25 sep 2012

Redeker avec Richard Millet contre l'ordre nouveau à venir

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Robert Redeker revient ! Après la fameuse affaire Redeker en 2006, il serait étrange qu'il ne revienne pas « sauver le soldat » Richard Millet.

En octobre 2006, le fond de la philosophie de Redeker avait déjà été analysé très clairement (Redeker, l'Islam et l'anti-communisme).

En fait, de la même manière que pour Renaud Camus et Alain Finkielkraut l'anti-racisme aurait « remplacé » le communisme comme idéologie totalitaire, pour Redeker il s'agir de l'Islam.

Mais le fond de commerce est le même, comme dit en 2006 : « Le mythe d'un Islam plus ou moins unifié et conquérant à l'échelle mondiale sert le projet impérialiste de « faire peur » aux masses populaires des pays impérialistes, en les coinçant dans la fausse alternative: forteresse Europe démocratique / Tiers-monde incompréhensible, imprévisible et brutal. »

Il était donc logique politiquement et idéologiquement que Redeker vienne à la rescousse de Richard Millet et défende celui-ci contre la critique d'Annie Ernaux.

Et Redeker le fait sur le même mode qu'à l'époque de l'affaire, il y a six ans. A l'époque, nous constations que Redeker avait en hantise l'autocritique. Il reprend cette fameuse antienne.

Dans son article « Richard Millet, Annie Ernaux, et le fantôme du Mal », il explique encore une fois en mettant en avant la question de l'autocritique :

« Opérateur d'exclusion, l'accusation de racisme permet de pointer un doigt accusateur vers un coupable aussitôt chargé d'être la cause de tous les malheurs du monde. Plus qu'une charge juridique, c'est une charge métaphysique.

Un discours subliminal accompagne l'accusation : un tel (aujourd'hui Millet, demain un autre) est possédé par le substitut moderne du Diable, l'opinion raciste. Toujours l'accusation de racisme se fait exorcisme.

Un phénomène étrange accompagne ces exorcismes. Comme dans les autocritiques obligatoires des régimes communistes de naguère, le coupable se voit contraint de présenter des excuses publiques accompagnées d'éclaircissements ; mais chacun aura remarqué que ces excuses et développements ne suffisent jamais, qu'elles sont systématiquement déclarées inadéquates et hypocrites. »

Redeker est un agent zélé du fascisme : alors qu'en 2012, le racisme explose, les fascistes commencent à pulluler, il dénonce la « vocifération » contre le racisme, anathème ne voulant soi-disant rien dire, etc.

Il reprend d'ailleurs, en plus de l'autocritique, encore une fois la question du « mal. » Il y a six ans, Redeker était virulent contre la lapidation symbolique de la stèle représentant Satan à la Mecque.

Il utilise donc la même logique dans la défense de Millet, en attaquant la « métaphysique » qui fait du racisme le « mal. » En fait, Redeker est un réactionnaire et il ne veut pas de la morale, car il sait qu'inévitablement la morale nouvelle signifie la fin de son libéralisme...

« Le temps d'une campagne de haine, l'accusé – hier Pascal Sevran, Alain Finkielkraut, aujourd'hui Renaud Camus et Richard Millet – devient, dans l'imaginaire collectif la source de la contamination du mal. Un sort paradoxal lui est réservé : l'exposition violente en pleine lumière, son lynchage verbal, et la mise en quarantaine. Une évolution s'est produite aux lendemains de la seconde guerre mondiale : l'évanouissement de la notion de malmoral.

Même quand il est question d'un tueur en série, d'un pédophile marchant dans les pas de Gilles de Rais, d'un génocidaire patenté, le discours dominant use d'un vocabulaire issu de la psychologie, de la psychanalyse, de la criminologie, en évitant d'introduire l'idée de mal, a fortiori de mal moral. Le mal n'est pas cause, il est conséquence. Le mal est partout présent, constituant le fonds de commerce de tous les médias, nourrissant la machine à sous de toutes les industries du divertissement, sans jamais cependant pouvoir être nommé en tant que tel.

C'est que le mal est un concept à la fois théologique et philosophique que notre temps estime moralisateur. Sous ce vénérable aspect, il devient insupportable à notre modernité tardive. La forme conceptuelle du mal ne disparaît pas pour autant, un autre contenu, celui que véhicule l'antiracisme, vient se loger en elle. Le racisme devient alors la même chose que le mal moral, mais sans en porter le nom. »

Voilà pourquoi Redeker pratique l'anticommunisme, sous le masque de la défense du libéralisme, voire de la liberté d'expression. Sa hantise, c'est la règle, l'ordre : « L'antiracisme se fait aussi contraignant que jadis l'était la morale. »

Or, le monde sombre dans la barbarie, il faut la morale ! La morale nouvelle, l'ordre nouveau que représente le socialisme !

Redeker se contredit d'ailleurs, car étant réactionnaire, il ne peut pas seulement être le chantre de l'ultra-libéralisme anti-morale ; il est aussi obligé de prôner une morale chrétienne et bourgeoise-démocrate !

Une contradiction intenable, qu'il tente de résoudre dans une équation pseudo-philosophique à la fin de son article :

« Nous n'osons plus articuler le mot mal, en son sens moral, celui qu'il prend chez Leibniz ou Malebranche. A sa place nous disons racisme. Tout se passe comme si le racisme était la faute morale par-delà le bien et le mal, une fois que les mots bien et mal, en leur sens moral, aient été vidés de leur substance et rayés du vocabulaire. Aux notions de bien et de mal est substitué un nouveau lexique, postérieur à la mort de Dieu (fin de la morale) et à la mort de la politique (fin de l'histoire) : le lexique du racisme et de l'antiracisme. C'est tout simplement parce que le Bien et le mal, la morale et la politique se sont éclipsés de nos sociétés que le racisme a pu s'installer à la place du malet l'antiracisme à celle de la morale. Descartes forgea la notion de morale par provision, parfois appelée morale provisoire, notre époque invente la morale par substitution, l'antiracisme. Du coup, l'antiracisme est chanté partout comme l'alpha et l'oméga de la morale et de la politique, leur fine fleur. Rien ne le révèle autant que la mise au pilori de Richard Millet. »

On nage en plein délire : l'anti-racisme est une morale imposée contre la liberté, et finalement cela serait aussi une attaque contre le principe de morale !

Du n'importe quoi, mais du n'importe quoi à la substance anti-communiste, comme on le note dans la double allusion : « postérieur à la mort de Dieu (fin de la morale) et à la mort de la politique (fin de l'histoire). »

Redeker a peur de l'athéisme, de la disparition des classes sociales... Il a peur du communisme !

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