5 déc 2011

Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, le néo-gaullisme et le fascisme

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La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a parlé. Lors d'un grand show marketing, il a affirmé comment il comptait sauver l'Union Européenne dans ce qui s'est appelé « le discours de Toulon II ».

 

Nicolas Sarkozy est le représentant de la bourgeoisie traditionnelle, celle qui voulait une intégration tranquille à l'Europe et qui était prête à dealer avec l'impérialisme américain, pourvu que les affaires marchent.

 

Mais les temps changent. Les grands groupes monopolistes poussent et le capital financier n'entend plus accepter le statu quo de « l'alliance Atlantique » encore bien longtemps. Alors les bourgeoisies financières françaises et allemandes se font de plus en plus présentes.

 

Le discours de Nicolas Sarkozy est le produit de cela et le rapprochement franco-allemand en est le symbole. Bien évidemment, les populistes critiquent ce rapprochement dans la forme, de manière xénophobe, prétextant que la souveraineté de la France serait « vendue ». Mais le fond est là, les impérialismes allemand et français cherchent l'indépendance et le pouvoir, et donc, dans un premier temps, à s'allier l'un l'autre.

 

Aujourd'hui Nicolas Sarkozy est porté par le vent de l'histoire, car l'histoire s'accélère et elle a encore besoin de lui. Le compromis avec l'impérialisme américain n'a pas encore sauté. Il sera peut être réélu à la présidence de la République.

 

Mais c'est ce même vent qui le porte aujourd'hui qui va bientôt le faire disparaître. Bientôt, car au fur et à mesure que la crise s'accélère, les impérialistes veulent de plus en plus les rênes totales du pouvoir.

 

Marine Le Pen le sait bien. Si Nicolas Sarkozy prépare aujourd'hui le terrain pour le capital financier, elle sait que son tour va arriver, qu'elle va entrer en scène bientôt. Peut-être même plus tôt que ce qu'elle ne l’espère d’ailleurs.

 

Aujourd'hui Marine Le Pen profite à fond de la critique de Nicolas Sarkozy qui, statu quo oblige, ne peut pas faire entendre la voie totale de l'impérialisme français. Alors il est accusé, de manière fasciste, de vendre la souveraineté de la France donc.

 

Et chaque jour qui passe valide encore plus pour l'impérialisme les propositions fascistes de Marine Le Pen, sur la sortie de l'Euro notamment. Les « spécialistes » et « économistes » se succèdent dans la presse et à la télévision pour valider ses thèses, même sans le dire.

 

Et son orientation stratégique pour l'impérialisme français, la constitution d'une alliance stratégique autour d'un axe Paris Berlin Moscou prend de plus en plus forme.

 

L'histoire n'avance pas en ligne droite, c'est une spirale complexe, produit de la lutte des classes. Cela inclut des contradictions au sein même de la bourgeoisie française, qui n'est pas une entité figée, totalement unie.

 

Henry Guaino est la parfaite expression de cela. Lui, le néo-gaulliste qui était proche du souverainiste Philippe Séguin et qui a inspiré la campagne présidentielle de Jacques Chirac autour de la « fracture sociale » en 1995, se retrouve « conseiller spécial du président ». Le fait qu'il soit de plus en plus mis en avant, qu'il se permette de plus en plus de « liberté » ne tient en rien au hasard.

 

Homme de main de la bourgeoisie financière, ancien économiste au Crédit Lyonnais, conseiller-maître à la Cour des comptes depuis septembre 2006, chroniqueur au quotidien économique Les Échos, il aime à se faire présenter comme un gaulliste « social ». Lui qui s'était montré à une conférence du Parti « Communiste » Français et qui avait lancé l'idée de la lecture de la lettre de Guy Mocquet dans les écoles (idée qui avait rendu hystérique la plupart des professeurs).

 

enri Guaino représente un pont, une passerelle, une sorte d'anachronisme historique entre la bourgeoisie industrielle et la bourgeoisie financière. C'est le néo-gaullisme qui prépare le terrain à la prise du pouvoir total des monopoles, le fascisme. D’ailleurs cela, la poussée du fascisme, même s'il se dit contre, Henri Guaino l'avait reconnu lui même, lors d'un débat télévisé le soir du second tour de la primaire du Parti Socialiste, alors qu'il affirmait que nous sommes à l'aube des années 30.

 

Les lignes bougent très vite aujourd'hui, en France. Alors que Henri Guaino, prend de plus en plus d'importance, le journal Le Monde affirmait la semaine dernière qu'il se verrait bien ministre maintenant, Marine Le Pen, elle, a produit un programme, son projet 2012, clairement fasciste. L'aspect social y étant en fait quasiment absent, comme si Marine Le Pen « sautait » une étape (le Social Fascisme).

 

Et en même temps, elle se montre de plus en plus « réaliste », présidentiable, comme si elle sentait devoir se mettre « en pratique ».

 

Les mois à venir vont être l’occasion de mouvements importants dans l'infrastructure impérialiste française, la crise de la dette des Etats et de l'Euro bousculant largement les choses, accélérant les processus de fond.

 

La nécéssité d'un front antifasciste de masse se fait chaque jour toujours plus ressentir. Aujourd'hui, l'antifascisme est une étape fondementale sur le chemin de la révolution socialiste. 

 

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