6 nov 2017

Les évolutions nouvelles en Chine et en Arabie Saoudite et le principe de fascisation

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Lorsque le capitalisme se développe, il renforce sa dimension monopoliste. Cela est vrai tant pour un capitalisme de type impérialiste, que pour un capitalisme de type bureaucratique. Or, ce faisant, il provoque des troubles dans la superstructure étatique.

La fraction capitaliste devenue plus puissante cherche à mettre de côté les autres au niveau du pouvoir, dans l’appareil d’État. C’est le principe de la fascisation.

Deux pays viennent ces derniers jours de fournir un exemple de ce phénomène : la Chine et l’Arabie Saoudite. Est-ce à dire que ces pays étaient auparavant démocratiques ? Pas du tout, leur base politique était déjà fasciste.

Cependant, ce fascisme était porté par plusieurs fractions et désormais il y a moins de fractions à la tête du régime, voire qu’une seule. Cela est l’expression du renforcement d’une fraction, celle dominante, qui est d’autant plus agressive qu'elle connaît une crise de croissance, ce qui pousse à la guerre.

Xi Jinping était depuis 2012 le dirigeant du Parti Communiste de Chine, ce qui signifiait alors être le principal dirigeant chinois. Le régime, depuis la mort de Mao Zedong et le coup d’État qui s’en est suivi, s’appuie en effet sur différentes cliques plus ou moins en conflit larvé, s’entendant par contre pour maintenir un cadre bien délimité.

C’est pour avoir transgresser ce statu quo que la fraction « scientifique », avec le « printemps de Pékin » en 1989, s’est faite écraser.

Le 24 octobre dernier s’est terminé le XIXe congrès du Parti Communiste de Chine (devenu révisionniste en 1976) et Xi Jinping s’est fait nommer le responsable absolu, sa « pensée » devenant même l’idéologie guidant le régime.

Il a donné naissance à toute une série d’organismes de décision, organismes restreints dont il est le dirigeant. Le pouvoir est bien plus centralisé, dans le sens d’être en mesure de réagir de manière uniforme. La tendance derrière se révèle par les propos de Xi Jinping il y a quelques jours :

« La Commission militaire centrale doit diriger les forces armées pour qu'elles soient prêtes à combattre, remportent les guerres et entreprennent les missions et les tâches de la nouvelle ère qui leur sont confiées par le Parti et le peuple. »

La Chine n’est plus seulement un régime social-fasciste, privilégiant un certain retrait dans l’objectif d’accumuler des forces. Cette phase est terminée et la Chine est devenu un pays impérialiste.

La Chine impérialiste est désormais une menace ouverte pour la paix du monde, c’en est même l’une des principales menaces avec la superpuissance impérialiste américaine !

L’Arabie Saoudite vient de connaître un processus similaire, mais différent de par la base du pays, qui n’est pas capitaliste, mais capitaliste bureaucratique. Comme en Iran, il existe un conflit violent entre ce capitalisme bureaucratique et le semi-féodalisme, et l’actuel dirigeant saoudien a décidé de passer en force, comme l’avait tenté le Shah d’Iran.

Mohammed Bin Salman avait déjà mis de côté le prince héritier pour se faire nommer prince héritier à sa place par son père nommé Roi en 2015 ; cette fois, il a mené une opération de grande envergure.

Miteb Bin Abdullah, lui-même fils du précédent Roi, s’est fait éjecter de la direction de la puissante garde nationale, tout comme ont été limogés le chef de la Marine Abdallah Al-Sultan et le ministre de l'Economie Adel Fakih.

Pas moins de onze princes ont été arrêtés, ainsi que quatre ministres, plusieurs dizaines d’anciens ministres, jusqu’au milliardaire Al-Walid ben Talal.

Cette opération est strictement parallèle à la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri, accusant l’Iran de vouloir le tuer. Celui-ci est en effet l’homme de l’Arabie Saoudite et Mohammed Bin Salman pousse à la confrontation.

Une confrontation qui passe par la modernisation, avec son appel à une Arabie nouvelle, qui serait « modérée, ouverte et tolérante », lors d’un forum économique le 24 octobe à Riyad.

Le lendemain avait lieu un congrès sur les nouvelles technologies, le Future Investment Initiative, où il a été annoncé qu’un robot « féminin » se voyait accorder la nationalité saoudienne.

Les commentateurs bourgeois n’ont pas compris le choc que cela représentait alors. En effet, l’Islam interdit la représentation d’être vivant. Ce robot à visage humain est en contradiction formelle avec l’Islam. Cette dimension est bien plus grave que le fait qu’elle ne soit pas voilée, ce qui pour le coup a été noté.

C’est que l’Arabie Saoudite entend préparer « l’après-pétrole » : son agressivité vise à s’imposer sur le terrain du repartage du monde.

La Chine a le projet « le rêve chinois », l’Arabie a comme projet « Vision 2030 » : ce sont des exemples de saut qualitatif dans la modernisation, la centralisation, la volonté d’en découdre sur la scène mondiale !

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