Jeudi matin sur LCI, Nathalie Arthaud de LO affirmait qu'il ne serait « pas normal que le courant de Marine Le Pen ne puisse pas être représenté [à l’élection présidentielle] ». Ces propos absurdes révèlent bien la nature anti-antifasciste de l'organisation Lutte Ouvrière et participent de l’effondrement total de la vieille extrême-gauche française.  

Comme nous l'expliquons systématiquement, l'antifascisme est une nécessité vitale, au moins à court et moyen termes, pour les masses populaires. Plus le capital monopoliste se renforce, plus il tente d’entraîner le plus d'éléments possibles avec lui sur le chemin de la guerre impérialiste et du fascisme. 

 

Cela, l’extrême-gauche française anarcho-troskyste est incapable de le saisir, perdue qu'elle est dans sa vision mécaniste/économiste de la lutte des classe. Le syndicalisme révolutionnaire, l'anarcho-syndicalisme et le populisme prennent alors le pas sur toute forme de style progressiste, de culture antifasciste.

 

Illustration terrible de cet anti-antifascisme criminel, les propos de Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle, au sujet de la candidature de Marine Le Pen.

 

Pour valider une candidature à l’élection présidentielle en France, il faut recueillir le parrainage de 500 élus, tel que des maires, députés, sénateurs ou conseillers régionaux par exemple. Marine Le Pen affirme avoir des difficultés à réunir 500 parrainages. Cette semaine, elle a déposé un recours au conseil constitutionnel pour faire valider le fait que, selon elle, ces parrainages devraient être anonymes.  

 

Interrogée à ce sujet sur LCI jeudi matin, Nathalie Arthaud répondait :

«Ce n'est pas un système démocratique, c'est un véritable obstacle», avant de rajouter : « «je pense quand même que si, moi, je parviens à réunir ces 500 signatures et pas Marine Le Pen, c'est qu'il y a un problème du côté de ses idées, de tous les préjugés qu'elle véhicule et qui ne passent pas. Maintenant, je ne trouverais pas normal que le courant de Marine Le Pen ne puisse pas être représenté, c'est sûr».

Une candidate se voulant d’extrême-gauche qui se positionne pour qu'un courant fasciste puisse être candidat à une élection bourgeoise...voilà une marque terrible de l'absence de toute culture antifasciste, ne serait-ce que basique. Arthaud défend la démocratie bourgeoise et ses illusions!

 

Le fascisme n'est pas un mouvement démocratique, même pas un mouvement démocratique bourgeois. Et contrairement à ce que peuvent affirmer parfois certain historiens bourgeois, le fascisme n'arrive jamais au pouvoir « par la voie démocratique ». Cela est une notion communiste de base : le fascisme s'oppose à la démocratie bourgeoise dans le monde capitaliste. 

 

Il est donc absurde d'affirmer qu'il ne serait « pas normal que le courant de Marine Le Pen ne [soit] pas représenté » à la présidentielle. Cela ne change rien à la progression du fascisme, en tant que mouvement. Au pire, les dites difficultés de Marine Le Pen à recueillir 500 parrainages d'élus l'aide à se développer, à se présenter comme soi-disant anti-système. Mais aucunement il est préférable ou non qu'elle soit présente à l’élection présidentielle.

 

La candidature de Marine Le Pen, peloton de tête du mouvement fasciste, avance comme expression de classe des fractions les plus agressives de la bourgeoisie impérialiste française. Si aujourd'hui Marine Le Pen rencontre éventuellement des difficultés à faire avancer le mouvement fasciste, cela est le fruit de contradictions internes qui traversent la bourgeoisie française. Mais ces contradictions se résoudront inévitablement au profit du capital monopoliste, donc du fascisme. Cela est une loi fondamentale de l'impérialisme et c'est cela qu'il faut expliquer.

 

Les communistes, contrairement à Nathalie Arthaud, ne prennent pas positions entre les fractions de la bourgeoise mais expliquent, démontrent et dénoncent ces contradictions internes à la bourgeoisie afin de mener à bien la lutte des classes.

 

Mais Lutte Ouvrière n'est pas une organisation antifasciste, elle ne comprend pas que le fascisme représente un bond, un saut qualitatif important dans la politique mené par le capital monopoliste français contre les masses populaires de France et contre les peuples du monde.

 

Comprendre la nature du fascisme aujourd'hui est un préalable vitale pour mener la résistance antifasciste de demain. 

 

Par contre, affirmer comme Nathalie Arthaud de manière petite bourgeoise qu'il y aurait un « un problème du coté des idées [de Marinne Le Pen] » et de parler de manière molle de « tous les préjugés qu'elle véhicule et qui ne passent pas », cela est vraiment pitoyable et cela ne permet pas de saisir la véritable nature du fascisme. 

 

Le principal danger du mouvement fasciste, c'est qu'il se présente comme une force anti-système, qu'il se nourrit d'un pseudo anti-capitalisme de type romantique.

 

En affirmant des propos aussi mous sur les parrainages à la présidentielle, Nathalie Arthaud renforce l'anti-communisme et aide le fascisme à se présenter comme anti-système :

s'il y à un « problème du coté des idées [de Marine Le Pen] » qui ne « passent pas » devant les élus  qui refusent leur signature, c'est donc que les idées de LO ne posent aucun problème et « passent » très bien devant la bourgeoisie qui lui accorde une candidature. 

 

Car contrairement au vieux P«C»F par exemple, Lutte Ouvrière ne peut pas justifier d'une flotte d'élus locaux qui soutiendraient et mèneraient la politique de l'organisation et pourraient accorder leurs parrainages...