28
sep
2009
L’affaire Polanski, un crime induit et minimisé par l’idéologie dominante patriarcale
Submitted by Anonyme (non vérifié)
Le réalisateur Roman Polanski s’est fait arrêter samedi en Suisse sur mandat d’arrêt des Etats-Unis pour « relations sexuelles avec une mineure » en 1977. Roman Polanski, alors âgé de 44 ans, avait violé une jeune fille de 13 ans, Samantha Gailey (devenue Geimer) après lui avoir servi du champagne et donner de la méthaqualone (une drogue sédative) au cours d’une séance photo. Le crime avait été reconnu par Polanski.
Nous ne nous intéressons pas ici à l’imbroglio judiciaire sur la possibilité d’extradition de Polanski ou de l’arrêt des poursuites demandées entre temps par la victime, mais aux faits, à leur déformation inacceptable et à la signification politique de cette affaire.
Déformation inacceptable, car il est maintenant courant de minimiser les faits en racontant que Samantha Geimer était consentante (ce qui constitue une bien piètre défense et de toute façon est totalement faux) ou que les années 70 était « l’époque de la « libération sexuelle » et qu’ « elle faisait plus que son âge ».
Une position résumée par Valérie Lecasble, ancienne directrice d’I>télé, dans l’émission « On refait le monde » du 28 septembre sur RTL : « il [Polanski] dit qu’elle faisait plus âgée, souvenez-vous, ce sont les années 70, les années Hamilton, moi je ne suis pas considérablement choquée. [...] La fille avait trop bu, elle avait pris des pilules, elle était semi consentante quand même. »
Autre exemple, dans l’émission « L’objet du scandale » sur France 2 le 30 octobre, le journaliste Frédéric Bonnaud lit des passages de l’autobiographie de Polanski parue en 1984, après avoir précisé que la jeune fille était à deux semaines de ses 14 ans : « Je lui demandais à quel âge elle avait eu ses premières relations sexuelles. – à 8 ans. Cela me désarçonna un peu, je lui jetai un regard de côté pour voir si elle parlait sérieusement. Elle en donnait toutes les apparences.
– Avec qui? Elle répond : un gamin qui habitait la même rue, à cet âge-là, on se rend même pas compte de ce qu’il se passe. Elle s’exprimait avec le plus grand naturel, cela n’avait manifestement guère d’importance à ses yeux. [Bonnaud : La page d'avant : ] Elle dit qu’elle n’appréciait guère l’herbe, c’était bon pour les vieux comme sa mère. [Bonnaud : Elle ne fume pas de joints, puisqu'on accuse Polanski de l'avoir droguée]. Le champagne, ça pouvait aller. Un noël en visite chez son père, elle s’était complètement pétée la gueule. Elle avait aussi essayé les quaaludes ».
Et Frédéric Bonnaud de conclure : « Je ne suis pas en train d’accabler cette malheureuse jeune fille qui visiblement était un peu paumée. Je dis simplement que Roman Polanski, lui même pas très bien, est tombé à l’époque sur une jeune femme qui avait 14 ans, qui en faisait 17 ou 18, et qui avait simplement, à en croire son témoignage, une sexualité active ».
Voilà donc un exemple typique de l’idéologie patriarcale qui considère qu’un viol n’est finalement pas si grave sur une jeune personne « un peu paumée » et qui a déjà eu des rapports sexuels, avec toujours en arrière-plan le préjugé de la fille « pas si innocente que cela », qui « y est bien pour quelque chose ».
Cette justification de la brutalité patriarcale, sans la moindre forme de respect pour la victime (comme par exemple dans le texte de la pétition d’artistes de soutien à Polanski), est d’ailleurs reprise au sommet de l’État bourgeois, notamment par le ministre de la culture Frédéric Mittérand qui avait évoqué « une histoire ancienne qui n’a pas vraiment de sens ».
Le même État bourgeois qui déballe hypocritement son discours populiste sur la récidive à propos du meurtre de Marie-Christine Hodeau par un homme condamné à 11 ans de prison (mais sorti au bout de 7 ans) pour la séquestration et le viol d’une mineure de 13 ans.
La vérité c’est que la barbarie capitaliste produit une horreur à l’image de l’idéologie dominante patriarcale. Certains hommes exercent leur besoin de domination sur des jeunes filles qu’ils tiennent à leur merci. Les capitalistes ont beau récupérer de manière opportuniste certaines affaires quand ça les arrange, en essayant par populisme de se montrer radical (par exemple, Alliot-Marie et Lefebvre soulèvent la possibilité de castration chimique), la réalité abjecte du capitalisme, vecteur des violence patriarcale, finit toujours par éclater car la bourgeoisie maintient l’ordre immonde du patriarcat.
