22 avr 2012

Des élections sous le signe de la décadence d'une société

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Aujourd'hui, le 21 Avril, a lieu le premier tour des élections présidentielles françaises. Ces élections ont lieu dans un climat de décadence complète de la bourgeoisie et de sa société.

La bourgeoisie est la classe mourante, produit d'un système économique dépassé. Le mode de production capitaliste n'en finit plus de s'enfoncer dans la crise entraînant toute sa société dans la barbarie généralisée.

La bourgeoisie, classe révolutionnaire et porteuse de civilisation à son origine, est en pleine décadence. Ses élites ne portent plus rien en terme d'exigence civilisationnelle, de culture, d'universel.

Les candidats à la présidentielle sont normalement le gratin de l'élite politique de la bourgeoisie. Particulièrement en France où l'exigence culturelle a toujours été puissante au sein de la haute bourgeoisie. Or que voit-on ? Que tous les candidats sont d'une nullité affligeante, comme nous l'avons vu avec leur préférences artistiques.

Le dernier exemple en date est Jean-Luc Mélenchon -pourtant agrégé de Lettres, c'est-à-dire figurant parmi l'élite intellectuelle française- qui lors de son dernier meeting de campagne à Paris a présenté Machiavel comme un "conseiller des puissants" ; à rebours de la tradition progressiste qui a toujours vu en Machiavel un des siens. Machiavel faisait semblant de dire aux puissants ce qu'ils connaissaient déjà... mais en réalité, il a "inventé" les sciences politiques, il a expliqué au peuple comment les puissants agissaient (voir : Ramadan, Zizek, Gramsci: qu’est-ce que la politique?; Merah, le Ravachol du nouveau siècle, l'anti-Machiavel).

Jean-Luc Mélenchon le bourgeois "républicain" n'est même pas capable de comprendre la critique éminemment républicaine -justement- que Machiavel fait de la société aristocratique. Lui qui prétend parler au peuple contre "les puissants" ne voit même pas que Machiavel fait la même chose... mais en marquant l'Histoire, en élevant le niveau général de l'Humanité. Rouseau disait ainsi de Machiavel:

En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince est le livre des républicains.

D'un côté, la société française est atone, comme prise dans une gangue de coton. Mais d'un autre côté la barbarie se répand, explosant par phase. La situation est explosive, tout le monde le sent, mais on fait comme si tout allait bien.

Les masses restent attentistes, tétanisées par des décennies de démagogie syndicaliste qui ont détruit ce qu'il restait de tradition authentiquement révolutionnaire en France. La petite-bourgeoisie plonge dans la décadence avec la culture porno et les drogues. Les masses françaises continuent à faire la fête même si le coeur n'y est plus, à faire semblant de tirer des plans d'avenir tout en sachant qu'il n'existe plus.

La bourgeoisie, elle, s'est vautrée dans l'abstraction, ne produisant plus rien ayant du contenu. Toute la civilisation démocratique bourgeoise a été absorbée dans le néant individualiste. Ni ancrée dans son histoire, ni en phase avec sa modernité, la classe bourgeoise est totalement dépassée par les événements.

Preuve de cela, les responsables bourgeois ont été incapables de réagir au massacre nazi perpétré par l'islamiste Mohamed Merah. Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont drapés dans une posture présidentielle, les autres ont fait de belles déclarations dont le but était de réduire cela à une crise de folie d'un homme seul.

Un tel événement, d'une portée historique si importante, arrivant à un des moments les plus centraux de la vie politique de la 5è République, aurait dû être à l'origine de grands débats sur le sens de la société, d'une montée de boucliers en défense de l'idée de civilisation. Mais non, rien, on fait le show quinze jours, puis on revient au ronron électoral.

Le vide sidéral des représentants bourgeois est patent. Si on regarde bien, on voit qu'aucun n'a de réel contenu. Ils n'ont plus de réelle conception du monde, qu'elle soit social-démocrate, chrétienne démocrate, libérale ou gaulliste. Ils ne s'opposent plus que sur des questions de méthodes de gestion - et encore le font-ils sans convictions.

Ce climat général de mollesse ne saurait évidemment continuer, les masses réclament du contenu. Et c'est pour cela que nombres d'entres elles se réfugient dans la religion, particulièrement dans les minorités nationales qui savent leur destin plus que menacé à brève échéance.

C'est là tout le sens de l'existence de notre ministère Epicurisme : assumer la civilisation, tirer l'Humanité vers le haut, synthétiser la culture de notre époque pour la replacer dans la grande marche de l'Humanité vers la libération. 

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