c'est que les révolutionnaires ne sont arrivéEs à construire un parti réellement communiste que dans peu de pays, et ce au bout d'une longue lutte.

Mais raisonnant en spontanéiste, " Résistance Offensive " ne s'intéresse pas à ce débat, préférant lancer des slogans et faire du volontarisme. C'est de l'optimisme béat, cela n'a rien d'une analyse marxiste.

Et cela amène à des positions de suivisme qui n'ont rien à voir avec le bolchevisme.
En effet, la soumission stratégique au bloc soviétique, alors que ce bloc n'existe même plus, conditionne les considérations politiques de ce " collectif ".

Ce dernier porte toute son attention sur la " révolte " à l'intérieur de la CGT et du " PC "F, organisations dépendantes du bloc " soviétique ".

Un grand encart consacrée au 46ème congrès de la CGT est ainsi mis dans leur 6ème tract (de taille A3), dans leur quatrième tract on voit en couverture une photo du comité CGT chômeurs d'un arrondissement de Marseille avec comme sous-titre : " 15 .000 prolétaires (avec ou sans emploi) manifestent contre le capitalisme ".

Cela est-il juste ? Est-il juste d'attirer l'attention des gens, dans la propagande, sur la gauche de la CGT ? Est-il juste de qualifier des luttes prolétaires revendicatives de "manifestation contre le capitalisme " ?

La dernière question est simple à répondre : sans parti révolutionnaire, il ne peut pas y avoir d'expression anticapitaliste de masse, seulement des révoltes inféodés au système.

Remettre en cause cela c'est faire l'apologie de la spontanéité et rejeter le léninisme. C'est en pratique ce que fait " Résistance Offensive " vu cet exemple idéologique concret.

Quant à la prétendue gauche de la CGT, qu'en est-il ? Pour cela, il est nécessaire de connaître la nature de la CGT et du " PC "F. Quelle est-elle ?

Nous ne pouvons pas retracer toute l'histoire du " PC "F et de la CGT en quelques lignes.

Mais voyons rapidement l'évolution de la ligne du " PC "F, puisque c'est ce parti qui a jusque-là orienté la CGT, et que c'est cette évolution que " Résistance Offensive " ne connaît pas, ou ne veut pas connaître.

En 1946, Thorez donnait une interview au journal anglais " Times ", où il déclarait que " les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivis par les communistes russes.

De toute façon, le chemin est nécessairement différent pour chaque pays. Nous avons toujours pensé et déclaré que le peuple de France, riche d'une glorieuse tradition, trouverait lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès et de justice sociale ".

En 1947, la grande vague de grèves est brisée par l'Etat français.

Le " PC "F défend une ligne réformiste, non combative. Et il ne faut pas s'étonner donc qu'en 1956 il soutient l'initiative de Khroutchev. Ce dernier expliquant que " la classe ouvrière (…) est en mesure d'infliger une défaite aux forces réactionnaires et anti-populaires, de conquérir une solide majorité au Parlement et de transformer cet organe de la démocratie bourgeoise en instrument de la véritable volonté populaire.

En ce cas, cette institution, traditionnelle pour de nombreux pays capitalistes hautement développés, peut devenir l'organisme d'une véritable démocratie, d'une démocratie pour les travailleurs ".

Si l'on s'intéresse à ces faits, on peut voir que le " PC "F est réformiste/révisionniste depuis longtemps, et qu'il faut donc le considérer comme un grand parti aux revendications sociales, avec des gens possédant plus ou moins une culture révolutionnaire. Mais tel n'est pas le cas.

Primo parce que le " PC "F a développé de manière continue une culture farouchement opposé au " gauchisme ", principalement au maoïsme.

Et, et c'est là un point essentiel dynamitant le prétendu caractère positif de la " gauche " du " PC "F, le " PC "F n'a pas immédiatement suivi la voie de Khroutchev.
Il y a eu des réticences, fourni par Thorez lui-même. Enver Hoxha, leader du Parti des Travailleurs d'Albanie, opposé à Khroutchev, dira dans ses mémoires que " Thorez lui-même m'a dit à ce propos : 'nous avons demandé des explications aux camarades soviétiques, ils nous en ont données mis ils ne nous ont pas convaincu'. Je lui fis observer : 'Vous, vous n'êtes pas convaincus, tandis que nous, nous sommes en complet désaccord avec eux' ".

