A travers le miroir est un film extrêmement dur, un de ces films psychologiques dont le réalisateur suédois Ingmar Bergman maîtrisait impeccablement l'art, dans la tradition théâtrale d'August Strindberg.

Sorti en 1961, le film présente un huis-clos sur une île, où trois hommes – le père, le frère, le mari – assistent impuissants à la folie d'une jeune femme, Karin. Celle-ci a des visions, des délires, qui relèvent du mysticisme.

On comprend vite que sa folie est le produit de l'impossibilité de la communication. Le silence règne, bloquant l'expression des émotions – amenant l'aliénation !

Le titre du film est d'ailleurs une allusion aux propos de Saint Paul dans l'épître aux Corinthiens : « Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu. »

Car si Karin sombre dans la folie, enfin les autres arrivent à parler – à s'aimer ! La religion de l'amour, qui s'est retournée en son contraire, cède la place à l'amour – enfin !