22 avr 2010

Proxénétisme, patriarcat et sport capitaliste

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Plusieurs joueurs de l’équipe de France de foot (Franck Ribéry, Sydney Govou, Karim Benzema) sont impliqués dans une affaire de proxénétisme sur une personne mineure, Zahia D. Parmi les joueurs concernés, Franck Ribéry aurait reconnu les relations avec cette personne mais prétendrait ignorer son âge.


Cette information n’est malheureusement pas étonnante car le sport capitaliste est une des expressions les plus criantes de l’idéologie patriarcale.

D’ailleurs, Contre-Informations évoquait dernièrement « la présence de call-girls dans les hôtels des équipes de foot ».

Plus spécifiquement, Contre-Informations écrivait en mai 2009 :

« Le capitalisme, qui porte en lui le fascisme, donne tous les droits aux « gloires » sportives, surtout après des « victoires », qui se livrent alors à tous les comportements les plus graveleux envers les femmes avec le consentement tacite de l’idéologie patriarcale dominante.

C’est ainsi que ce type de brutalités passent quasiment inaperçues, ce qui les légitime encore davantage.[...] Mais pour les capitalistes, peu importe le drame vécu, dans l’indifférence complice de la bourgeoisie, par les victimes de la barbarie patriarcale qui viennent « gâcher » le culte rendu aux « héros » sportifs, flattant l’orgueil national et servant les desseins de l’impérialisme. »

Et justement, il est particulièrement frappant de constater qu’aucun article de média bourgeois ne s’intéresse à ce qu’une personne mineure soit prostituée dans une boîte de nuit. On voit à quel point le capitalisme valide la prostitution des mineures qui broie la vie d’êtres humains.

Comme d’habitude, l’idéologie dominante renvoie à la liberté individuelle (voir par exemple les commentaires affligeants sur cet article) en niant les conditions de survie des masses dans le capitalisme qui génère certains comportements nullement choisis, mais contraints par une perspective d’enrichissement synonyme d’amélioration du quotidien.

De plus, la bourgeoisie considère comme « normale » les filières de prostitution qui représentent une source de profit pour elle et une marque culturelle essentielle de l’oppression des femmes dans le patriarcat.

La bourgeoisie n’aborde même pas la question de la prostitution des mineures mais en parle comme d’un sujet « people » à travers des « stars » connues du football. Zahia est complètement ignorée car dans capitalisme, qui fonctionne sur le modèle du darwinisme social à caractère génocidaire, sa vie ne compte même pas ou plutôt sa vie n’existe qu’à travers les footballeurs vedettes ou réduite à son physique de « blonde très plantureuse », selon les termes de la radio RTL dénotant l’ancrage des préjugés sexistes sur les blondes.

Exemple de cette attitude minable de la bourgeoisie, ce point de vue, publié par le JDD, dit « se foutre » de « ce que [Ribéry] a fait de ses nuits, de son corps ou de celui des autres » en expliquant au préalable qu’il est « un grand footballeur, qui doit retrouver la forme pour tout casser en Afrique du Sud. »

On ne sera pas surpris d’y retrouver un contenu typiquement fasciste, en témoignent son ultra-chauvinisme, sa légitimation hallucinante des comportements brutaux de domination dans le milieu du sport capitaliste, ou encore sa façon de jouer les rebelles contre « notre époque de curé et de censeurs en tout genre ».

Cette opinion est un condensé évident de l’idéologie patriarcale et du fascisme qui voudrait apparaître comme une énergie libératrice pour le mâle conquérant à qui tout est permis.

Ce papier ne se gêne pas évidemment pour exacerber le nationalisme (« en attendant tout cela, on a une Coupe du Monde à disputer, bien plus capitale qu’une affaire de mœurs sans envergure ») avec une connotation viriliste affirmée (« tout casser en Afrique du Sud »).

L’idéologie dominante dans le capitalisme cherche à valoriser les comportements patriarcaux censés être l’expression d’une vie libérée face à la réprobation des « curés et censeurs ».

Pourtant, il est bien évident que la prostitution est une violence pratiquée à l’encontre de femmes qui implique des trafics internationaux d’êtres humains pour le seul profit des capitalistes, ayant tout à voir avec l’asservissement et rien avec une quelconque idée de liberté.

Mais il est tout à fait logique que les fascistes considèrent la brutalité, l’écrasement de vies humaines, le fric qui autorise tout comme des comportements libres d’ « hommes assez normaux » (pour reprendre les termes du JDD), puisque l’idéologie patriarcale est ainsi faite.

Eugène Saccomano, le commentateur des matchs de foot sur RTL , se situe exactement dans la même lignée lorsqu’ il transforme Ribéry et les autres joueurs en victimes et déclare : « D’après ce que j’ai lu, ce que je sais, ils ne savaient pas que cette fille était mineure. Pour le reste, vive le sexe ! Ils font ce qu’ils veulent ».

Toujours à propos de patriarcat et de sport capitaliste, il est tout aussi évident que le culte de la voiture fait partie de l’univers quasi obligatoire du footballeur professionnel. Ainsi, cette vidéo circule depuis quelque temps sur Internet concernant une altercation entre Mamadou Niang et un supporter qui, à la sortie du camp d’entraînement de l’OM, avait osé toucher la Ferrari de ce joueur, geste considéré par ce dernier comme un véritable crime.

On constate ici le vide pathétique du mercantilisme capitaliste et l’aliénation qu’il suscite dans une partie des masses les plus arriérées, là encore totalement à l’opposé de la libération censée s’incarner dans un capitalisme en vérité avilissant.

Mais l’hypocrisie est la règle dans la propagande des classes dominantes et s’incarne particulièrement dans le milieu du sport capitaliste où tout le monde se tait sur les rapports mafieux autour des réseaux de prostitution, des filières de produits dopants, des matchs truqués, etc.

Mafia, triche et corruption, voilà qui résume bien la vie du fasciste Juan-Antonio Samaranch, mort hier et ancien président du Comité International Olympique de 1980 à 2001, après avoir été à la tête des jeunesses Phalangistes, puis de la Catalogne pendant les années 1974-75 marquées par une forte répression et de torture, et nommé ambassadeur en URSS social-impérialiste, bref le parcours logique d’un responsable fasciste, élevé au rang de marquis par l’Etat espagnol reconnaissant de ses services.

L’hypocrisie se manifeste aussi dans l’attitude de Franck Ribéry qui fait sa prière avant chaque match et racontait que sa conversion à l’islam lui avait été bénéfique sur tous les plans.

Tout cela montre bien à quel point le capitalisme et son sombre cortège de réaction est incapable de porter la moindre aspiration à l’émancipation des masses.

La libération des individus ne peut venir que dans la lutte acharnée, dans le cadre d’une grande révolution culturelle, contre l’oppression patriarcale du capitalisme, prémisse du fascisme.

Les faits d’actualité démontrent la justesse de l’analyse de Contre-Informations sur l’expression du patriarcat dans le sport capitaliste (le football notamment).

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