28 fév 2011

Démagogie sociale du fascisme et besoin de communisme à l’échelle planétaire.

Submitted by Anonyme (non vérifié)

C’est avec tristesse que l’on peut constater que notre position est juste et que Sternhell avait compris la genèse idologique du fascisme. Cela est triste, car il y a une dimension terrible à voir de plus en plus l’extrême-droite assumer non seulement de s’affirmer « révolutionnaire », « social », mais également de la voir être rejointe par des gens d’extrême-gauche.

Dernier exemple en date, Vénussia Myrtil, une étudiante de psychologie de 21 ans qui, après avoir appartenu au trotskysme (Jeunesses communistes révolutionnaires puis le NPA), est fière d’être « patriote. »

Métisse, elle est une figure de choix pour la politique néo-gaulliste de Marine Le Pen, au point d’être mise en avant comme candidate aux cantonales dans les Yvelines, en mars prochain. Mieux, elle est carrément secrétaire départementale adjointe du FNJ des Yvelines. En fait, sa médiatisation depuis hier (par l’intermédiaire du Figaro) est calculée depuis longtemps. Elle a ainsi « nettoyé » ses affirmations trop anti-homophobes (qui pourraient choquer « son » public) tout en ayant un facebook très « politique » (on trouve par exemple comme ami l’occidentaliste Alexandre Gitakos). Et « Riposte laïque » l’avait déjà interviewée en septembre 2010, avec un titre racoleur : « Vénussia Myrtil, ou comment une jeune militante passe directement du NPA au FN. » Ce qu’elle y dit correspond parfaitement au profil de la personne de gauche refusant le marxisme :

"Disons qu’au sens sociologique du terme, il n’y a plus de lutte de classes, ni de véritables classes sociales.

J’ai étudié un peu de sociologie, et on nous apprend que le terme « classe sociale » selon Marx n’existe plus, puisqu’il n’y a plus de véritable lutte des classes. Bien entendu, il y a des personnes qui sont ouvriers, il y a d’autres qui ont d’énormes moyens et qui sont des petits fils à papa, mais sans parler de classes sociales au sens marxiste."

Et évidemment, si le marxisme est faux, comme lui ont expliqué ses professeurs, alors ce qui est vrai, ce serait la nation :

"Au début, je ne voyais pas cela vraiment au sens politique du terme, mais plutôt : on est là-bas, on se fait des potes, et c’est cool, quoi. Mais les gens du NPA, les communistes, sont très internationalistes.

Et cela ne peut pas véritablement avoir de sens social. Puisque, pour qu’une personne aille bien, il faut qu’elle ait un travail. Et on ne peut dire aux Français : oui, on va être internationaliste, tous les produits

vont venir de Chine, et vous vous allez être dans la misère. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas logique.

Il faut penser aussi à nos compatriotes, et ça, c’est véritablement social, puisqu’en même temps, on les fait travailler.

(...)

Pour moi, la France est ce qu’il y a de plus cher à mon cœur. Quand on brûle le drapeau français, quand on siffle la Marseillaise, ça me déchire le cœur, ça me fait mal. C’est un peu comme si on touchait à ma famille, car la France, c’est une famille, c’est ma famille, tout simplement. Et c’est une chose que je ne supporte pas qu’on veuille l’abîmer, qu’on veuille lui faire quoi que ce soit. C’est pourquoi j’étais à l’apéro saucisson-pinard. Parce qu’on est en France, et qu’en France on mange du saucisson, on mange du cochon, on boit du vin. Ca fait partie de nos traditions et de notre culture. Donc c’est parfaitement logique d’aller à cet apéro et d’y chanter la Marseillaise, qui est le plus beau chant qui soit."

National, car social, et inversement : Vénussia Myrtil manie parfaitement le discours fasciste. Ses paroles contre les marxistes internationalistes est d’un classicisme fasciste « impeccable. » Tout comme d’ailleurs chez les « syndicalistes » du Front National qui revendiquent leur appartenance à la CGT. L’affaire a éclaté la semaine dernière, et est très révélatrice du basculement actuel. NPA trotskyste, CGT cogestionnaire pro-national... trotskysme, anarchisme petit-bourgeois, syndicalisme révolutionnaire... Toutes ces idéologies rampent devant le fascisme, exactement comme les années 1930, en raison de leur base sociale et de la culture qui va avec.

Il suffit de lire Sternhell, d’étudier comment est né le fascisme italien. Car l’affaire sortie la semaine dernière est symptomatique : Fabien Engelmann était numéro 2 du NPA sur la liste en Moselle il n’y a même pas un an aux élections régionales !

Symbole terrible encore : il était à Lutte Ouvrière de 2001 à 2008. Or, Lutte Ouvrière est connue à l’extrême-gauche pour être l’organisation la plus stricte concernant la formation, formation considérée comme étant la plus poussée !