Pourquoi le " PC "F a-t-il eu des réticences ? Il y a de multiples raisons : le prestige de Staline, le caractère fondamentalement ouvrier de la base du Parti, la présence d'éléments révolutionnaires, etc. etc.

Thorez va gérer le passage à la voie de Khroutchev, expliquant que " la démocratie, création continue, s'achèvera dans le socialisme", mais de manière lente et modérée.

Puis, en 1976, ce sera Georges Marchais qui mettra en avant le grand thème du 22ème Congrès du " PC "F : les " vingt ans de retard " par rapport à 1956 et au rapport Khroutchev.

Si auparavant il fallait encore conserver des références formelles au marxisme-léninisme, notamment au concept de " dictature du prolétariat " ou " parti d'avant-garde ", avec le 22ème Congrès tout est nettoyé.

Une étape est également ajoutée avant le socialisme, celle de la " démocratie avancée ". Puis au 24ème Congrès (1981-1982) il est parlé de " l'avancée démocratique vers un socialisme lui-même démocratique ".

A partir de là c'est le " socialisme autogestionnaire " qui est mis en avant, " la démocratie comme but et comme moyen ".
En se débarrassant de la théorie révolutionnaire, le " PC "F a permis l'élaboration d'une théorie concrète de participation au gouvernement de l'Etat bourgeois (et non pas simplement au " gouvernement bourgeois " comme disent les trotskystes).

Après avoir vigoureusement combattu mai 1968, les maoïstes et le maoïsme, le " PC "F est devenu un parti de gouvernement classique, comme le montre la réalité politique du gouvernement Jospin.

L'opposition au sein du " PC "F n'a donc aucune réalité révolutionnaire. Il s'agit d'éléments désirant en revenir à la ligne des années 60/70, c'est-à-dire à cette ligne de Thorez : une apparence de marxisme-léninisme mais sans Staline, ni évidemment Mao.

C'est-à-dire, en fin de compte, qu'il s'agit de partisanEs d'une ligne totalement révisionniste, de caractère ouvriériste.
En conséquence, considérer que cette " gauche " du " PC "F et ses liaisons syndicales (" Continuer la CGT ") peuvent aller dans le bon sens, c'est considérer que Thorez avait raison, qu'une troisième voie est possible entre révisionnisme et maoïsme !

C'est suivre la ligne du Parti des Travailleurs de Belgique (PTB), qui a toujours défendu cette ligne ! Et c'est donc fort logiquement que l'on retrouve une pétition du " Mouvement de Renouveau Syndical " (liée au PTB) dans le tract n°6 de " Résistance offensive ". Qui se ressemble s'assemble.

En conclusion, on peut dire que parler de " soutenir et d'amplifier les contradictions de classe qui émergent à l'intérieur de la CGT et de toute autre organisation syndicale " (tract n°6) n'a aucun sens sans la mise en avant de l'idéologie révolutionnaire : le maoïsme, et tombe de fait dans l'économisme.

REVOLUTIONNAIRE EN PAROLES, REFORMISTES " DURS " EN " PRATIQUE "

Comment considérer donc un groupe comme " Résistance Offensive ", avec ses innombrables slogans anticapitalistes ? Comme la " gauche " de la " gauche " du " PC "F ? Ou comme la droite des maoïstes ?

Telle est la question à laquelle il nous faut répondre.
Elle se divise en plusieurs niveaux.

Au niveau idéologique, " Résistance offensive " diffuse un éclectisme théorique contribuant à la confusion. D'un côté ce " collectif " se revendique du marxisme-léninisme, et parfois une citation de Mao est mise.

Mais le terme de maoïsme n'est jamais mis en avant. Et, il est même parler de la " Yougoslavie socialiste de Tito ", ce qui est scandale intégral pour des marxistes-léninistes.

