18 juin 2010

Une analyse matérialiste de l’apéritif fasciste « saucisson et pinard ». Quel point de vue à défendre par les communistes sur la nourriture et les « traditions culinaires » ?

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L’interdiction de l’apéritif fasciste « saucisson et pinard » qui devait se tenir rue Myrha, dans le 18ème arrondissement de Paris, où des musulmans font leur prière du vendredi, profite bien sûr aux fascistes qui jouent à fond la carte pétainiste du terroir.

Que signifie réellement cet apéro à base de saucisson et pinard ?

Une analyse matérialiste est ici nécessaire.

Tout d’abord, le choix de la date symbolique du 18 juin confirme que le fascisme est porté par la bourgeoisie impérialiste dans sa concurrence de plus en plus ouverte avec la bourgeoisie traditionnelle (de Gaulle étant une figure majeure de la bourgeoisie impérialiste).

Ensuite, le fait de manger du saucisson n’est évidemment pas anodin. Le saucisson est un produit de charcuterie provenant de la viande de porc, ce qui nous amène à la question de sa production.

En France, l’immense majorité de la viande de porc est produite par des élevages intensifs, dont 57 % se trouvent concentrés en Bretagne. Et quelle est la réalité des élevages intensifs de porcs ? Dans ces élevages intensifs, les porcelets ont les dents coupés pour éviter les blessures que la promiscuité leur ferait s’infliger entre congénères.

Malgré cela, les porcs vivent dans des conditions d’entassement qui les poussent fréquemment au cannibalisme et provoquent le développement de tumeurs sur les pattes en raison de leur immobilisme forcé.

60 millions de litres de lisier (excréments et urine) de porcs se déversent chaque jour en France dans les cours d’eau et les nappes phréatiques submergés par les nitrates hyper polluants issus de ces déjections.

Cette production barbare et écocidaire est à l’image des contradictions inévitables du mode de production totalement irrationnel du capitalisme : des légumes poussant sur certaines terres souillées deviennent impropres à la consommation et l’eau infestée est inutilisable pour l’irrigation.

Cette réalité est évidemment totalement ignorée par les capitalistes et leur progéniture fasciste qui s’affirme de plus en plus à mesure que la crise générale s’amplifie.

On peut voir que les fascistes se disent attachés au terroir de la France, considéré comme un territoire sacré et menacé par les invasions extérieures. Cette idéologie possède bien sûr une contenu mystique et idéaliste car, comme nous venons de le montrer, leur attachement au terroir signifie concrètement le saccage ordurier de la nature, et, donc en toute logique, la destruction du soi-disant territoire sacré.

Au contraire, les communistes aiment de manière matérialiste la nature, les paysages et tous les êtres vivants qui, sans la destruction permanente du mode de production capitaliste, s’y épanouiraient.

Voilà pour l’avenir est inéluctablement communiste car la vie en elle-même ne peut s’épanouir en harmonie que dans le communisme, dans la communauté universelle débarrassée du carcan des nations et de la concurrence mortifère entre impérialistes.

A ce propos justement, l’apéro fasciste « saucisson et pinard » était aussi justifié par la volonté de lutter contre l’islamisation.

Les médias bourgeois, pour servir la soupe hypocritement aux fasciste tout en prétendant ne pas le faire, ont contacté en priorité l’association Riposte Laïque dont le nom cadre bien avec l’idéologie républicaine de l’Etat bourgeois en France.

Le PCMLM avait expliqué dans un précédent article que le concept de laïcité est une expression dialectique de l’aliénation religieuse en France qui correspond à la caractéristique culturelle du social-féodalisme basée sur la figure autoritaire de l’Etat « protecteur » et « garant de l’égalité ».

En ce sens, cet aspect social-féodal de la laïcité est tout à fait logique avec la défense anti-matérialiste et chauvine du terroir français qui, au final, prend dialectiquement un tour sacré et religieux.

Le PCMLM réaffirme ici que les religions représentent des contradictions au sein du peuple perdant tout fondement dans le processus révolutionnaire.

En effet, la religion est « un besoin » artificiel qui s’exprime dans une partie des masses et se renforce en contrepoint de la barbarie capitaliste, mais ce besoin artificiel disparaîtra quand les masses se libèreront de leurs chaînes et porteront un regard matérialiste sur le monde.

Outre la viande de porc du saucisson, le « pinard » est le deuxième élément clef de cet apéro fasciste. Le pinard correspond bel et bien à une « tradition », celle de s’assommer pour pas cher et d’échapper à sa conscience pour mieux supporter une vie rendue invivable par le capitalisme.

L’alcool est aussi à la source de nombreuses violences au sein du peuple dont les principales victimes sont les femmes (coups dans le cadre familial, perte de maîtrise face à la prédation sexuelle ou viols au cours des soirées « arrosées »…).

Le choix même du terme « pinard » au lieu de « vin » est typique des fascistes qui essaient de montrer un visage « populaire » alors que ce mot renvoie à la notion de « bas-de-gamme », ce qui témoigne du mépris dans lequel les fascistes tiennent le peuple, tout juste bon pour eux à se bourrer la gueule avec du mauvais vin.

Les communistes, eux, défendent l’émancipation des masses des paradis artificiels dont l’alcool fait partie pour éprouver la véritable joie de leur liberté.

En somme, l’apéro fasciste saucisson et pinard est une manifestation de personnes qui se morfondent dans le présent et ne veulent survivre qu’en se tournant vers le passé. L’apéro fasciste saucisson et pinard, c’est l’angoisse que « bientôt, tout cela va disparaître… », traduisant un rapport morbide à la vie se recroquevillant dans une approche passéiste et qui, par définition, n’a aucun avenir.

Le communisme, c’est au contraire le dépassement du monde ancien soufflé par le vent de jeunesse du monde nouveau qui bouleverse les vieilleries « gravées dans le marbre » et subies passivement par le peuple.

Le monde nouveau se bâtit dans l’optimisme de la révolution, synonyme de vie et de futur pour les humains, les animaux, les végétaux et la planète.

De toute façon, la « tradition culinaire » française est une construction idéalisée de la bourgeoisie nationale pour fabriquer une fausse image de raffinement, bien loin de la réalité concrète de l’exploitation barbare de la nature et des animaux.

De plus, la tradition culinaire française, telle que la défend avec opportunisme la bourgeoisie, est hors de prix pour le prolétariat contraint le plus souvent de se rabattre sur des produits bon marché, gavés de sucre et de matière grasse, à l’origine de l’obésité et autres problèmes de santé.

Les communistes exigent une nourriture savoureuse et saine pour tout le monde, ce qui sera réalisé par la plannification économique selon les intérêts du peuple.

Le plaisir de manger ne peut venir d’une pratique déconscientisée, coupée de la nature, de la planète et de tous les êtres vivants, comme elle est promue par l’idéologie réactionnaire du terroir.

La plaisir de manger ne peut provenir que d’une pratique consciente fondée sur la réalité sensorielle et qui ne s’affirmera pleinement que dans le communisme.           

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