13 déc 2011

Des syndicalistes sifflent l'arrivée d'un train concurrent de la SNCF : le chauvinisme d'entreprise est un fléau pour la classe ouvrière

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 Hier matin, quelques centaines de syndicalistes étaient réunis pour manifester leur opposition à la première arrivée du train Thello en Gare de Lyon. Ce train en provenance de Venise est exploité par la compagnie privée Thello, dont nous parlions dimanche

Les manifestants, issues des syndicats Sud-rail et CGT s'opposent à la privatisation du secteur ferroviaire et veulent défendre ce qu'ils appellent le « service public ». 
 
Cette défense découle sur une hostilité très forte vis-à-vis des trains de compagnies privés, concurrentes de la SNCF. Les syndicalistes présents à la gare de Lyon hier matin sont venus manifester leur aversion vis à vis de la compagnie Thello. Ils ont sifflé l'arrivé du train et agité leur drapeaux contre celui-ci. 
 
Bien évidemment, Sud-rail précise dans son tract d'appel au rassemblement que « le but de cette action n’est pas de stigmatiser les usagers du train et encore moins les salariés de Thello » mais que « le but de cette action est bien de dénoncer l’ouverture à la concurrence dans le ferroviaire ».
 
Mais le fait est que ce genre d'action (et le discours qui va avec) entretient un chauvinisme d'entreprise vis-à-vis de la SNCF
 
Ce chauvinisme d'entreprise est surtout véhiculé par la CGT mais il est très présent chez les personnes travaillant à la SNCF. Principalement chez les ouvriers, les contrôleurs, les guichetiers et du personnel des gares, ainsi que chez certains petits cadres. Il se manifeste par un attachement particulier à l'entreprise SNCF, à son identité et à la convention collective particulière (le statut de « cheminot ») ainsi que par une hostilité très forte vis à vis des entreprises concurrentes (celles déjà présentes, dans le fret ou l'équipement, ou celles à venir). 
 
Ce chauvinisme d'entreprise a une origine qui se veux progressiste : c'est la défense d'un prétendu « service public », c'est à dire d'une vision particulière de ce qu'est (ou était) la SNCF. Selon cette vision fantasmée, les « services publics » seraient en quelque sorte des îlots de socialisme, qu'il faudrait défendre face à la privatisation, au capitalisme.
 
Même si son capital est détenue à 100% par l’État, le fait est que la SNCF est un groupe capitaliste, pilier de l'impérialisme français. Cette entreprise se développe dans d'autre pays, cherche à conquérir des marchés, comme par exemple en Italie en investissant dans la compagnie NTV, ce que nous avons expliqué dans notre article précédent sur le sujet.  
 
Le fait que la SNCF soit publique (c'est à dire que ses capitaux appartiennent à l’État) ne change rien à l'affaire. Les ouvriers et les employés ne doivent par défendre ce monopole impérialiste. 
 
L'argument des syndicalistes pour défendre la SNCF est la prétendue qualité du service, qui ne pourrait que se dégrader du fait de la concurrence. Ce point de vue est erronée à plusieurs égards. 
 
D'abord, il n'est pas vrai que les prolétaires travaillant dans une entreprise dont les capitaux sont privés offre nécessairement une prestation qui soit de moins bonne qualité que celle d'une entreprise appartenant à l'État. Cela ne sert personne que d'inventer cela. La dégradation importante de la qualité du réseau férré en France n'est pas le fait d'entreprises concurrentes, puisque c'est la SNCF qui continue d'assurer la gestion et l'entretient des infrastructures. Elle agit sur délégation pour le compte de RFF, Réseau Férré de France, c'est-à-dire l'État.
 
D'autre part, ce n'est pas vrai que la SNCF offre un « service » d'une bonne qualité. En banlieue parisienne, par exemple, la plupart des quartiers populaires sont mal desservis, les masses doivent galérer dans des trains souvent bondés et pas toujours de bonne qualité. Les retards et dysfonctionnements sont récurrents et causent de nombreux désagréments, d'autant plus que les informations ne circulent pas (ou sont parfois erronées). 
 
Dans les autres régions de France, le réseau ferroviaire local est sous-développé et les trains circulent surtout aux heures de bureau. Un exemple flagrant est qu'il n'y à pas de ligne SNCF directe entre les deux importantes villes que sont Rennes et Nantes. Les trains reliant ces deux villes sont peux nombreux, font un détour de 40 km, mettent autant de temps que le trajet en voiture et doivent même faire un demi-tour au milieu du parcours...
 
