21 sep 2009

Crise du lait : les agriculteurs sont des capitalistes rattrapés par les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste

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La crise du lait continue à s’amplifier depuis le printemps. Les agriculteurs de la filière laitière protestent contre le faible prix d’achat de leur production par les coopératives qui la revendent ensuite au conditionneur, avant d’arriver en bout de chaîne au distributeur, à un prix beaucoup plus élevé. En signe mécontentement, les agriculteurs de plusieurs pays de l’UE ont déversé des millions de litres de lait dans des champs.

Cette crise n’est bien entendu pas isolée de la crise générale du capitalisme. Mais en France, pays où sont particulièrement idéalisés la petite production et la petite propriété, la bourgeoisie essaie de donner des producteurs de lait une image de « petits artisans » locaux en croisade contre les grands capitalistes des institutions européennes.

Cette vision des choses populiste s’inscrit dans la droite ligne de la propagande chauvine fabriquant de toutes pièces l’icône d’une France éternelle des « bons produits » assaillie par les réglementations européennes.

En vérité, les agriculteurs se sont massivement équipés ces dernières années en machines à traire plus performantes pour accroître leur production de lait… qu’ils ont maintenant du mal à écouler, les intermédiaires de la filière et les distributeurs profitant évidemment de la situation pour baisser leur prix d’achat et augmenter ainsi leur marge de profit!

La situation actuelle des producteurs de lait est donc typique du mode de production capitaliste qui s’empêtre forcément dans la surproduction et l’accumulation synonymes de crise.

Dans le capitalisme, la production est conforme aux intérêts des capitalistes. Or, les capitalistes ont cherché à augmenter la consommation de lait pour écouler une production en augmentation et très lucrative.

Tout le monde se rappelle des campagnes publicitaires hyper racoleuses « les produits laitiers, des sensations pures », équivalent des pubs américaines « got milk ? ».

Aujourd’hui, la machine s’enraye et les agriculteurs au début de la chaîne de production sont inévitablement les plus touchés.

Mais de toute façon, les agriculteurs sont des capitalistes qui, rattrapés à présent par les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste, protestent parce qu’ils ne peuvent plus tirer profit de l’exploitation des animaux.

D’ailleurs, personne ne semble se soucier du sort des vaches laitières, inséminées tout au long de leur vie pour produire du lait, à qui l’on retire leur veau pour ne pas qu’elles contrôlent la descente de lait, qui se voient affublées d’une machine à traire douloureuse infligeant des lésions aux trayons, puis sont abattues quand elles ne sont plus assez productives.

Ces mauvais traitements divisent en moyenne par quatre l’espérance de vie d’une vache laitière (5 ans contre 20 ans en moyenne).

De surcroît, le lait de vache est mauvais pour la santé car il contient trop de sucres, d’acides gras saturés, de protéines animales, et même trop de calcium car le lait est adapté à la croissance du veau et non à celle de l’humain (le lait s’avère aussi indigeste à cause du lactose).

Mais la santé du peuple n’est pas une préoccupation des capitalistes qui cherchent avant tout à écouler leur production issue de l’exploitation, que ce soit l’exploitation des humains, des animaux ou de la planète.

La révolution détruira cette agriculture au service des capitalistes, ainsi que le chauvinisme et le populisme idéalisant les « petits producteurs » de la tradition culinaire française dans une optique clairement fasciste. L’agriculture socialiste sera une agriculture planifiée au service des besoins véritables du peuple, en promouvant par exemple des alternatives excellentes pour la santé comme le lait de soja, de riz, d’amande, d’avoine, de quinoa…

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