21 juin 2013

23 juin : "face au fascisme qui tue"... et le rapport au capitalisme?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le 23 juin auront lieu des rassemblements dans différentes villes de France, sous le mot d'ordre « Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le ! » C'est le prolongement politique majeur suite à la mort de Clément Méric, assassiné par un fasciste.

Il faut donc l'évaluer, par rapport non pas aux quelques mois à venir, mais par rapport aux années à venir. Car il s'agit d'éduquer les masses populaires à la nécessaire violence révolutionnaire à venir.

Celle-ci est inévitable ; le fascisme va se renforcer, même si on nuit à sa progression ; des morts il y en aura encore. La position du PCMLM est depuis quelques années : « nous sommes à l'aube des années 1930 ».

Les faits parlent d'eux-mêmes, et il faut être naïf pour penser que dans la décennie à venir, le sang ne va pas couler, que les fascistes ne vont pas encore tuer. Avec la crise générale du capitalisme, les contradictions de classe s'aiguisent. Ce sera socialisme ou retombée dans la barbarie.

Car le fascisme, ce ne sont pas des bandes de voyous et de gangsters qui s'arrogent le pouvoir, mais

« la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. » (Dimitrov).

Pourtant, on a pour le 23 juin seulement un appel à la lutte « pour la liberté et une autre société » et appelant à « reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste ». C'est-à-dire un appel qui résume le fascisme à des bandes de voyous et de gangsters.

La liste des signataires est, en effet, très révélatrice politiquement et culturellement. On a déjà des partis institutionnels et gouvernementaux traditionnels, comme EELV, le P « C » F, le Parti de Gauche.

Cela signifie déjà que l'appel s'inscrit dans une perspective non autonome par rapport aux institutions. Pas d'appel révolutionnaire en perspective, par conséquent, puisque ce sont les institutions qui doivent régler les problèmes.

C'est là un problème terrible. Comment convaincre les masses de mener la révolution socialiste si l'antifascisme s'inscrit en apparence dans les institutions ? Il sera facile pour la démagogie fasciste de se prétendre seule en rupture avec le « système ».

On a évidemment la domination idéologique de la petite-bourgeoisie et de l'aristocratie ouvrière. Il n'y aucune lecture en terme de luttes de classes et de fascisme comme produit de la crise générale du système. Le fascisme est considéré comme le produit d'une sorte de dysfonctionnement du système, mais pas de son effondrement.

C'est bien sûr également le point de vue des suivistes légalistes « critiques » du Front de Gauche : les M'PEP, PCOF, Alternatifs, etc., ou encore le NPA à sa manière.

Et pour finir on a notamment aussi différentes associations du type ATTAC, le DAL, ainsi que des syndicats locaux, etc., avec différentes structures anarchistes.

Voici la liste :

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

Que va-t-il se passer ? On a, vu l'appel, par conséquent une dynamique para-institutionnelle, mais pas de démarche rupturiste par rapport au « système ». Dès que cela « chauffera » trop – ce qui ne saurait tarder à l'horizon des quelques années à venir – les réseaux institutionnels abandonneront l'antifascisme même en façade, rejetant les « extrêmes ».

Puis, et de toutes manières étant donné que tout est lié aux luttes de classes, les secteurs petite-bourgeois refuseront tout engagement en faveur du socialisme lorsque la crise générale du capitalisme empirera.

Il faut bien voir que l'antifascisme du 23 juin est très limité, parce que comme l'a constaté Dimitrov :

« Le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d'entre eux, dans une lutte qui se mène même à l'intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l'avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d'autres pays. »
(Dimitrov, Fascisme et classe ouvrière).

Avoir un regard matérialiste, c'est voir qu'on est très loin du compte, et que la radicalité de l'extrême-droite est aujourdhui malheureusement bien plus forte que celle de l'extrême-gauche. L'extrême-droite veut le pouvoir... L'extrême-gauche se place sous l'aile du Front de Gauche.

Voici l'appel pour le 23 juin.

Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite ! Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

Premiers signataires (au 13 juin) :

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

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