7 juin 2013

Le meurtre de Clément Méric

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Cela fait plusieurs mois que la violence fasciste frappe dans de multiples villes, et il était inévitable qu'à un moment donné, cela aille très loin dans la brutalité.

Tendanciellement, c'était inévitable, puisque « nous sommes à l'aube des années 1930. » Ce n'est pas une question de « climat délétère » ou bien de la « manif pour tous » en arrière-plan. C'est une question historique.

Des morts, il y en aura, de plus en plus ; historiquement, une société s'effondrant sur elle-même pour donner naissance à une révolution produit la violence.

Évidemment, personne n'aurait donc pensé que ce serait un étudiant de « Sciences Po » qui serait tué dans une bagarre à la sortie d'une vente privée de polos de la marque Fred Perry, dans un appartement situé dans le quartier commercial des grands magasins comme les Galeries Lafayette et du Printemps.

C'est dire à quel point les fascistes se sentent « à l'aise », pour frapper devant des témoins, dans un quartier très commercial, avec des caméras partout, etc. Ils sont installés, ils assument ; mais cela, toute personne matérialiste en avait déjà conscience, à moins de préférer se cantonner dans le mythe anarchiste du fasciste idiot et isolé et peureux, etc.

Et c'est dire aussi quelle très étrange forme a la politique en France : la violence politique reprend ses droits en période de crise révolutionnaire, mais qui eut dit qu'elle s'exprimerait dans toute sa nudité dans un quartier commercial et touristique parisien ?

La victime est donc Clément Méric, âgé de 18 ans, un étudiant à « Science Po », membre de Solidaires Etudiant-e-s, ainsi qu'actif dans le groupe « Action antifasciste Paris banlieue. »

Voici le communiqué de ce groupe :

« Le mercredi 5 juin 2013, en sortant d'un magasin de vêtements, près de la gare Saint-Lazare, Clément Méric, jeune syndicaliste âgé de 18 ans et militant antifasciste a été battu à mort par des membres de l'extrême droite radicale. Venu de Brest pour ses études à Sciences Po, il a été victime du contexte de violences d'extrême droite qui s'est développé ces derniers mois. Il est décédé des suites de ses blessures, dans la nuit, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches auxquels nous exprimons toute notre solidarité.

Ses ami-e-s et camarades. »

Clément Méric était donc membre de cette mouvance « anticapitaliste » et « antifasciste », qui suit historiquement la CNT ; l'idéologie n'est pas ce qui compte, la démarche étant purement anarchiste contestataire et revendicative.

Immédiatement, la social-démocratie s'est donc aisément précipitée : Front de Gauche, Parti « Communiste » français, Parti Socialiste ont publié des déclarations, organisé des rassemblements, etc.

Voici la liste impressionnante des rassemblements organisés par la social-démocratie. Si l'on compare à la faiblesse terrible en France de l'antifascisme – en tant que démarche autonome par rapport aux institutions et en connaissance de cause de la crise générale du capitalisme -, la contradiction est frappante.

À Arras, devant le Beffroi à 18 h 30 (source à confirmer).

À Amiens, à 18 h sur le parvis de l’hôtel de ville (appel du PCF)

À Angers, sur le place du Ralliement à 18 h 30 (source NPA).

À 18 h 30 sur la place de l’horloge à Avignon (source à confirmer.

À Beauvais, à 18h30 à la fontaine de l’angle des rue Gambetta et Saint Pierre (source à confirmer).

À Besançon, à 18 h 15 sur la place du 8 septembre.

À Brest 18 h 30 place de la liberté.

Béziers, place du 14 juillet à 18 h 30.

À Bourges, deux informations nous parviennent : devant le monument de la résistance (proche de la place Seraucourt) à 18 h 30 ou place Séraucourt à 18 h. À confirmer.

Place Jean-Moulin, à Bordeaux, à 19 h à l’appel notamment de Solidaires-Etudiant et des Jeunes communistes 33.

À Caen, place de la Résistance à 19 h.

À Chambéry, devant la préfecture à 18 h.

À Clermont-Ferrand, à 18h Place de la Liberté.

Dijon, sur la place de la Libération à 19 h (à l’appel de Solidaire, le PG, le PCF, l’association LGBT CiGales).

À Forbach, place Aristide Briand à 18 h 00.