Le communisme, c’est le monde nouveau qui change de fond en comble les rapports fondamentalement malsains entre les hommes et les femmes dans le capitalisme, les rapports viciés de domination qui portent en eux le fascisme. Le communisme, ce n’est pas la surenchère populiste pour punir les coupables, c’est la destruction complète du patriarcat et la transformation radicale de la vie dans l’intérêt des masses, pour que les crimes induits par le patriarcat n’existent plus!
Déformation inacceptable, car il est maintenant courant de minimiser les faits en racontant que Samantha Geimer était consentante (ce qui constitue une bien piètre défense et de toute façon est totalement faux) ou que les années 70 était « l’époque de la « libération sexuelle » et qu’ « elle faisait plus que son âge ».
Une position résumée par Valérie Lecasble, ancienne directrice d’I>télé, dans l’émission « On refait le monde » du 28 septembre sur RTL : « il [Polanski] dit qu’elle faisait plus âgée, souvenez-vous, ce sont les années 70, les années Hamilton, moi je ne suis pas considérablement choquée. [...] La fille avait trop bu, elle avait pris des pilules, elle était semi consentante quand même. »
Autre exemple, dans l’émission « L’objet du scandale » sur France 2 le 30 octobre, le journaliste Frédéric Bonnaud lit des passages de l’autobiographie de Polanski parue en 1984, après avoir précisé que la jeune fille était à deux semaines de ses 14 ans : « Je lui demandais à quel âge elle avait eu ses premières relations sexuelles. – à 8 ans. Cela me désarçonna un peu, je lui jetai un regard de côté pour voir si elle parlait sérieusement. Elle en donnait toutes les apparences.
– Avec qui? Elle répond : un gamin qui habitait la même rue, à cet âge-là, on se rend même pas compte de ce qu’il se passe. Elle s’exprimait avec le plus grand naturel, cela n’avait manifestement guère d’importance à ses yeux. [Bonnaud : La page d'avant : ] Elle dit qu’elle n’appréciait guère l’herbe, c’était bon pour les vieux comme sa mère. [Bonnaud : Elle ne fume pas de joints, puisqu'on accuse Polanski de l'avoir droguée]. Le champagne, ça pouvait aller. Un noël en visite chez son père, elle s’était complètement pétée la gueule. Elle avait aussi essayé les quaaludes ».
Et Frédéric Bonnaud de conclure : « Je ne suis pas en train d’accabler cette malheureuse jeune fille qui visiblement était un peu paumée. Je dis simplement que Roman Polanski, lui même pas très bien, est tombé à l’époque sur une jeune femme qui avait 14 ans, qui en faisait 17 ou 18, et qui avait simplement, à en croire son témoignage, une sexualité active ».
Voilà donc un exemple typique de l’idéologie patriarcale qui considère qu’un viol n’est finalement pas si grave sur une jeune personne « un peu paumée » et qui a déjà eu des rapports sexuels, avec toujours en arrière-plan le préjugé de la fille « pas si innocente que cela », qui « y est bien pour quelque chose ».
Cette justification de la brutalité patriarcale, sans la moindre forme de respect pour la victime (comme par exemple dans le texte de la pétition d’artistes de soutien à Polanski), est d’ailleurs reprise au sommet de l’État bourgeois, notamment par le ministre de la culture Frédéric Mittérand qui avait évoqué « une histoire ancienne qui n’a pas vraiment de sens ».
Le même État bourgeois qui déballe hypocritement son discours populiste sur la récidive à propos du meurtre de Marie-Christine Hodeau par un homme condamné à 11 ans de prison (mais sorti au bout de 7 ans) pour la séquestration et le viol d’une mineure de 13 ans.
La vérité c’est que la barbarie capitaliste produit une horreur à l’image de l’idéologie dominante patriarcale. Certains hommes exercent leur besoin de domination sur des jeunes filles qu’ils tiennent à leur merci. Les capitalistes ont beau récupérer de manière opportuniste certaines affaires quand ça les arrange, en essayant par populisme de se montrer radical (par exemple, Alliot-Marie et Lefebvre soulèvent la possibilité de castration chimique), la réalité abjecte du capitalisme, vecteur des violence patriarcale, finit toujours par éclater car la bourgeoisie maintient l’ordre immonde du patriarcat.
Le communisme, c’est le monde nouveau qui change de fond en comble les rapports fondamentalement malsains entre les hommes et les femmes dans le capitalisme, les rapports viciés de domination qui portent en eux le fascisme. Le communisme, ce n’est pas la surenchère populiste pour punir les coupables, c’est la destruction complète du patriarcat et la transformation radicale de la vie dans l’intérêt des masses, pour que les crimes induits par le patriarcat n’existent plus!
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