4 avr 2017

Vers la guerre : la Grande-Bretagne menace l'Espagne au sujet de Gibraltar

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le Brexit, voté le 23 juin 2016, a à peine connu le début de son processus le 29 mars 2017 que déjà les tensions inter-impérialistes s'affirment, la Grande-Bretagne menaçant de guerre l'Espagne.

Le prétexte est la question de Gibraltar. Tout comme l'Espagne dispose d'enclaves au Maroc, Ceuta et Milla, la Grande-Bretagne dispose d'un territoire tout au sud de l'Espagne, Gibraltar, d'une superficie de 6,8 km².

Et, tout comme le Maroc considère que les enclaves sont une insulte à sa souveraineté, l'Espagne considère que Gibraltar lui revient.

Or, dans les négociations pour le Brexit, l'Union Européenne a accordé un droit de veto à l'Espagne au sujet de l'application des accords UE - Grande-Bretagne pour le territoire de Gibraltar. C'est là chercher à accorder une forme de souveraineté espagnole sur Gibraltar.

Naturellement, l'impérialisme britannique est furieux, les ministres britanniques répondant que cela était « totalement inacceptable ».

Le secrétaire à la défense, Michael Fallon, a tout de suite souligné que « Gibraltar allait être protégé à tous les niveaux », la Première ministre britannique Theresa May rappelant qu'il n'y aurait pas de changement de souveraineté et a assuré de son soutien le premier ministre de Gibraltar, Fabian Picardo.

Ce dernier en a profité pour expliquer qu'être sous domination espagnole serait « absolument horrible », alors que de son côté Boris Johnson, le secrétaire aux affaires étrangères, a souligné que le soutien à Gibraltar serait « implacable et solide comme un roc ».

Et le climat est tel que l'ancien dirigeant conservateur Michael Howard a joué le rôle de porte-parole non officiel, lançant un terrible avertissement en parlant en quelque sorte pour la Première ministre :

« Il y a trente-cinq ans cette semaine, une autre femme Première ministre [Margaret Thatcher] a envoyé l’armée à l’autre bout du monde [aux Malouines] pour défendre la liberté d’un autre petit groupe de Britanniques contre un autre pays hispanophone [l'Argentine], et je suis absolument certain que notre actuelle Première ministre fera preuve de la même résolution pour les habitants de Gibraltar. »

Cette réaction est à mettre en parallèle avec l'envoi de 800 militaires en Estonie, 1000 en Pologne, des chasseurs de type Typhoon en Roumanie : on marche vers la guerre.

L'Espagne a compris le message cinq sur cinq. Le ministre des affaires étrangères espagnol Alfonso Dastis a affirmé deux choses très claires également dans le grand quotidien espagnol El Pais.

Tout d'abord que comme la Grande-Bretagne sortait de l'Union Européenne au contraire de l'Espagne, « pour la question de Gibraltar, l’UE est obligée par conséquent de se positionner du côté de l’Espagne ».

Ensuite, que l'Espagne ne s'opposerait plus à l'entrée de l’Écosse dans l'Union Européenne, ce qui était jusque-là soigneusement évité en raison de l'épineuse question catalane. C'est là l'expression résolue de contradictions inter-impérialistes et il faut savoir ici que l'ancien ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, avait expliqué au moment de la victoire du Brexit au référendum que « le drapeau espagnol sur le Rocher [Gibraltar] n’a jamais été aussi proche ».

Cela montre à quel point le contexte actuel est le même que celui des années 1930, correspondant à la crise générale du capitalisme et à la généralisation de la tendance à la guerre.

C'est le même schéma, la même tendance historique, à quoi il faut répondre par le Front populaire contre le fascisme et la guerre.

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