Qu’on ne nous dise pas après que l’économie politique n’est pas la chose la plus importante ! Son discours est « en apparence » progressiste (voir ici son interview, bien évidemment à Riposte Laïque) mais en fait fasciste, justement en tant que produit de la décadence de l’extrême-gauche petite-bourgeoise.Et comme justement nous avons travaillé – plutôt que de se voiler la face et de se cantonner dans des démarches minimalistes se transformant en leur contraire -, rappelons ici quelques points fondamentaux. Auparavant, mentionnons ici l’ouverture d’un grand squat à Paris, par des « artistes »... largement perméables aux thèses fascistes (on peut consulter un article ici présentant ce squatt et sa problématique). Histoire d’enfoncer le clou quand au véritable effondrement d’une extrême-gauche qui nous a toujours boycotté, ostracisé, harcelé, et qui maintenant paye le prix de son caractère petit-bourgeois ! Voici donc 5 lignes de démarcation. C’est simple, net et précis. A chaque fois, on trouvera deux, trois liens afin de se documenter sur cette question.

Soulignons ici que nous pensons que, hors de ces points, il n’y a « point de salut. » Cela ne veut pas dire qu’on ne pourrait pas les formuler de manière meilleure, ni que ce soit les seuls. Mais ils sont essentiels, et aucun argumentaire antifasciste ne pourra en faire abstraction. Pour nous la ligne est très claire : c’est Athènes contre Sparte !

Quant à se contenter de demi-mesure et d’accepter à demi-mot ces points, nous n’y croyons pas non plus. Nous prévenons ici que ne pas s’engager au plus près dans cette démarche, se contenter de « suivre à la trace », ne suffira pas et amènera à être tiraillé dans tous les sens, jusqu’à l’écoeurement, l’amertume, l’anxiété et l’angoisse. Tel est le prix de la demi-mesure en période de crise, alors qu’en plus celle-ci s’approfondit ! 1.La question planétaire se pose à l’époque du réchauffement climatique Aujourd’hui, nous pouvons voir notre planète depuis l’espace, grâce à des satellites et des vaisseaux spatiaux. On s’est aperçu qu’on a abîmé la couche d’ozone et il a fallu agir au niveau mondial ; on s’aperçoit chaque jour du réchauffement climatique et de ses conséquences.

Faut-il alors oublier des végétaux ou des animaux sous prétexte qu’ils ne sont pas présents du bon côté de la frontière ? Ne faut-il pas sauver toute notre planète, plutôt que de se replier sur la France et de considérer que les éléphants d’Afrique ou les tigres de Sibérie sont trop « exotiques » pour qu’on s’en occupe ? Les générations futures vivront sur notre planète, et elles nous jugeront sur ce que nous avons fait à l’échelle planétaire.

2.La France, justement, parlons-en : où sont les animaux ? Où est la nature ? La France a un territoire à la fois centralisé et parcouru d’un maillage de routes, d’abattoirs, de zones industrielles, de résidences pavillonnaires isolés, de cités bétonnés. Rien pour la culture, tout pour l’isolement et les quelques achats nécessitant une voiture, alors que pour s’amuser il faut s’agiter vainement et brutalement afin d’avoir la satisfaction d’avoir tout de même ressenti quelque chose (alcool, drogues en général, violence).

Ce n’est pas Marine Le Pen qui va mettre à plat la contradiction entre les villes et les campagnes qui a supprimé la nature. Ici constatons simplement que Marine Le Pen c’est la France, c’est vrai, et justement celle façonné par la pensée de Descartes qui considère les animaux comme des machines et qui pense qu’il faut être « comme maître et possesseur de la nature. »

Or, cet ennui de vivre sans la nature est insupportable, et la souffrance animale ne se limite pas aux abattoirs halal et cashers. Soit on aime tous les animaux, soit on en aime aucun ; soit on veut arrêter la guerre avec la nature et on choisit la planification tranquille, soit on veut une France forte qui continue de plonger dans l’ennui répétitif faussement « civilisé. »

3.Et la culture ? Le souci de civilisation n’est-il pas universel ? La culture est-elle française ou universelle ? A quoi cela sert-il d’avoir eu les Lumières et la volonté de faire l’Encyclopédie, un projet universaliste, si c’est pour se replier sur une ligne anti-universelle ? Et les Lumières françaises ne viennent-elles pas de l’humanisme italien, et l’humanisme italien de la falsafa arabo- persane ? Et les civilisations indienne et chinoise n’ont-elles pas contribué à l’histoire de l’humanité ? A l’époque d’internet, la culture devrait avoir fait un grand bond. Avec les mp3 et internet, on peut écouter la new wave argentine de Soda Stereo comme la folk américaine de Woven Hand, l’afrobeat du nigérien Fela Kuti comme le qawwali de Nusrat Fateh Ali Khan... à côté d’une infinité de metal, de hip hop, de folk, d’electro, de hard tek... A une époque pareille où l’humanité est en train de fusionner en une seule entité civilisée, il faudrait retourner en arrière, par peur ?

