17 sep 2011

Prachanda, premier ministre de la dictature bourgeoise au Népal (UOC MLM 2008)

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Union Ouvrière Communiste (MLM) de Colombie

Prachanda, premier ministre de la dictature bourgeoise au Népal

août 2008

Le vendredi 16 août, Prachanda a reçu le prix de sa trahison.

Après 10 ans de Guerre Populaire, qui a laissé derrière elle plus de 13.000 morts d'après les estimations, en majorité des paysans et des ouvriers qui ont effert leurs vies pour le Parti et la Révolution; après 10 années glorieuses lors desquelles les masses de ce pays parmi les plus pauvres du monde, ont osé s'organiser, se mobiliser et se soulever armes à la main pour la destruction de l'Etat réactionnaire et la construction de l'Etat des ouvriers et des paysans; aujourd'hui Prachanda a reçu sa récompense pour le renoncement à la révolution.

Le 16 août, il a été nommé Premier Ministre, ce qui lui assure le siège ayant le plus de pouvoir dans le pays.

Nombreux furent les événements qui ont eu lieu lors de cette action épique des masses, 10 années de travail inébranlable dans tous les domaines, pour mener le peuple du Népal jusqu'aux hautes cimes qu'il a escaladées, où il s'est trouvé à un pas du triomphe de la révolution.

Mais... est alors survenue la trahison: 10 années pour qu'aujourd'hui les prachandistes se vendent pour un plat de lentilles.

Ils ont échangé la geste héroïque des masses pour des sièges de pouvoir dans l'Etat bourgeois, celui-là même qu'ils avaient juré de détruire en 1996 au moyen de la guerre populaire, et qu'ils reconnaissent aujourd'hui.

Non seulement ils ont laissé la vie sauve à cet Etat, mais ils sont devenus le principal parti de gouvernement.

Désormais, les masses n'auront pas seulement à s'expliquer avec les partis traditionnels ouvertement de droite et avec les bien connus faux communistes des partis parlementaires rances qui sévissaient au gouvernement sous des noms pompeusement révolutionnaires.

Désormais, le peuple aura à se confronter avec ceux qui l'ont dirigé sur le chemin de la révolution, chemin qu'ils ont abandonné sous prétexte que les conditions pour triompher n'existaient pas.

Et les félicitations sont arrivées, les signes de reconnaissance ne se sont pas fait attendre, mais pas précisément depuis les rangs du mouvement communiste international, mais de la part de ceux que l'événement rendait euphoriques : des massages de félicitations sont arrivés des gouvernements de l'Inde, du Pakistan, des Etats-Unis, de la Russie, de l'Union Européenne et de Chine.

Le Premier Ministre de l'Inde, pays oppresseur, a exprimé la chose ainsi : «J'espère travailler avec vous pour développer plus avant les liens de bon voisinage qui unissent nos deux peuples et nations, et approfondir les relations amicales qui heureusement ont existé entre nos deux pays.
Nous autres, en Asie du Sud, nous partageons des destins unis, nous sommes engagés dans une lutte commune contre la pauvreté, la maladie et la faim. L'Inde continuera à soutenir le peuple et le gouvernement du Népal pour consolider la transition démocratique pacifique ainsi que vos efforts pour vous développer.»

Voilà les nouveaux alliés du renégat Prachanda.

Ces saluts ont été partagés par les gouvernements de tous les continents qui applaudissent les « maoïstes » pour « ne pas s'être laissés emporter par l'orthodoxie marxiste » et avoir embrassé les vents démocratiques du XXIè siècle; des embrassades partagées par tous ceux qui considèrent l'expérience des révolutions russes et chinoises comme passées de mode et impraticables dans le mode d'aujourd'hui, et qui n'ont pas hésité à qualifier ceux qui démasquaient la trahison de dogmatiques, extrémistes voire même de « dogmato-révisionnistes »...

Avec parmi eux des révolutionnaires désorientés qui ont proclamé candidement que le pouvoir avait finalement été pris.

Avec raison, l'Assemblée Plénière de l'Union a appelé dans une de ses résolutions à « maintenir et intensifier la lutte politique contre le prachandisme, qui est aujourd'hui en train de se transformer en parti de gouvernement de l'Etat bourgeois au Népal et pour cette raison en exécuteur de la dictature des exploiteurs.

Lutte politique qui implique autant la dénonciation du concubinage du prachandisme avec la bourgeoisie que la préparation de la Conférence Internationale, tâches politiques nécessaires pour forcer les éléments hésitants à se définir. »

Que les choses soient claires : il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Et l'entêtement des défenseurs du prachandisme, tout comme le silence complice de ceux qui en restent à l'expectative sans se démarquer de la trahison, l'histoire les jugera.

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