10 mar 2009

Pourquoi le match match Lille-Lyon a-t-il eu lieu à Paris?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le choix de « délocaliser » le match Lille-Lyon du samedi 8 mars au stade de France à Paris (après celui du 1er mars 2008) est la conséquence de la mégalomanie des dirigeants du club de Lille (le LOSC) conjuguée à la politique irresponsable de l'organisme LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine).

Michel Seydoux et Xavier Thuilot, respectivement président et directeur-général du LOSC, sont obnubilés par la perspective de méga profits qu'ils peuvent réaliser en faisant jouer Lille au Stade de France, tout en se moquant éperdument des risques énormes qu'impliquent le déplacement massif de supporters en cars sur un lieu qui n'est pas prévu à cet effet.

En plus d'adorer les profits et de se moquer de l'aspect humain, comme tous les capitalistes, Seydoux et Thuilot cherchent à faire tomber les records d'affluence (et de recettes) pour la satisfaction de leur égo de bourgeois et dans l'optique de préparer l'inauguration du projet pharaonique du grand stade de Lille (50 000 places contre 17 000 places actuellement à Grimonprez-Jooris).

Seydoux et Thuilot s'enorgueillissaient déjà du record d'affluence, pour un match de championnat, réalisé au stade de France en 2008 (77 840 spectateurs) et voulaient relever un nouveau « défi » (selon les termes de Thuilot) à l'occasion du match contre Lyon samedi, pour une « répétition grandeur nature » avant l'inauguration du grand stade.

Tout pour sa gueule et sa carrière perso, voilà la posture du bourgeois par excellence, de l'entrepreneur capitaliste, comme chez Seydoux pour qui le stade de France « est un lieu mythique où nous pouvons facilement projeter nos idées, nos ambitions ».

La même folie des grandeurs s'affiche d'ailleurs chez Martine Aubry, président de LMCU, qui déclare que le grand stade sera «un merveilleux outil de rayonnement et d'attractivité, le plus beau stade en France ».

On retrouve donc dans ces propos toute la substance du capitalisme toujours poussé par les profits et un sens de la démesure égocentrique, bref très éloigné des aspirations du peuple à une vie à dimension humaine, solidaire, collective et généreuse.

Ce n'est pas un hasard si tous ces capitalistes ne parlent jamais du peuple qu'il considère comme une masse passive dont ils peuvent se servir à leur guise.

Ainsi, pour les capitalistes à la tête du LOSC, le peuple représente tout juste un terrain d'expérimentation « grandeur nature » « pour se faire une idée concrète de ce que donnera le LOSC dans sa future arène.» (Thuilot).

Justement, autre preuve du mépris capitaliste à l'égard des masses : le grand stade de Lille est un projet anti-démocratique, qui va à l'encontre des intérêts des masses et présente de très grand risques en matière de sécurité.

En effet, la décision de construire le stade sur un site (« la borne de l'espoir ») très densément peuplé a été prise sans aucune concertation avec les habitants qui n'ont plus qu'à subir sans broncher les conséquences des impératifs capitalistes.

Et au sujet des conséquences possibles, les considérations élémentaires de sécurité n'ont même pas été prises en compte, notamment au niveau de l'affluence de cars de supporters, ce même problème qui a conduit à la fin tragique de samedi soir.

En outre, le terrain du site du futur grand stade de Lille est criblé de « catiches », ces carrières de calcaire en profondeur qui rendent le sol instable et ont déjà motivé le report de la construction d'un stade il y a quelques années.

Mais peu importe pour les capitalistes qui ne recule pas devant des considérations liées à la sécurité des personnes pour gagner de le maximum d'argent.

C'est ce même genre d'attitude qui avait amené l'écroulement en 1992 d'une tribune provisoire du stade de Furiani que les dirigeants du club de Bastia avaient décidée d'élever dans la précipitation pour faire le plus de profits possibles (résultat : 18 morts et plus de 2300 blessés).

Le projet du grand stade de Lille, d'un coût exorbitant (700 millions d'euros), qui montre combien les capitalistes et leur déballage indécent de fric sont coupés des véritables besoins des masses, révèle également à quel point les capitalistes ont besoin de mobiliser les masses, les « divertir » pour étouffer la rage révolutionnaire qui s'amplifie chez les prolétaires.

Les capitalistes profitent pour cela de la moindre occasion. Ainsi, dans un autre sport, la finale de la coupe de la ligue (française) de handball va se jouer... à Miami.

Il est courant que le sport dans le système capitaliste serve de prétexte au nationalisme le plus abject. Dans ce cas, il est évident que les dirigeants de la ligue nationale de handball veulent surfer sur la médaille d'or de l'équipe de France masculine aux JO de Pékin, dans le plus pur style mégalomaniaque du capitalisme.

Mais même quand ils font cela, que ce soit en foot ou en handball, les capitalistes n'arrivent pas à cacher leur véritable nature de profiteurs tellement avides qu'ils ne voient les masses que comme des pourvoyeurs de profits.

C'est ce visage-là qu'est apparu samedi soir et que les médias bourgeois ont essayé de noyer sous un déluge de propagande insistant sur l'«imprudence » ou la « bêtise » du groupe de supporters lillois qui a emprunté la voie de RER.

Mais de plus en plus, les capitalistes ne peuvent plus aussi facilement diluer l'énergie des prolétaires, une énergie capable de renverser des montagnes.

Les prolétaires exigent la justice, et pour cela exigent la révolution!

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