Sur la place Félix Poulat, à Grenoble, à 19 h.

Au Havre, à 18 h 30, devant la Maison des syndicats (source à confirmer).

À Laval, sur le parvis des droits de l’homme à 18 h (source à confirmer).

Sur la place de la République de Lille à 18 h 30.

À Lisieux, à 18 h place Mitterrand.

À la Croix de Chavaux, à Montreuil, à 18 h 30

À Lorient, à 17 h devant la préfecture.

À Lyon, à 18 h 30 sur la place de la comédie.

Au Vieux port de Marseille, à 18 h.

À Metz, un rassemblement est prévu place d’Armes à 18 h.

Au Mans ; à 18 h 30 sur la Place de la Préfecture.

À Montpellier, à 18 h 30 devant la préfecture et à 19 h au Peyrou à l’appel des jeunes du Parti de gauche (informations à confirmer).

À Nantes, au croisement des trams à commerce à 18 h 30.

Devant le Carré d’Art, à Nîmes à 18 h.

À Nancy, à 18 h place Stanislas.

À Orléans, à 18 h 30 devant la préfecture du Loiret.

À Perpignan place de la Résistance à 18 h 30.

Devant le palais de justice de Poitiers à 18 h 30 (source NPA et JCR).

Quimper, à 18h30 sur la place Saint-Corentin.

À Rennes, sur la place du Parlement à 18 h 30.

À Saint-Etienne un rassemblement est prévu à 18h devant la Préfecture. Une information circule également pour un rassemblement, place Jean Jaurès, à 18 h 30. Plus d’informations dans la journée.

À Saintes, devant le Palais de Justice à 18h à l’appel du PG et du PCF.

Place Kléber à Strasbourg à 18 h 30 (source à confirmer).

À Tours, un rendez-vous a été fixé à 18 h devant la mairie.

À Toulon, à 18 h 30 place de la Liberté.

Sur la place du Capitole à Toulouse à 20 h.

Valence, place de la mairie à 19 h 30 (lieu à confirmer).

Des appels ont également été lancés à l’étranger.

Devant le consulat de France à Barcelone à 18 h 30.

À Madrid, dimanche 9 juin à 12 h à la station Tirso de Molina.

Devant le consulat de France à Montréal, à 17 h.

À Valence, en Espagne, à 21 h devant l’humanité Bibliotheque l’Université de Valence (source à confirmer).

Les autres dates prévues dans les jours qui suivent :

À Nice, vendredi 7 sur la place Garibaldi à 18 h 30.

Sur le parvis de l’IEP d’Aix-en-Provence, vendredi 7 juin à 18 h 30.

Devant le Palais de justice de Rouen, vendredi 7 juin à 18 h à l’appel de Ras l’Front.

SOS Racisme Haute-Vienne appelle à se rassembler à Limoges, samedi 8 juin à 17 h 30 sur place de la Motte.

À Cannes, vendredi 7 juin, devant le monument aux morts de la mairie, à 18 h 30.

Devant la préfecture d’Eure-et-Loire, vendredi 7 juin à 18 h, à Chartres.

Le PG13 organise un rassemblement à la fontaine du centre ville d’Istres samedi à 11 h (source à confirmer).

Un rassemblement est prévu à Montauban, vendredi à 18 h 30, rue de la résistance.

Devant la préfecture de Pau le 8 juin (source à confirmer).

À Rennes, le collectif antifasciste appelle à un second rassemblement vendredi 7 juin à 18 h 30, place du Parlement.

À Rodez samedi 8 juin, à 12 h, sur la place de la préfecture.

La mort de Clément Méric est directement réutilisée politiquement par la social-démocratie, qui a appelé à rejeter la violence politique, à défendre la République, etc. Toute mort est, en effet, toujours politique. Elle rentre dans un contexte qui avait été décrit comme suit, en avril 2012, par le PCMLM :

« La crise du système capitaliste n'en est qu'à son début. C'est une tempête de souffrances et de misères qui s'annoncent ; une tempête de barbarie qui va emporter toute la société bourgeoise. Nous sommes à l'aube des années 30 comme l'annonce la liquidation sans précédent d'enfants et de personnes juives par Mohamed Merah. »

L'histoire de France s'accélère : à tout un chacun d'en comprendre la signification historique.

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