4.La crise est-elle française ou mondiale ?Partout la crise est présente : c’est même pour cela que Marine Le Pen, Dominique de Villepin et tous les néo-gaullistes expliquent qu’il faudrait que la France tire son épingle du jeu. Mais n’est-ce pas exactement la même chose qui était dit dans les années qui ont abouti à la première et la seconde guerres mondiales ?

Le principe de monter les peuples contre les autres, d’expliquer que l’ennemi est dans un autre pays, n’est-ce pas clairement un moyen pour les bourgeois – qui eux vivent bien ! – de se dédouaner, de se défausser ? N’y a-t-il pas les mêmes rapports de force dans les usines française comme américaine, allemande comme chinoise, marocaine comme colombienne ?

N’y a-t-il pas la même quête de profit, le même chaos de la concurrence, qui amène des crises économiques, des crises sociales, des crises écologiques ?

Et des crises morales : n’y a-t-il pas la même brutalité et la même pornographie dans tous les pays du monde, justement parce que la cause du problème a une dimension mondiale : le mode de production capitaliste ?

5.La société est-elle simple ou complexe ?

Parler de capitalisme est trop simple ? Non, c’est juste que c’est la base de la question, l’infrastructure. Après, il y a le reste : la superstructure. Et là pour saisir les problèmes, pour les prendre au corps et les bouleverser dans un sens positif, il y a le principe de triple oppression.

Rapports capitalistes, sexistes et racistes : voilà le tableau. Si on rate l’un des aspects, on peut en arriver à « critiquer » le sexisme en devenant raciste, on peut en arriver à « dénoncer » le capitalisme en devenant sexiste.

La conséquence ? Tout change, mais rien ne change. Car quand on se contente d’analyser, on ne fait pas la synthèse. Et si l’on ne fait pas la synthèse, on arrive à rien. Dans la vie de tous les jours, au travail comme dans les émotions, ne pas comprendre les contradictions et leurs sens, c’est aller à l’échec. Il faut oser assumer le complexe... et comprendre la dialectique, sans quoi on se laisse toujours déborder... Thèse, antithèse, synthèse, voilà le mot d’ordre ! Voici enfin des liens vers quelques articles à ce sujet. Ils ne sont nullement exhaustifs, bien sûr. 1.La question planétaire se pose à l’époque du réchauffement climatique La fonte des glaces au Groenland, expression du réchauffement climatique provoqué par le capitalisme ; Les évènements climatiques de l’été 2010, la biosphère, le réchauffement climatique et les raisons de sa négation par les fascistes ; La double nature de la crise à la lumière de la marée noire dans le Golfe du Mexique 2.La France, justement, parlons-en : où sont les animaux ? Où est la nature ? 11 novembre et foie gras ; Nantes, capitale verte 2013 : le symbole d’une contradiction explosive ; Épicure, Lucrèce, Spinoza (Introduction : face à l’esprit français « stoïque »); Une analyse matérialiste de l’apéritif fasciste « saucisson et pinard ». Quel point de vue à défendre par les communistes sur la nourriture et les « traditions culinaires » ?; La contradiction entre les villes et les campagnes (septième partie) 3.Et la culture ? Le souci de civilisation n’est-il pas universel ? La signification historique de la falsafa (seconde partie : une question de morale en tant qu’harmonie avec la nature); Épicure, Lucrèce, Spinoza : Épicure ; Il est donc très important pour les ouvriers de noter comment le capitalisme les a privé d’art...; La signification historique de la falsafa (troisième partie : la fondation de la maison de la sagesse, Al-Kindi et Al-Fârâbi)

4.La crise est-elle française ou mondiale ?

Au sujet de la crise financière en cours et de la crise inéluctable du capitalisme ; Les pays capitalistes –impérialistes et l’agriculture dans les pays semi-coloniaux d’Amérique latine ;Le capitalisme (1) : la production

marchande ;Le capitalisme (2) : l’exploitation, la plus-value et la chute tendancielle du taux de profit ; Le capitalisme (3) : l’impérialisme et la tendance à la guerre 5.La société est-elle simple ou complexe ?

La vogue des apéros géants : un besoin d’autonomie et de solidarité qui se manifeste de manière artificielle ; Il y a 25 ans naissait Windows 1.0 ; Vente aux enchères de squelettes de dinosaures : un acte barbare !; Murakami au

château de Versailles : une démonstration du caractère baroque de la décadence bourgeoise ; L’histoire de la littérature française se confond avec celle du psychodrame et de la nervosité bourgeoise

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