8
déc
2011
Magouilles au CE de la RATP : la corruption des syndicats par la bourgeoisie
Submitted by Anonyme (non vérifié)Plus le capitalisme s'enfonce dans sa crise généralisée, plus ses fondements pourrissent, plus sa stabilité apparente vole en éclat. Cela est clairement visible quand on voit l'attitude de la bourgeoisie vis à vis du syndicalisme.
D'un coté l'impérialisme français n'apprécie pas que les syndicats aient tendance à perdre toute influence sur le prolétariat. Il est plus facile pour la bourgeoisie de contrôler le prolétariat quand il est encadrer par les appareils syndicaux, appareils qui sont eux-même totalement dépendant de la bourgeoisie par un système de compromis et de corruption.
Mais parallèlement, plus le système craque, moins la bourgeoisie consent à lâcher des miettes de la plus-value pour acheter la paix sociale. Avec la crise, la bourgeoise impérialiste se montre de plus en plus agressive, elle n'arrive plus à se tenir, elle est de moins en moins capable d'assumer un statut quo avec les dirigeants corrompus de la classe ouvrière.
En d'autre terme, le compromis de classe imposé par la bourgeoisie, c'est à dire l'intégration des appareils syndicaux à la gestion de l'impérialisme français, est en train de s’effriter.
Nous en parlions déjà en début de semaine, à propos d'un rapport sur le financement des syndicats par l’État. Nous expliquions le fait que d'un coté, la bourgeoisie impérialiste veut continuer à profiter de l'encadrement du prolétariat par les syndicats, mais que de l'autre, elle ne veut plus payer pour ça.
Le lendemain, mardi 6 décembre 2011, la Cour des comptes rendait publique un rapport sur la gestion du Comité d'Entreprise (CE) de la RATP dans lequel elle dénonce « une gestion marquée par des dérive ». Plus clairement, elle évoque un « système de fuite de fonds », autrement dit de grosses magouilles pour détourner l'argent du CE.
n exemple connu est le château possédé par l’Union des Syndicats CGT de la RATP, à Fontenay-lès-Briis dans la vallée de Chevreuse. Le château dispose d'un parc de 74 hectares avec presque 40 hectares de forêt; il y a 3 courts de tennis, un mini-golf, pistes pour VTT dans le parc du château, un étang de truites... Des soirées et des concerts, très privés... Le tout entetenu par le CE de la RATP.
Les comité d'entreprise sont un des piliers de la collaboration de classe. Ils ont été créés en 1946 selon la volonté du Conseil National de la Résistance qui dans son programme réclamait « la participation des travailleurs à la direction de l’économie ».
Les CE doivent être consultés dans les entreprises pour les décisions importantes telles que la modification de la durée ou de l'organisation du travail, l'introduction de nouvelles technologies, la modification du règlement intérieur ou les licenciements collectifs (économiques). D'autre part les CE gèrent un budget, notamment pour les restaurants d'entreprises et des centres de vacances, mais aussi pour faire des achats groupés (billets de spectacles, cadeaux de Noël, vin) ou organiser des activités, des sorties.
Les CE (obligatoires à partir de 50 salariés) ont de l'importance surtout dans les grands groupes. Dans les autres entreprises, c'est le même système qui fonctionne, mais à une moindre échelle et avec moins d'enjeux.
A l'origine des CE en 1946, il y avait le Parti Communiste Français qui, plutôt que de détruire l’État bourgeois comme l'enseigne le marxisme, pensait pouvoir déborder l'impérialisme français « de l'intérieur ». L'idée était simple et alléchante : plutôt que de prendre le pouvoir de manière violente, la classe ouvrière devait grignoter la bourgeoisie petit à petit.
Bien évidemment, cela est impossible et tout ce système s'est retourné contre la classe ouvrière. Les dirigeants ouvriers acquis à la gestion des CE, principalement dans les grands groupes monopolistes français tel que EDF, Renault ou la SNCF, des bastions de la classe ouvrière, se sont retrouvés à (co-)gérer le capitalisme français. Les syndicats sont devenus des alliés, non plus seulement objectifs, mais aussi subjectif de l'impérialisme français.
Et les dirigeants syndicaux des grands CE sont devenus de véritables patrons, embauchant du personnel, souvent au SMIC, parfois un peut plus. Comble du comble, certains salariés de CE ont même déjà du se syndiquer pour se défendre face à leurs employeurs... des syndicalistes donc.
Ce système arrange bien l'impérialisme français qui a largement « arrosé » les grands CE en échange de la servilité des syndicats. Les « magouilles » dans les CE, détournements de fonds ou de biens, embauches arrangés, etc. ne dates pas d'aujourd'hui. Elles sont un des pilier de la paix sociale en France.
Aujourd'hui la bourgeoisie feint de découvrir cela alors que c'est elle qui les a organisées, en donnant du pouvoir et de l'argent, beaucoup d'argent, aux représentants corrompus de la classe ouvrière pour gérer ces CE.
Et maintenant, la direction de la RATP peut bien faire croire qu'elle n'était au courant de rien, pourtant elle à toujours appuyé le CE, notamment en lui accordant des fonds supérieur aux minimums légaux et en lui fait faisant des avances de trésorerie intéressantes.
Depuis quelques années, les rapports, les enquêtes ou les décisions de justices contre les CE se multiplient. Ce fut le cas notamment à propos de la CCAS, le CE d'EDF (et anciennement de GDF également) qui fait l’objet de beaucoup de polémiques depuis quelque temps, ou encore du CE de Disney land qui était accusé d'avoir détourné 300 000 euros entre 2007 et 2009.
Le rapport de la Cour des comptes à propos du CE de la RATP est la suite de cette tendance. Il sonne comme un rappel à l'ordre, une mise au pas de la bourgeoisie qui veux faire comprendre en quelque sorte que « la fête est finie ».
Finie, ou tout du moins perturbée. Car non seulement c'est la crise, mais en plus le « compromis » ne fonctionne plus tant que cela. À force d'intégration dans le capitalisme, les syndicats se retrouvent de moins ancrés dans le prolétariat et remplissent de moins en moins le rôle que veux leur assigner la bourgeoise : l'encadrement du prolétariat.
La bourgeoisie ne veut surtout pas de l'autonomie ouvrière, elle ne veut surtout pas que les syndicats disparaissent !
Pour cela, elle peut compter sur l’extrême-gauche française qui, de fait, cautionne ce système pourri en refusant de le dénoncer et en intégrant les syndicats, contribuant ainsi à leur préserver une image encore un peu « radicale », antagoniste.
Les opportunistes - sydnicalistes révolutionnaires, trotskystes, etc- pourraient bien nous répondre que la critique des syndicats est gauchiste et qu'elle sert la bourgeoisie. Mais le fait est que c'est justement l'inverse qui est vrai, ce sont ces appareils syndicaux qui servent la bourgeoisie, en corrompant des représentants de la classe ouvrière, en aspirant une partie des forces de la classe ouvrière dans des batailles juridiques/légalistes improductifs.
Aujourd'hui, le rôle des communistes en France est d'appuyer et d'organiser l'autonomie ouvrière, de détruire les illusions bourgeoises sur le « capitalisme à visage humain » et d'affirmer l'absolue nécessité de la dictature du prolétariat dans la Guerre Populaire.
Et dans cette mission historique de l'avant-garde ouvrière, l'étude du marxisme-léninisme-maoïsme est une étape essentielle sur le chemin de la victoire, pour le socialisme !
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