Le scandale du Fipronil, cet insecticide utilisé pour les animaux de compagnie contre les puces et les tiques et interdit sur les animaux destinés à la chaîne alimentaire dans l'Union Européenne, n’en finit pas et on va de « découvertes » en « découvertes ».

Le gouvernement néerlandais a ainsi révélé que ChickFriend, entreprise à l'origine de l'utilisation illégale du Fipronil, a également employé l'amitraze, un pesticide et un antiparasitaire. Ces capitalistes étaient prêts à tout pour battre la concurrence, leur produit « miracle » agissant huit mois, contre trois mois pour ceux de leurs concurrents.

Le tout sans supervision : l'entreprise ChickFriend n'a jamais eu d'autorisation d'activité, tout comme son avatar ChickClean n'avait pas de certification sanitaire.

L’État néerlandais s'est fait dépassé, comme par ailleurs tous les États. En Italie des enquêteurs ont découvert du Fipronil dans un élevage dans la province de Viterbe, ainsi que dans des fabrique de pâtes aux œufs dans la province de Macerata et dans celle de Rome, et dans un centre d’emballage d’œufs à Ancône.

En France, le ministère de l’Agriculture a pour la première fois ajouté sur sa liste produits transformés directement en France, en l’occurrence des références de pâtes de marque « Grand-mère » (groupe Heimburger), « Nos régions ont du talent » (groupe Leclerc), ainsi que des pommes dauphines de marque « Système U ».

« Je suis patriote, je fais bien mon métier et voilà que le nom de mon entreprise se retrouve jeté en pâture », se plaint Philippe Heimburger, PDG des pâtes Grand'mère. Ce discours nationaliste ne doit pas surprendre : les capitalistes aiment passer pour des victimes.

Le document le dit même ouvertement : « nous sommes des victimes » explique-t-il. Mais il ment.

Les réelles victimes, ce sont en effet de manière dialectique d’un côté les masses populaires sur le plan de la consommation, de l’autre les animaux utilisés dans la production.

Le capitalisme a développé les forces productives, mais leur gestion privée relève du chaos de la concurrence, de l'aberration des décisions des bureaucraties des entreprises, avec comme seul but le profit, au mépris de tout le reste.

Car les capitalistes sont prêts à tout, de manière pragmatique, pour gagner en efficacité dans le cadre de la concurrence internationale. La tendance à la guerre est parallèle aux magouilles, aux corruptions, aux contournement des lois… quand elles existent.

La situation des animaux dans l'industrie est par ailleurs de plus en plus comprise comme étant au moins problématique. Et en fait elle n'est pas que problématique : elle est absurde, elle est criminelle, elle relève d'un choix typiquement capitaliste d'exploitation et de mépris de la dignité du réel.

Le scandale du Fipronil est, pour cette raison, malheureusement annonciateur d'autres inévitables scandales du même type. Les capitalistes sont toujours plus agressifs, toujours plus prêts à tout !