15 mar 2012

De nouveau l'affaire « Allez Marcel, un demi qu’on oublie nos soucis »

Submitted by Anonyme (non vérifié)
Michaël Prince, syndicaliste dans la société de transport frigorifique TFE, comparaissait devant le tribunal d’Amiens Mardi 13 mars 2012. Il lui était reproché d'avoir dénoncé la propagande de sa direction en faveur de l'alcoolisme, et le procureur de la pseudo-justice bourgeoise à requis 1000€ d'amende avec sursis contre lui : la bourgeoisie ne supporte pas qu'un ouvrier remette en cause la culture beauf et criminel de l'alcool.
 

«Allez Marcel, encore un d'mi 

Qu'on oublie tous nos soucis 

Allez Marcel, remets-nous ça

Qu'on oublie tous nos tracas.»

Telles étaient les paroles affligeantes d'une chanson figurant dans un CD distribué aux employés par l'entreprise TFE au début de l'année 2009. D'autant plus affligeantes que TFE est une entreprise de transport routier et que l'on connaît les ravages que cause l’alcool sur les routes de France, avec entre autre 4000 personnes tuées en 2010.

 

Nous avions déjà parlé de cette affaire à l'époque (« Allez Marcel, un demi qu’on oublie nos soucis »). Cela avait déjà pour nous une grande importance, car l'alcoolisme est un fléau qu'il faut combattre sans compromis et le syndicaliste a pleinement assumer ses responsabilités prolétariennes en mettant en ligne une vidéo qui dénonçait cette chanson, avec des images d'accidents de la routes, des messages de la prévention routière.

 

Il ne l'a cependant laissé que quelques jours, mais la bourgeoisie ne recule devant rien dans sa guerre contre le prolétariat, assumant pleinement le cynisme et la mauvaise foi, une plainte a été déposée contre lui pour... contrefaçon !

 

La section CGT du site de Chaulnes en Picardie où travaille le syndicaliste Michaël Prince est d'ailleurs depuis longtemps dans le viseur de la direction. En  septembre 2010, le directeur du site avait dû payer 2000 € de dommages et intérêts au syndicaliste : ce dernier avait réussi à enregistrer avec son mp3 une conversation au cours de laquelle son patron lui proposait 40 000€ en l'échange de sa démission !

 

Lors du procès concernant la chanson cette fois, le procureur de la République à requis 1000€ d'amende avec sursis contre Michaël Prince, exprimant ainsi totalement la nature de classe de la pseudo-justice bourgeoise. 

 

Car en dénonçant la communication beauf et criminel de la direction de TFE en faveur de l'alcool, Mickaël Prince s'est opposé frontalement à la culture bourgeoise. Le culte de l'alcool et sa promotion est systématiquement organisée par la bourgeoisie, même de manière indirecte.

 

Lors de l'audience mardi, le syndicaliste de Chaulnes a bien précisé qu'il était d'autant plus «choqué par les paroles de cette chanson» que l'entreprise ne fait «jamais de prévention par rapport à l'alcool au travail».

 

Si parfois certaines entreprises peuvent diffuser ici ou là quelques affiches culpabilisantes contre l'alcool – qui font en fait indirectement la promotion de l'alcool de par leur caractère anti-populaire  – le fait est que la bourgeoisie n'a nullement l'intention que les prolétaires cessent de consommer de l'alcool.

 

Historiquement, la lutte véritable contre l'alcool au travail est menée par les organisations ouvrières progressistes, mais jamais par la bourgeoisie.

 

Au contraire, la bourgeoisie française s'invente une culture « bon-vivant » en trippant sur les vins soit disant de terroirs historiques, alors que le développement des régions viticoles spécialisé ne date justement que du XIXème siècle et de la généralisation du capitalisme. L'exemple le pire étant certainement la fumisterie organisée à partir des années des 1950 pour écouler le beaujolais « nouveau » : ce vin de mauvaise qualité est vendu avant le terme afin de créer l’événement commercialement et masquer ce qu'il est vraiment !

 

Et c'est en fait toute la culture française autour de l'alcool qui est une fumisterie de la sorte. L'alcool n'est pas une boisson comme les autres, conviciale et inoffensive. C'est un poison, une drogue-dure qui entraîne une dépendance physique importante et causes des dégâts immenses. 

 

Mais surtout, l'alcool permet de se désinhiber, elle donne l'illusion d'échapper pendant quelques instants aux horreurs de la vie dans le capitalisme. C'est pour cette raison que l'alcool est souvent consommé sur les lieux de travail par les prolétaires, particulièrement pour les métiers difficiles ou encore plus par les personnes travaillant la nuit. 

 

Les Communistes ont le devoir d'assumer cette vérité prolétarienne essentielle : l'alcool est une arme de l'ennemi, c'est un instrument de la bourgeoisie pour tenter de maintenir l'oppression et l'exploitation ! Refuser tout compromis avec l'alcool : voici une attitude authentiquement prolétarienne !

 

Le délibéré du procès du syndicaliste de TFE Chaulnes a été fixé au 10 avril 2012. Nous en reparlerons à ce moment là.

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