Z. Marcas (1841)
« Je n’ai jamais vu personne, en comprenant même les hommes remarquables de ce temps, dont l’aspect fût plus saisissant que celui de cet homme ; l’étude de sa physionomie inspirait d’abord un sentiment plein de mélancolie, et finissait par donner une sensation presque douloureuse. »
C'est ainsi que commence la nouvelle d'Honoré de Balzac intitulé Z. Marcas, nom mystérieux d'une figure intelligente et cultivée ne trouvant pas sa place dans la société, car la classe dominante s'octroie toutes les places, où le paraître l'emporte sur l'être.
La nouvelle se conclue d'ailleurs, de manière amère, sur ce constat fait par des jeunes gens : « nous connaissions plus d’un Marcas, plus d’une victime de ce dévouement politique, récompensé par la trahison ou par l’oubli. » Mais on ne saurait y voir simplement un constat pessimiste d'un Honoré de Balzac jetant un regard désabusé sur son époque, tel un simple romantique. Honoré de Balzac y dresse, du point de vue matérialiste, surtout un constat dialectique sur la nature de l'intellectuel, qui sert mais qui ne reste, à l'instar de l'artiste, qu'un simple outil.
L'intellectuel se prend au jeu et est critiquable également : l'autre titre donné à cette œuvre fut La Mort d’un ambitieux, ce qui on ne peut plus parlant. Telle est la capacité d'Honoré de Balzac à étudier les forces en présence en France alors et voici une courte nouvelle admirable faisant partie des Scènes de la vie politique.