Il s'est déroulé hier un moment particulier de la vie politique française. Il ne s'agit pas de la visite très médiatisée de l'actrice Pamela Anderson à la conférence de presse de la député Europe Ecologie-Les Verts Laurence Abeille.

Cette dernière venait, en effet, demander à ce que le parlement soutienne sa proposition d'interdire le gavage des oies. Bien entendu, on a eu droit à des blagues sexistes de part et d'autres, des débats sur la « peoplisation » de la politique, tout cela témoignant de la putréfaction de la vie politique française.

Cela n'est pourtant rien de nouveau et guère intéressant par conséquent : on connaît l'effondrement culturel de notre pays dans le cadre de la crise générale du capitalisme.

Ce qui doit par contre attirer toute notre attention, c'est l'unité complète de tous les partis politiques en faveur du gavage des oies. C'est là quelque chose que l'on doit bien saisir.

Le PCF (mlm) n'a cessé de rappeler l'importance de la question de la vie quotidienne pour les progressistes ; le rejet catégorique du foie gras est une évidence à ce titre pour toute personne matérialiste.

Quiconque consomme du foie gras est culturellement arriéré et idéologiquement réactionnaire par rapport à la grande contradiction qu'est celle entre les villes et les campagnes, c'est-à-dire celle entre l'humanité et la Nature.

Il va de soi qu'avec la crise générale du capitalisme, cette contradiction prend une importance toujours plus grande ; la signification historique de l'échec de la COP21 doit être comprise dans ce contexte.

Que tous les partis politiques soutiennent le gavage des oies témoigne de leur dimension profondément réactionnaire, fondamentalement anti-démocratique. C'est à ces « détails » qu'on voit que le fascisme avance.

Que des gens qui puissent se dire « de gauche » défendent le gavage des oies, la corrida, les zoos, les delphinariums, sans parler de la vivisection ou de l'utilisation des animaux comme esclaves… est une catastrophe complète.

On remarquera qu'il ne s'agit pas seulement du fait que les partis politiques ont exprimé leur défense du gavage des oies : ils l'ont fait collectivement. Il y a eu ainsi un courrier commun des « présidents de groupe » de l'Assemblée Nationale en « réponse » à la visite de Pamela Anderson, signé par :

- Bruno Le Roux, le président du groupe Socialiste Républicain et Citoyen ;

- Christian Jacob, président du groupe "Les Républicains" ;

- André Chassaigne, président du groupe Gauche Démocrate et Républicaine ;

- Philippe Vigier, président du groupe des Démocrates et Indépendants ;

- François de Rugy, ancien président du groupe écologiste (et soutenu par huit autres députés EELV).

Ce « front commun » est celui de la réaction, du terroir, du capitalisme engloutissant notre planète, tous les êtres vivants. Ce « front commun » est celui de l'idéologie réactionnaire qui est exactement ce qu'il faut combattre et anéantir.

Le Front National n'a pas signé, car il n'a pas assez de députés pour avoir un groupe parlementaire, mais évidemment sa ligne est la même. Car le conservatisme, le culte du terroir, l'esprit pétainiste de l'école d'Uriage… sont des valeurs essentielles de la société française et a fortiori des partis politiques.

Voilà précisément ce avec quoi le PCF (mlm) veut rompre ; voilà ce qu'il a compris, voici le combat servant de guide dans l'affrontement avec les conditions intolérables de notre société et de notre monde.

Être progressiste aujourd'hui, c'est défendre notre planète face aux destructions, c'est accorder à l'écologie sa place non pas de manière abstraite ou vague, mais très concrètement en s'opposant à l'urbanisation généralisée, à l'utilisation capitaliste des animaux (toujours plus grande puisque faite pour tenter de contrer la chute tendancielle du taux de profit).

Peut-on être progressiste et consommer de l'huile de palme, généralisée par les impérialistes par les capitalistes ces dernières années, aux dépens des forêts, notamment d'Indonésie, et de tous les êtres vivants qui y vivent ?

La réponse est non. Être progressiste, c'est assumer ce qui est moral. Et en tant que communistes, nous sommes pour une nouvelle vertu, une vertu communiste, qui implique des comportements matérialistes, scientifiques, reconnaissant la dignité du réel.

Le gavage des oies, cette démarche d'une brutalité qui ne peut être que celle du capitalisme tentant d'arracher du profit à la réalité, même vivante, ne peut qu'être catégoriquement dénoncé, rejeté. Le socialisme saura l'interdire et écraser culturellement ses partisans… Dans une bataille qui commence ici et maintenant, en tant que processus révolutionnaire prolongé !