« La vérité sur le Changement climatique »
Submitted by minusL'ONG Universal Ecological Fund a publié fin septembre 2016 un document de sept pages intitulé (en anglais) La vérité sur le changement climatique.
Signé par six scientifiques reconnus dont le chimiste Dr Robert Watson, président du GIEC de 1997 à 2002, ou le Dr Carlo Carraro, vice-président du Groupe III du GIEC, son propos est très simple et très clair :
«Le réchauffement climatique a lieu maintenant et beaucoup plus vite que prévu.»
En 2015 la température moyenne de la planète avait déjà augmenté de 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle alors que l'augmentation n'était que de + 0,85°C en 2012. En raison du « manque d'action pour arrêter les émissions de gaz à effets de serre depuis les vingts dernières années », un réchauffement supplémentaire de 0,4°C à 0,5°C est encore attendu d'ici à 2030.
Les 2°C d'augmentation pourraient même être atteint en 2050 alors même que les engagements issus de la COP21 seraient pleinement mis en œuvre.
Ces fait sont connus, documentés, et donc exprimés et expliqués clairement par ces scientifiques climatologues.
L'échec de la COP21, dont les accords prétendent miser sur un réchauffement limité à +2°C en 2100, apparaît encore une fois de manière flagrante. Et ne parlons pas ici de l’hypocrisie quant à la prétention de viser un réchauffement limité à +1,5°C.
Les auteurs du document pratiquent pourtant le double discours puisqu'ils considèrent malgré tout que « la Conférence de Paris fut en effet un succès ». Mais les éléments qu'ils produisent sont sans équivoque car il est expliqué ni plus ni moins que ses objectifs sont irréalistes et ne correspondent pas à la vérité sur le changement climatique.
Ils ont bien compris (et le disent clairement) que si aucune mesure n'a été prise c'est essentiellement pour des raisons économiques, du fait « d’intérêts politiques et sectoriels », alors qu'il eut été possible de faire quelque chose.
« Par conséquent, et en dépit des preuves scientifiques accablantes, l'action pour le climat a été retardé et les émissions globales de gaz à effet de serre ont continué d'augmenter régulièrement - de 38 gigatonnes d'équivalent dioxyde de carbone (CO2) (GtCO2-eq : unité pour mesurer la combinaisons de tous les gaz à effet de serre) en 1990 à 49,5 GtCO2-eq en 2010. Actuellement l'émission annuelle globale est de 54 GtCO2-eq. »
Le problème est on ne peut plus simple : les engagements actuels issus de la COP21 (qui rappelons-le ne sont pas contraignant pour les États) sont en fait « très loin d'être suffisant pour mettre le monde sur la voie permettant atteindre l'objectif de 2°C ».
Pour cela il faudrait que « les émissions globales soient réduites de 22 % par rapport à leur niveau actuel (54 GtCO2-eq.) pour atteindre 42 GtCO2-eq. en 2030 ».
Si les seuls engagements inconditionnels de la COP21 étaient respectés, le niveau d'émission attendu en 2030 serait en fait de 56 GtCO2-eq. Et si tous les engagements conditionnels et inconditionnels étaient respectés, le niveau des émissions resterait sensiblement équivalent en 2030 à ce qu'il est aujourd'hui. Nous sommes donc loin du compte.
Pire encore : « sans les engagements des accords de Paris, les émissions globales de gaz à effet de serre devraient atteindre 65 GtCO2-eq. en 2030 », et il faut bien sûr considérer cela comme une éventualité tant rien n'est assuré de l'application réelle des accords de Paris.
Le discours triomphant de Ségolène Royal, ministre de l’Environnement du gouvernement français, à propos des ratifications en cours par plusieurs États des accords de Paris est donc en total décalage par rapport aux exigences, par rapport à la réalité du changement climatique.
Les auteurs du rapports rappellent ce fait connu, mais loin des préoccupations :
« Un changement radical dans la façon dont le monde produit et utilise l'énergie (électricité, carburant et gaz naturel) est nécessaire. »
Il suffit pourtant, par exemple, de circuler dans une ville française pour constater à quel point nous ne sommes par engagé sur cette voie : un exemple parmi des centaines d'autres sont ces panneaux de publicité lumineux à haute puissance sur les abribus la nuit, parfois dans des rues peu fréquentées de surcroît. Comment des dirigeants politiques peuvent-ils prétendent à quoi que ce soit s'ils laissent faire des choses aussi choquantes que ce gaspillage d'énergie ?
Comme le rappel les auteurs du rapport La vérité sur le changement climatique, il est nécessaire non seulement de réduire drastiquement les émissions de CO2, mais aussi de mettre en œuvre des mesures et moyen de capture de celui-ci, pour tenter d'inverser la tendance, au moyen par exemple de la reforestation.
L'Humanité se retrouve dans une situation compliquée puisque d'un côté, par l’intermédiaire de ses scientifiques, elle en en mesure de constater le problème, mais de l'autre, en raison d'un mode de production inadapté, elle n'est pas en mesure d'y faire face.
Le problème n'est pas l'absence de solutions mais l'incompatibilité entre le mode de production capitaliste et les exigences que nous impose le réchauffement climatique. En aucune manière la bourgeoisie n'est en mesure d’offrir une réponse sérieuse et adaptée sur les plans économique, politique et culturel pour faire face au réchauffement climatique.
Sur un certains nombre d'aspects, il est d’ailleurs trop tard et les bouleversements ont déjà commencé.
« La préoccupation principale n'est pas quand les 2°C seront atteint, mais les conséquences du changement climatique provenant d'une augmentation de la température globale. Le nombre de phénomènes climatiques liés au réchauffement a déjà doublé depuis 1990. Un accroissement de la température globale moyenne de 2°C dans les prochaines décennies conduira à un doublement du nombre de ces événements ».
On comprend bien que dans l’état actuel des choses et vu l'urgence de la situation, la catastrophe s'annonce encore pire que prévue, tant l'effet d'emballement du processus semble avoir lieu, tant il n'est rien fait pour parer au problème.
La lutte contre le réchauffement climatique relève d'une bataille démocratique et culturelle qu'il faut mener contre les monopoles vérouillant jour après jour de plus en plus la société. Les masses, guidées par le Parti Communiste armé du matérialisme dialectique, doivent se saisir pleinement du problème, renverser les monopoles et orienter la production et modifier le mode de vie en adéquation avec les besoins de la Biosphère.