26 Jan 2012

La série Terra Nova : une oeuvre sur fond d'écologie qui diffuse un discours écocidaire, réactionnaire et fasciste

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Ce soir, la chaîne de télé Canal + diffuse les quatrième et cinquième épisodes de la « série-évènement » Terra Nova, produite par Steven Spielberg. La première de cette série en France a permis à Canal + d'enregistrer un record d'audience.

 

L'histoire de Terra Nova débute en 2149. La Terre n'a alors plus rien de bleue et verte. La planète asphyxie littéralement sous une épaisse couche de pollution. L'air est irrespirable et les humains doivent porter en permanence un masque à oxygène à l'extérieur (à l'intérieur des habitations, l'air est filtré). Des lois restreignent le nombre d'enfants à deux maximum par famille.

 

Dans cette ambiance morose, une faille temporelle a néanmoins été trouvée et permet à quelques « colons » triés sur le volet de retrouver la Terre telle qu'elle était il y a 85 millions d'années, à l'époque du Crétacé supérieur, afin de donner à l'humanité « une seconde chance ». En fait, il s'agit d'une Terre dans un monde parallèle, ce qui permet d'éviter les (éventuels) paradoxes temporels.

 

Sur cette base scénaristique, Terra Nova décline des histoires somme toute classiques et assez lamentables peuplées de personnages stéréotypés. Ainsi, la description de la nouvelle colonie humaine du Crétacé, baptisée « Terra Nova », est un prétexte pour multiplier les scènes d'action insistant sur le gigantisme d'une nature luxuriante et le caractère menaçant des espèces animales. Les dinosaures et le danger qu'il représente jouent un rôle majeur dans des scénarios par ailleurs peu élaborés. Au sein d'une nature forcément « spectaculaire » et uniquement terrestre (les océans n'étant jamais évoqués), le monde animal est systématiquement montré comme hostile, dégoutant, bizarre.

 

On retrouve ici une des caractéristique majeur du film Avatar qui décrivait une nature gouvernée par l'instinct de survie, la compétition et la loi du plus fort. D'ailleurs, preuve du calcul commercial des concepteurs de la série, un des premiers rôles est tenu par Stephen Lang, l'acteur immédiatement identifiable qui incarnait le « méchant » colonel dans Avatar. Il campe ici le rôle d'un militaire qui dirige Terra Nova.

 

L'ambiance de la colonie est de type fasciste, submergée par les aspects autoritaires et militaires. La dimension fasciste de Terra Nova est encore davantage soulignée par l'élitisme quasi eugéniste que sous-tend la sélection des colons. Du reste, les postures viriles, les rivalités masculines et les dialogues typiquement masculins (dans une forme très datée digne des séries B des années 80) forment l'arrière-plan de la série. A noter aussi que le personnage principal est un policier qui, bien évidemment, déploie à longueur d'épisode toute la panoplie de la virilité.

 

Le plaidoyer idéologique de Terra Nova est très clair. En fait, la série puise dans les conceptions scientifiques erronées de la mécanique quantique, à l'opposé des principes matérialistes de la théorie de la relativité exposée par Einstein. Selon la mécanique quantique, défendue entre autres par les physiciens Stephen Hawking et Brian Greene, la forme de la matière ne serait qu'une question de probabilité. De ce fait, il pourrait statistiquement exister des mondes parallèles, plus ou moins semblables au nôtre. Et c'est précisément dans cet interstice délirant que s'engouffre le scénario de Terra Nova pour proposer l'existence d'une Terre parallèle où il serait possible de tout recommencer.

 

Evidemment, d'un point de vue matérialiste, toutes ces divagations sont entièrement fausses. Le mouvement de la matière n'obéit pas au hasard. Le big-bang a été une explosion de matière dont la transformation perpétuelle n'est pas anarchique et insaisissable mais au contraire ordonnée et totalement compréhensible. Par conséquent, notre univers n'est pas le résultat improbable d'aléas statistiques qui ouvrirait la voie à l'existence d'autres univers parallèles.

 

L'unicité de l'univers est un principe fondamental de la science matérialiste. L'univers est un et unique. Il n'est donc pas possible de changer de monde comme dans Terra Nova. Il est vrai que notre planète meurt progressivement sous l'effet du capitalisme écocidaire qui repousse toujours plus loin les limites de l'exploitation barbare de la Terre. Mais il n'en est pas moins vrai que nous n'aurons pas de seconde chance !

 

L'avenir de notre planète ne se situe pas dans la réactivation d'un passé immaculé sous l'emprise d'une société fasciste, élitiste et militarisée, comme dans Terra Nova. Non, l'avenir de notre planète se situe véritablement dans le futur, un futur façonné par la planification économique, condition sine qua non à la survie de notre planète. L'avenir est à la révolution socialiste, puis à la construction du communisme, pour que la vie l'emporte dans le cadre d'une planification qui part des besoins du peuple qui sont ceux de la planète, de la biosphère dont l'être humain n'est qu'une des multiples composantes. C'est la conscience que nous devons acquérir dès aujourd'hui, c'est la chance que nous devons saisir dès à présent, car il n'y en aura pas d'autre.

 

Tel n'est pas le propos de Terra Nova. Terra Nova se cache derrière un scénario futuriste, qui est censé parler de notre époque, pour mieux balancer un vieux radotage réactionnaire. Dans la société patriarcale et fasciste de Terra Nova, les humains se livrent à la chasse préserver leur espace vitale face à une nature hostile et prédatrice. Les humains se mettent aussi bien entendu à réexploiter la nature comme le montre les étals de poissons et de viande sur la place du marché.

 

La situation actuelle où la planète étouffe sous la pollution engendrée par le mode de production criminel du capitalisme exige le plus grand sérieux et se manifeste à travers toutes les pages du site Voie Lactée.

 

Il existe bel et bien un futur pour notre planète, il se trouve devant nous sur le chemin sinueux vers le socialisme, vers le communisme, synonymes d'avenir radieux !   

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