19 mar 2013

Un an après l'opération politico-militaire de Merah

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a une année, le 19 mars 2012 vers 8h du matin, le militant salafiste Mohammed Merah assassinait un jeune père de famille et quatre enfants, tous juifs, devant l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse. Jonathan Sandler, un jeune rabbin et enseignant de 30 ans, fut assassiné en tentant de protéger ses deux enfants Gabriel, 3 ans, et Aryeh, 6 ans, que Mohamed Merah assassinera dans la foulée, alors même qu'ils rampaient par terre en direction du corps de leur père. Il s'engouffre ensuite dans l'école à la poursuite de la petite Myriam Monsonégo, 8 ans, qu'il attrape par les cheveux avant de lui pointer son arme sur la tempe et de l'assassiner.

Ces meurtres de sang-froid étaient le point d'orgue d'une série d'attaques commencée par Mohammed Merah quelques jours plus tôt, durant lesquelles il piégeait des militaires d'origine supposée musulmane pour les exécuter, dans une dynamique totalement anticapitaliste romantique.

Cet attentat nazi, le premier visant des enfants pour des raisons racistes depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, a une grande importance historique. Il a été la grande matérialisation de l'idéologie antisémite, dont le spectre hantait déjà la France.

L'opération politico-militaire de Mohammed Merah a exprimé la volonté de tout un secteur idéologique de passer à l'offensive en bousculant les rapports idéologico-politiques existants.

Sur ce plan, Mohammed Merah a réussi : il a réussi à libérer les forces antisémites, leur accordant un espace encore plus grand, avec une marge de manœuvre encore plus grande. L'idéologie anticapitaliste romantique de l'antisémitisme s'est massivement renforcée, se matérialisant dans sa tendance génocidaire affirmée.

En effet, le pogrom de Mohammed Merah a été immédiatement suivi d'une vague d'attaques antisémites à l'encontre des personnes juives d'une violence toujours plus accrue. 6 mois après ce massacre, une autre cellule terroriste fasciste-islamiste a lancé une campagne d'attentat à la bombe cette fois-ci uniquement dirigée contre les personnes juives. De la même manière qu'à la suite de « l'affaire Merah », cette série d'attentat a été suivi d'une vague d'attaques généralisée à l'encontre des personnes juives.

Ainsi, dans le coeur de la société capitaliste française en putréfaction, se développe depuis des années la barbarie fasciste. Les forces sociales la portant sont de plus en plus matures et le massacre de Mohammed Merah a agit comme un signal que le temps de passer à l'action était arrivé. L'attentat de Mohammed Merah a charrié et matérialisé l'idéologie fasciste dans sa tendance la plus génocidaire, a donné un coup d'accélarateur à l'antisémitisme.

Il est très difficile d'exprimer l'impact de l'affaire Merah sur les masses juives de France. Celles-ci ont été littéralement tétanisées. Les masses juives n'ont trouvé aucun appui dans les forces progressistes françaises : il suffit de voir les communiqués et prises de position à l'époque, on ne trouvera rien.

Ce silence est un témoignage de l'acception de l'antisémitisme en France ; les forces progressistes ont refusé d'affronter le problème.

Inévitablement, du côté des masses juives, il y a alors en réaction la fuite toujours plus grande dans la religion et bien entendu la soumission aux illusions républicaines.

Quant au sionisme, les antisémites – notamment à l’extrême-gauche – en sont pour leurs frais : le sionisme n’a pas profité de l’affaire Merah, pour la simple raison que c’est une idéologie bourgeoise et que les masses ne portent pas cette idéologie.

Si les masses juives portaient le sionisme, alors elles auraient matérialisé l’idéologie sioniste ; en réalité, leur sionisme n’est qu’une vision du monde qui se traîne derrière celle diffusée par les classes dominantes.

Cela reste par ailleurs un objet intellectuel fascinant que cet « anti-sionisme » de façade qui s’est largement diffusé en France, et qui tout en appuyant la ligne diplomatique de l’État français dans la région proche-orientale, s’imagine d’une grande radicalité.

De plus, le caractère obsessionnel de cet « anti-sionisme » a bien du mal à masquer son antisémitisme comme anticapitalisme romantique, et cela d'autant plus qu'il n'appuie en rien, sur le plan pratique, les masses palestiniennes. On est là dans une posture du niveau de celle de l'indigné Stéphane Hessel, qui disait qui plus est la même chose que ces « anti-sionistes » et autres « anti-impérialistes. »

L'affaire Merah, a révélé le déni complet qui existe en France quant à la question de l'antisémitisme. Il y a là un grand tabou, typiquement catholique, auquel est venu se greffer la religion musulmane. Et dans les secteurs les plus réactionnaires ou désocialisés de la société capitaliste française en crise, du déni on passe à l'affirmation de plus en plus violente et structurée.

On a donc deux anti-capitalismes romantiques religieux qui se superposent, avec une mentalité médiévale faisant des masses juives des « riches », des « manipulateurs », etc.

On a des forces s'imaginant progressistes alors que leur vision du monde ne dépasse pas l'anti-capitalisme romantique.

On a des forces ultra-réactionnaires qui savent attiser le feu, utiliser de manière très organisée des propagandistes comme Dieudonné.

A côté de cela, l'attentat pogromiste de Mohammed Merah a mis l'extrême-gauche devant ses responsabilités historiques : être ou non capable d'empêcher la société française de sombrer dans la barbarie et l'anomie. Et elle a clairement choisi de refuser d'affronter cette question. Elle a d'une manière générale dénié le caractère antisémite de ces crimes (en disant comme Jean-Luc Mélenchon « ce ne sont pas des juifs qui ont été tués mais des français »), refusé le caractère politique, et donc fasciste, de Mohammed Merah en le présentant comme un « fou ».

En somme, l'extrême-gauche a capitulé face au fascisme. Et cela a signé son arrêt de mort ! Elle a depuis été expulsée de la société française et ne représente plus rien.

Mais nous, communistes, nous savons que si la tempête fasciste prend de l'ampleur, elle n'emporte pas avec elle toute la société et particulièrement la classe ouvrière. Nous savons que le prolétariat réclame la révolution, le passage vers un nouveau degré de civilisation qui instaurera une société plus raffinée. La barbarie et le chaos sont l'expression de la putréfaction de la société bourgeoise et elles seront brisées par le prolétariat en marche vers le communisme.

Les attentats nazis de Merah ont marqué l'ouverture d'une nouvelle ère, d'une accélération de l'Histoire. 

Les progressistes doivent aujourd'hui prendre la mesure de l'ampleur des tâches à accomplir et les affronter avec détermination et optimisme car guidés par la lumière de la science marxiste-léniniste-maoiste.

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