Pour le reste du réseau, seule la circulation sur des grands axes est véritablement assurés. Et les prix sont élevés, les dessertes peux pratiques, ce qui exclut de fait les masses populaires. Les trains, surtout les TGV, sont ainsi principalement peuplés de cadres d'entreprises ou de personnes aisées habitant les centres-villes. Les masses populaires prennent leur voiture pour se déplacer en France, surtout les familles avec des enfants. Et les étudiants aux revenus modestes ou les jeunes prolétaires qui n'ont pas de voiture ruinent leur budgets lorsqu'ils doivent prendre le train pour se déplacer.  
 
Le « service publique » est un mythe, c'est une pure illusion.
 
Une autre chose par contre est la question du statut des personnes travaillant dans le secteur du chemin de fer. Si les ouvriers et employés de la SNCF ont historiquement une meilleure protection que dans d'autre entreprises, cela ne vient pas de nulle-part. Cela est le fruit de la lutte des classes, des combats menés, principalement par les ouvriers du chemin de fer qui forment un bastion historique de la classe ouvrière.
 
Seulement aujourd'hui, hormis la sécurité de l’emploi et la retraite anticipée, les conditions de travail des ouvriers et des employés ne sont pas meilleurs qu'ailleurs. Les personnes travaillant dans les guichets par exemple, ont des salaires très bas, subissent des cadences de travail importantes et doivent faire face à la pression de leur hiérarchie. 
 
A la SNCF, les salaires sont bas, plus bas que pour des postes de qualification équivalente en usine par exemple. Un ouvrier qualifié à la SNCF, travaillant en 3X8 ainsi que les week-end et jours fériés, atteindra difficilement les 2000 euros par mois, et les plus jeunes ne gagnerons pas plus de 1600 euros. Aussi, une grosse partie de ces salaires sont constitués de primes qui ne sont donc pas prises en compte dans le calcul de la retraite et disparaissent en cas d’arrêt maladie par exemple. 
 
Seule la corporation des conducteurs de trains bénéficie de salaires, d'horaires et de conditions de travail favorables par rapport au reste du prolétariat de France. 
 
Le chauvinisme d'entreprise véhiculé par les syndicalistes de la SNCF ne sert pas la classe ouvrière. Elle ne lui permet pas de saisir les véritables enjeux de sa libération. Aller siffler l'arrivée d'un train d'une compagnie concurrente à la SNCF n'est pas non plus un bon moyen de s'opposer à la dégradation de la sécurité du réseau ferroviaire. 
 
C'est seulement en prenant le pouvoir et en œuvrant à la dictature du prolétariat que la classe ouvrière pourra ré-organiser l'économie du pays. 
 
Tant qu'il n'existera pas un État socialiste capable d’empêcher la bourgeoisie de nuire, les ouvriers des chemins de fer ne pourront pas orienter la production afin de servir véritablement le Peuple.
 
Les prolétaires travaillant dans les transports auront un rôle fondamental dans la construction du socialisme. Le transport de personnes et de marchandises est fondamental pour bâtir une société planifiée et cohérente, au service des masses. 
 
Dans les premiers moments du socialisme, les chemins de fer aurons nécessairement une place fondamentale pour défaire la place centrale de la circulation routière dans le monde capitaliste d'aujourd'hui. Le développement anarchique de l'automobile et des camions de marchandises est un fléau pour la planète et l'humanité. 
 
Les pollutions, nuisances et dangers produits par la circulation routière devrons disparaître au profit d'une économie planifiée, qui rendra progressivement sa place à la nature. 
 
Voilà les tâches qui attendent les ouvriers du chemin de fer, voilà la tâche historique de la classe ouvrière pour faire entrer l'humanité dans une nouvelle étape de la civilisation ! A coté de cela, les bavardages des syndicalistes contre la privatisation et leur défense de la SNCF semblent bien ridicules. Ils le sont !
 
Aujourd’hui, le syndicalisme est une perte de temps. Ce qui compte, l'essentiel, la priorité absolue, c'est de construire le Parti. Car sans le Parti, pas d'économie politique rigoureuse, pas d'idéologie conséquente. Et sans cela, la classe ouvrière ne pourra rien face à la bourgeoisie. Et surtout pas face à la bourgeoisie impérialiste française, qui disposent de beaucoup de moyens pour mater, casser ou gérer la lutte de classe. Le chauvinisme d'entreprise est justement un des ces fléaux que la bourgeoisie alimente pour neutraliser la lutte des classes.
 
Notre actualité, c'est l'autonomie ouvrière et l'antagonisme prolétarien ! Notre tâche, c'est la construction du Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste ! Notre but, c'est la Guerre Populaire jusqu'au Communisme !
 
Pour cela, l'idéologie scientifique de Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Zedong est notre arme puissante contre la Bourgeoise qui enferme l'humanité dans le chaos et l'enfer de la production capitaliste !
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