Vers la guerre : l'offensive américaine en Syrie «à la limite du conflit militaire avec la Russie»
Submitted by Anonyme (non vérifié)En frappant violemment en Syrie avec une attaque aérienne massive, les États-Unis d'Amérique rappellent au monde que l'élection de Donald Trump à la présidence ne change en rien la nature fondamentale de leur projet d'hégémonie impérialiste.
C'est une démonstration de force, puisque la base militaire syrienne d'al-Chaaryate a été attaquée avec une soixantaine de missiles de croisière Tomahawk à 1,5 million de dollars l'unité.
Cette attaque est d'autant plus marquante qu'elle apparaît comme une « réponse » à une attaque chimique sur la ville de Khan Cheikhoun, une attaque imputée au régime syrien de Bachar al-Assad par les États-Unis d'Amérique, la France, l'Allemagne, etc.
Quel est le sens de cette attaque chimique, alors que le régime syrien obtient de nombreux succès et n'a nul besoin militairement d'une telle action nuisant gravement à sa réputation ? Son explication comme quoi il s'agirait d'une explosion d'un stock de rebelles est-elle vrai ?
Dans tous les cas, la région apparaît encore une fois comme aux mains des assassins et des menteurs, avec en arrière-plan les contradictions inter-impérialistes.
Le ministère russe de la Défense a ainsi immédiatement fait stopper le téléphone rouge spécialement dédié à la Syrie le liant au pentagone américain. Il a diffusé l'information selon laquelle l'action américaine avait été planifiée depuis longtemps et ne cherchait qu'un prétexte.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que :
« Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable. »
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a tenu des propos très durs et ouvertement mentionné la situation de quasi conflit militaire américan-russe :
« Voilà. Le dernier brouillard restant des élections a disparu. En dépit de belles paroles sur la lutte conjointe contre Daech, le principal ennemi, l'administration de Trump a prouvé qu'elle allait mener un combat contre le gouvernement légitime syrien.
En contradiction avec les normes du droit international, sans approbation de l'Onu. Avec la violation de ses propres procédures établissant la nécessité d'avertir le Congrès sur une opération militaire qui n'est pas liée avec les attaques aux États-Unis.
À la limite du conflit militaire avec la Russie. »
De tels propos témoignent de l'engrenage agressif dans lequel les pays impérialistes se lancent, comme nécessaire porte de sortie à la crise.
Et rappelons qu'il existe en France de nombreux candidats à l'élection présidentielle qui sont partisans à différents degrés d'une alliance avec la Russie, notamment François Fillon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Ce dernier a encore nié les contradictions inter-impérialistes en déclarant que :
« Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à#Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut »
Ajoutons à cela qu'en ce début avril, la Russie et la Turquie ont mené des manœuvres militaires navales conjointes en mer Noire. Et que l'attaque américaine intervient alors que la frégate russe Amiral Grigorovitch, qui dispose elle-même de missiles de croisière, rejoint justement l'Armée russe présente dans la région.
La guerre impérialiste est bien la tendance naturelle, avec le fascisme, de la crise générale du capitalisme.