Il y a ici une contradiction flagrante. Elle s'explique par le fait que " Résistance Offensive " prône une politique " contre ", une politique purement négative.

Si ce groupe avait des objectifs, il comprendrait la différence entre contradiction principale et contradictions secondaire, et qu'il faut partir des intérêts du peuple, et non pas unilatéralement de ce qui est opposé à l'impérialisme occidental.

L'absence d'objectifs clairs fait la force et la faiblesse de ce groupe. D'un côté l'absence d'idéologie claire en fait à terme un groupe accumulant les contradictions et devant imploser. De l'autre, dans l'immédiat, une pratique actionniste est possible et peut rassembler.

Cela s'est vu avec la revue " Réflexes ". Et cela peut se voir avec " Résistance Offensive ", qui a organisé une journée de solidarité avec les prisonnierEs révolutionnaires, rassemblant de nombreux groupes aux conceptions totalement différentes, du partisan de Carlos aux Basques. C'est un très bon exemple d'actionnisme non idéologique.

LA LUTTE ENTRE DEUX LIGNES

Comme nous l'avons dit au début de ce document, la tendance politique exprimée par " Résistance Offensive " n'est compréhensible que si on la voit comme l'expression d'une lutte entre deux lignes qui s'est développée dans FRONT SOCIAL.

Cette lutte n'a évidemment pas existé que dans FRONT SOCIAL, mais c'est là où elle s'est exprimée le plus clairement.
Quel est le sens de cette lutte ?

Cette lutte est une conséquence directe :

- De l'écroulement total du bloc de l'Est ;
- du mouvement de décembre 1995 ;
- de la social-démocratie au pouvoir en France ;
- des réactions sociales et politiques de la reprise en main par l'impérialisme des pays issus du bloc de l'Est.

L'ensemble des positions assimilables à celles de " Résistance Offensive " s'explique ainsi.

L'écroulement du bloc de l'Est a amené une perte de repère stratégique pour les prisonnierEs d'" Action Directe ", qui se sont précipitéEs dans la comptabilité de la misère et l'appel volontariste à la révolution.

" Partisan " a entièrement fondé sa stratégie sur un hypothétique écho à Décembre 1995.

La social-démocratie au pouvoir a ramené à la surface les groupes prétendument marxistes-léninistes, en fait gauchistes critiques disparaissant sinon : pro-albanais (CEMOPI, CEPS), marxistes-léninistes (éditions prolétariennes), etc. La principale caractéristique de ces groupes est de donner la centralité de l'analyse au " PC "F et à la CGT.

" L'attitude d'un parti politique en face de ses erreurs est un des critères les plus importants et les plus sûrs pour juger si ce parti est sérieux et s'il remplit réellement ses obligations envers sa classe et envers les masses laborieuses.

Reconnaître ouvertement son erreur, en découvrir les causes, analyser la situation qui l'a fait naître, examiner attentivement les moyens de corriger cette erreur, voilà la marque d'un parti sérieux, voilà ce qui s'appelle, pour lui, remplir ses obligations, éduquer et instruire la classe et puis les masses " (Lénine, Le gauchisme, maladie infantile du communisme).

Et, enfin, les interventions de l'impérialisme dans la sphère de l'ex bloc de l'Est a amené le développement de positions favorables au nationalisme, forme bourgeoise opposée au Mouvement de Libération Nationale.

Soit qu'on favorise l'UCK, soit qu'on favorise les Serbes, par exemple.

A chaque fois les masses populaires ne sont pas prises en compte. Un groupe caricatural, frisant l'analyse nationale-révolutionnaire de type " rouge-brun ", est la revue " BIP ", proche de " Résistance Offensive ".

Il est intéressant de voir que " Résistance Offensive " cumule les tares de tous ces groupes, et que c'est justement pour cela qu'il est possible de parler de lutte entre deux lignes, et de leur donner toute cette importance.

Pour toutes ces raisons :
- il ne peut rien y avoir de commun entre " Résistance Offensive " et les Noyaux Autonomes pour le Communisme ;
- il est nécessaire de mettre en avant la lutte des deux lignes et de combattre les positions de la ligne opportuniste et éclectique.

Vive le maoïsme !

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