6 juil 2015

Référendum grec : triomphe du non social-fasciste

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Voir la liste des articles sur la GrèceMoscou et Pékin peuvent être satisfaits ! Car la victoire du « non » au référendum grec du dimanche 5 juillet - avec un peu plus de 60 % des voix pour 60 % de participation - a la même signification que le « non » à la constitution européenne qui a triomphé il y a dix ans en France.

C'est la même vague de social-nationalisme, de réformisme radical qui ne compte pas porter atteinte à la bourgeoisie, de conspirationnisme « anti-oligarchie », avec des relents d'antisémitisme.

Il y a dix ans, le « non » à la constitution européenne avait permis au Front National de progresser prodigieusement, comme nous l'avions alors constaté – et nous seuls l'avions constaté. Il est évident que c'est un constat similaire que nous faisons aujourd'hui pour la Grèce.

Sauf que cette fois, le scénario se déroule dans un pays où l'économie est exsangue, régi par un gouvernement dominé par un parti populiste de gauche radicale (SYRIZA) et une droite nationaliste porte-parole des puissants armateurs grecs (ANEL), avec en arrière-plan un parti nazi, Aube Dorée, très puissant et représentant au moins 10 % de l'électorat.

Avec, qui plus est, l'impérialisme russe et le social-fascisme chinois prêt à se précipiter pour faire de la Grèce un pays vassalisé, pratiquement semi-colonial.

Car la Grèce n'est pas prête de connaître une révolution socialiste, mais bien seulement un changement de régime. Le « non » du référendum ne modifiera en rien les rapports sociaux, la propriété privée, la nature de la police et de l'armée.

Il est donc absurde d'affirmer, comme le fait le NPA :

« Le NPA salue la volonté du peuple grec d'en finir avec l'austérité permanente, qui ne sert qu'à remplir les coffres forts des banques et de la finance mondiale. En votant « NON » au référendum le peuple grec a confirmé son vote du 25 janvier 2015. Pour le NPA ce vote met à l'ordre du jour la mise en œuvre d'une politique anticapitaliste par l’annulation de la dette, l’expropriation des banques, la renationalisation des services publics privatisés, l’augmentation des salaires et des pensions de retraite en s'appuyant sur les mobilisations du monde du travail pour imposer la rupture des négociations biaisées avec la Troika et faire cesser la dictature de la BCE. »

Télécharger le PDF de Lénine - L'impérialisme, stade suprême du capitalismeIl faut des moyens pour cela : disposer des principaux moyens de production et savoir les planifier, d'un commerce extérieur nationalisé, d'une armée populaire et non bourgeoise.

Car dire qu'il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite cela signifie trouver de l'argent : si on ne les prend pas dans les poches de la bourgeoisie ou dans la production, en prenant les moyens de production, que reste-t-il ? Seulement des puissances impérialistes concurrentes, tout disposées à « aider » pour mieux s'approprier...

De plus qui avait-il à attendre d'un référendum ? C'est une forme populiste : sans débat, sans même pouvoir réellement lire les documents concernant le remboursement des dettes grecques, les masses grecques ont dû voter, on l'aura compris, sur la base de l'impression, du sentiment ou plutôt du ressentiment.

Il n'y a, sur les plans idéologique et culturel, rien de productif, rien de progressiste qui ne peut ressortir d'une telle approche. C'est ce qui rend justement impérativement nécessaire l'existence d'un Parti Communiste fondé sur le matérialisme dialectique, disposant d'une compréhension juste de l'histoire, de la culture de son pays.

On a pu voir comment les commentateurs de « gauche » ont parlé sur la Grèce de manière abstraite, cosmopolite, sans aucunement prendre en considération la réalité, comme par exemple que le travail au noir a une importance très grande en Grèce , tout comme le fait de ne pas payer ses impôts, ou encore que l’Église orthodoxe voit son personnel payé par l’État tout en étant le premier propriétaire de terres en Grèce sans payer aucune taxe, et que des cours de religion ont même lieu à l'école.

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Moscou et Pékin peuvent être satisfaits! Car la victoire du «non» au référendum grec, avec un peu plus de 60 % des voix pour 60 % de participation, a la même signification que le « non » à la constitution européenne qui a triomphé il y a dix ans en France...