1 avr 2014

Manuel Valls nommé Premier Ministre

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La nomination de Manuel Valls au poste de premier ministre n'équivaut pas à un changement de régime. C'est le premier point qu'il faut souligner, car ces derniers mois, l'extrême-gauche petite-bourgeoise développe un discours délirant assimilant Manuel Valls au fascisme, de la même manière par ailleurs que cela a été fait au sujet de Nicolas Sarkozy.

C'est déplacé, ridicule, et relevant de la confusion. Manuel Valls est simplement un cadre du parti socialiste, plus précisément de sa tendance la plus droitière. Il appartient ainsi au même camp que son prédécesseur Jean-Marc Ayrault, qui entend si possible abandonner le terme de « socialiste » au profit de « social-démocrate ».

Quant à sa fonction de ministre de l'intérieur, il l'a assumé comme le font tous les ministre de l'intérieur d'un Etat bourgeois. Il n'y a nullement eu davantage de répression, comme le prétendent de manière, encore une fois délirante, les anarchistes (ainsi que leurs alliés anarcho-maoïstes).

D'ailleurs, on pouvait apprendre hier matin que neuf personnes avaient été interpellées, dans le cadre de l'affaire des affrontements récents à Nantes. Il y avait alors eu beaucoup de dégradations, et pratiquement aucune arrestation : les arrestations ont servi, au cas où, à rétablir un peu le bilan répressif de Manuel Valls.

On est ainsi très loin des discours populistes d'extrême-gauche visant à « diaboliser » une personnalité afin de « recruter », reflétant une vision du monde profondément petite-bourgeoise.

Il y a, par contre et cette fois de manière sérieuse, une véritable problématique de fond que pose Valls. Tant l'affaire Dieudonné que la « manif pour tous », parmi d'autres événements comme l'affaire Merah ou la progression du Front National, ont provoqué une prise de conscience massive.

La nomination de Manuel Valls semble aller à contre-sens de cette tendance, puisque si Jean-Marc Ayrault n'était pas vraiment « à gauche », Manuel Valls non plus !

La gauche du Parti socialiste est donc profondément mécontente, et cela présente le dernier espoir de Jean-Luc Mélenchon, alors que le Front de Gauche a démontré aux municipales qu'il était incapable de porter quelque chose de nouveau. Jean-Luc Mélenchon a même repris une expression trotskyste en parlant de « Hollande-Valls », ce qui est typique et reflète la stratégique du « débordement » par la gauche, par les partis de gauche et les syndicats.

Seulement, le problème est simple : si Manuel Valls est effectivement un réformiste, encore pour s'en dissocier faut-il assumer une ligne authentiquement révolutionnaire. Cela, ni Jean-Luc Mélenchon, ni son allié électoral le NPA, ni le PCF, ni la gauche du Parti Socialiste ne peuvent le faire, et ils ne le veulent d'ailleurs pas.

Cela signifie que la question de fond, c'est celle de réaffirmer le socialisme, la nécessité de la révolution socialiste, et que sans cela c'est la démagogie fasciste qui va, chaque jour, toujours plus gagner des points, jusqu'à finalement prendre le pouvoir.

Au lieu de cela, on aura une sorte d'agrégat de forces « de gauche », voire d'extrême-gauche, qui se présentera comme une alternative électorale, comme une force anti-austérité, voire anti-européenne.

Déjà il est parlé ici et là de refus du « pacte de responsabilité », comme si c'était cela le problème et non les contradictions de classe, avec le renforcement de plus en plus imposant de la bourgeoisie impérialiste, qui soutient le nationalisme, la marche à la guerre, le pouvoir des monopoles.

Tel est le contexte, et Manuel Valls a ainsi deux aspects. Si Marine Le Pen dit de lui qu'il n'a « aucun respect pour les libertés individuelles et publiques », c'est parce qu'il a lancé l'offensive contre Dieudonné et que dans ce sens-là, il contribue à défendre la loi Gayssot.

Ridicules ont été les gens qui ont dit qu'il avait fait cela par opportunisme. En effet, les sondages ont bien montré qu'il s'est rendu impopulaire pour avoir pris cette initiative. La vérité est que chez les socialistes, aussi opportunistes qu'ils puissent être en général, il y a une véritable culture antifasciste et de refus de l'antisémitisme.

Cela est vrai également pour des carriéristes comme Manuel Valls ou Anne Hidalgo, qui vient d'être élue à la mairie de Paris. L'antifascisme, ce n'est pas le communisme ni la révolution, mais le refus de la dictature terroriste organisé par les fascistes.

L'autre aspect, c'est qu'en plus d'être un partisan du capitalisme libéral-social, Manuel Valls participe à l'esprit de réaction, à l'idéologie de l'Etat policier, au culte du chef, à l'idéologie du recours, typique de la Ve république.

Il pave sur ce plan la voie au fascisme, sans le vouloir, sans le savoir, mais inévitablement. Il contribue à l'idéologie plébéienne qu'il prétend lui-même combattre au nom de la « république ». Il témoigne de la fin d'une époque et de l'effondrement de la bourgeoisie, du ratatinement du parti socialiste, dont Hollande était déjà un exemple, comme l'a constaté le PCMLM lors de son élection.

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