Hier à Compiègne s'est ouvert un procès aux prud'hommes pour 520 ex-salariés de Continental Clairoix.

On se rappelle des ouvriers de l'usine de Clairoix dans l'Oise car ils avaient mené une dure bataille pour la sauvegarde de leur usine puis pour la négociation du plan de licenciement.

On se souvient aussi que la direction avait en 2007 réussi à imposer aux ouvriers une augmentation du temps de travail en échange du maintien de l'usine jusqu'en 2012... pour finalement ne même pas tenir ses promesses. Et on se rappelle bien sûr de la mise à sac de la sous-préfecture de Compiègne en  2009 par les ouvriers en raison de leur juste colère face au mépris de la bourgeoisie.

En l'absence de perspectives depuis, les ex-salariés de Continental se retrouvent alors à saisir les prud'hommes cette semaine. Hier, c'est donc un procès qualifié d'historique par un syndicaliste CGT
qui s'est ouvert à Compiègne. « Historique » car il s’étale sur 3 jours et ne concerne pas moins de 520 salariés, ce qui est inhabituel pour les prud'hommes. Mais à part cela, ce procès n'est en rien « historique », il ne constitue pas une véritable issue praticable dans bataille pour la dignité ouvrière.

Avec ce procès, les ouvriers espèrent voir reconnaître qu'il « n'y a donc pas eu de motif économique à leur licenciement ». Concrètement, l'enjeu est d'obtenir de meilleures indemnisations de la part de Continental alors que le « Plan de Sauvegarde de l'Emploi » se termine bientôt et qu'une grosse partie des anciens salariés vont devoir pointer au Pôle Emploi.

Xavier Mathieu, le leader CGT des « conti » insiste aussi sur le fait que « psychologiquement, ça va faire du bien aux ouvriers » .

Cela est certainement vrai car le moral de beaucoup des ouvriers licenciés est aujourd'hui au plus bas, littéralement broyé par la série d'humiliations qu'ils ont dû subir de la bourgeoisie, comme en témoigne une enquête rendue publique récemment par le CHSCT de l'usine.

Pourtant, ce recours aux prud'hommes est une dernière tentative désespérée de faire face à la brutalité de la bourgeoisie, mais ne constitue pas une véritable solution pour la classe ouvrière.

Évidement, on entend déjà les petites voix raisonnables qui s'élèvent, s'affolant et traitant le PCMLM de « gauchiste », arguant qu'il est « facile de critiquer » mais que face à la situation, il faudrait «être réaliste »...

Mais en quoi cela serait réaliste de confier le sort de la classe ouvrière à l'appareil administratif légalo-bourgeois que constitue les prud'hommes ? En quoi cela serait réaliste d'espérer en la pseudo-justice bourgeoise alors que celle-ci a maintes fois prouvé aux ouvriers de Clairoix qu'elle n'est pas dans leur camps ?

La question ici n'est pas d'enfoncer la démarche désespérée des ouvriers de Continental qui vivent des moments terribles. Mais pour autant, il est nécessaire de remettre les choses en perspective.

Car la seule chose qui est réaliste pour la classe ouvrière en France en 2011, c'est de prendre conscience que l'affrontement avec la bourgeoisie est inévitable et qu'il sera assurément violent.

La seule voie praticable pour les masses ouvrières, c'est de prendre le chemin de l'autonomie prolétarienne et d'assumer un antagonisme de classe profond.

Avec leur dure bataille, les ouvriers de Continental ont marqué avec d'autre le début d'une nouvelle période, d'un  nouveau cycle de lutte de classe intense. Mais les ouvriers de Continental ont perdu car il n'ont pas pu s'extraire totalement de l’étau de la sociale-démocratie et du légalisme syndicaliste. Ils ont perdu car ils n'ont pas pu se rendre totalement maîtres de leur destinée en se saisissant de leur propre force.

Car il est une vérité essentielle qu'il faudra sans cesse rappeler dans la période qui s'ouvre: quand elle prend conscience d'elle même en tant que classe, la classe ouvrière est invincible, rien ne lui est impossible !

La bourgeoisie et toutes les forces réactionnaires ne sont que des tigres en papier qui s'envolent sous les coups assurés du prolétariat en lutte pour sa libération !

C'est la bourgeoisie, classe parasite, qui est dépendante des prolétaires, et jamais l'inverse !

Alors bientôt, les prolétaires vont se saisir de leur mission historique et se mettront en branle dans la bataille pour le socialisme !

Demain fleuriront les comités de base, partout les sabotages, les séquestrations et les manifestations de masse annonceront la fin du règne de la bourgeoisie décadente!

Et le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste sera le centre de la résistance, la synthèse de l'intelligence ouvrière, le quartier général du prolétariat exerçant sa dictature pour la construction
du  socialisme universel !