édito du 25 avril 2012
Submitted by Anonyme (non vérifié)La boîte de Pandore a donc été ouverte. La crise générale du capitalisme a ramené de manière ouverte le fascisme, dans un processus que nous avons prévu et décrit ces dernières années.
Et si le statut de Cassandre – qui explique l'avenir, mais que personne ne croit – a pu être le nôtre, désormais c'est une nouvelle phase historique qui s'ouvre, à laquelle nous appartenons de plein droit.
Car il faut du contenu pour affronter et la vague social-démocrate d'en ce moment, et la vague réactionnaire qui va se développer sur les désillusions dans les masses en raison des politiques social-démocrates.
Toute personne antifasciste, progressiste, ou même démocratique, ne peut pas être dupe de ce qui est en train de se passer, de ce à quoi on est en train d'aller.
La solution donc, c'est le contenu, une démarche. Qui va de Montaigne à Diderot, de Cyrano de Bergerac (le libertin, pas le personnage de la lamentable pièce de théâtre!) à La Mettrie. D'Averroès à Thomas More, de Spinoza à Marx.
Qui soit véritablement écologiste, en assumant le dépassement de la contradiction villes-campagnes, parce qu'il y en a assez de la France de Descartes, des jardins à la française, de la géométrie et du formalisme où l'habit fait le moine.
Place à la sensibilité, mais une sensibilité qui soit civilisée, raffinée, le plus haut degré culturel. Car là est la grande question. La bourgeoisie française sera-t-elle dépassée par le socialisme sur la base du matérialisme dialectique, comme antidote pleine de sensibilité et sans idéalisme ?
Ou bien l'anti-capitalisme romantique, antisémite et appelant à l'union des classes sociales au nom de la nation, triomphera-t-il ?
Le communisme, ou bien le fascisme ?
Là est la grande question, et rappelons que le fascisme est un mouvement est un mouvement, pas un parti. A notre époque, le parti politique authentique ne peut être que le PCMLM qu'il s'agit de construire.
Le fascisme n'est ainsi pas unifié, il est même parfois contradictoire. Ainsi, à côté du fascisme en mode « républicain » de Marine Le Pen, le « national-socialisme » (non « républicain » donc) se développe immanquablement (ici d'ailleurs, comme prévu encore une fois).
Voici quelques extraits éloquents de la dernière présentation du « socialisme » par les « nationalistes autonomes », un « commentaire » en bas de l'article mentionnant même le « juif DSK » :
« Et être Nationaliste-autonome, c’est sentir passer en soi le courant galvanisateur qui traverse le Corps national et Social. »
« Dans notre mystique politique, physique, biologique, physiologique, psychologique, philosophique, voire théologique se mêlent tout un ensemble de valeurs qui s’opposeront au chaos confus de la mondialisation. »
« Organisés de manière semblable, ouvriers et salariés, paysans et artisans, fonctionnaires et militaires seront dirigés par une Elite de soldats politiques compétents. »
Tout cela ressemble et consiste même en du nazisme allemand très mal digéré et remodelé dans un scénario féodal digne de romans d'heroic fantasy ou de science-fiction idéalistes, comme « Dune » par exemple.
Et cela n'a, contrairement aux allégations fascistes, strictement rien de français. Point de Montaigne, point de Rousseau... Et pour cause ! On est ici dans le fantasme. Mais le fascisme ne s'embête pas avec des contradictions internes. Il est une machine à idéalisme ; il utilise le principe des mythes.
Alors, face à cela, rappelons quelle est notre logique à nous.
D'un côté, le rationalisme le plus authentique, comme prolongement naturel de l'humanisme, des libertins et des Lumières : le matérialisme dialectique.
De l'autre, la remise en cause fondamentale de ce qui plombe les masses en France : le formalisme féodal de l'époque « classique » qui a été intégré dans la société moderne par la bourgeoisie malgré la révolution de 1789.
Le romantisme, idéaliste et passant dans le camp réactionnaire, n'a pas réussi à déboulonner la Tour Eiffel, à casser la géométrie anti-naturelle à la française, à rétablir la romance, à faire triompher Rousseau sur Voltaire.
Nous, nous réussirons !