4 sep 2010

Burger King devient brésilien: le fast food racheté par la bière et la banque

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le rachat de Burger King par 3G Capital, pour 4 milliards de dollars, est une démonstration de l’importance extrême de la thèse du PCMLM comme quoi le capitalisme transforme des pays semi-féodaux en des pays semi-capitalistes bureaucratiques, vivant ainsi une nouvelle phase d’expansion.

Les détracteurs de cette thèse se moquent de l’aspect culturel – la prise de conscience écologique et de celle du statut des animaux – mais les faits sont têtus et le capitalisme est de plus en plus clair.

Derrière 3G Capital, on a en effet comme figure principale Jorge Paulo Lemann, qui est brésilien. Il possède 11,5 milliards de dollars et est l’un des hommes les plus riches du monde.

Cette richesse a été acquise par sa banque d’investissements, qui a notamment lancé… AmBev. AmBev contrôlait 65% du marché brésilien de… la bière. Mais également 80% du marché argentin de la bière, avec des positions de monopoles au Paraguay, en Uruguay et en Bolivie.

Par la suite AmBev a fusionné avec le belge Interbrew, fusion qui fusionnera en 2008 avec Anheuser-Busch pour former Anheuser-Busch InBev, le plus grand brasseur au monde (avec une capitalisation boursière de 67 milliards d’euros).

Nous avons donc Burger King – une entreprise de fast food (la seconde au monde) dont le profit se fonde sur la viande, avec 12 000 restaurants dans plus de 75 pays – racheté par une société d’investissements dont la tête de file a fait fortune dans la banque et dans la bière.

Bière et fast-food : deux produits nocifs pour la santé, et pourtant un marché florissant : impossible de ne pas comprendre, en tant que communistes, l’importance de ce phénomène.

Ces produits sont nocifs, mais le marché peut forcer un accroissement, par l’influence culturelle sur les masses et par une exploitation accrue. Le capitalisme se développe par cette agression contre la santé et la nature.

De fait, 75% de l’agriculture brésilienne est contrôlée par les grands propriétaires, dont la production est destinée à l’exportation (soja, coton, cacao, orange, café, canne à sucre et eucalyptus). Les jus d’orange que l’on boit en France sont fait en très grande majorité à base d’oranges brésiliennes.

17 % de la forêt amazonienne a déjà été déboisée (cela représente plus de deux fois la superficie de la France) pour la production de type élevage bovin / soja pour les bovins… Ce qui culturellement est exactement la démarche de Burger King.

La déforestation augmente de 25% par an. L’équivalent de la surface d’un terrain de football disparaît toutes les 7 secondes au mieux, toutes les 2 secondes selon les pires statistiques. Le Brésil est ainsi l’un des principaux exportateurs de viande dans le monde.

Inévitablement, cela signifie que les pays semi-féodaux devenus semi-capitalistes bureaucratiques comme le Brésil connaissent une évolution. Le capitalisme se développe largement au Brésil, inévitablement par en haut : entre 2006 et 2008, le nombre de millionnaires est passé de 130.000 à 220.000.

Dans le même ordre d’idées, TAM Airlines, la principale compagnie aérienne brésilienne, a fusionné en août avec la LAN Airlines du Chili, et cela va former une structure monopolistique ayant un poids énorme dans toute l’Amérique latine : déjà 9 milliards de dollars de recettes annuelles, plus de 40 000 salariés, un transport de 832 000 tonnes de fret et de 45 millions de passagers.

Tout cela montre la logique du capitalisme : pour grandir, il faut un marché plus grand et une exploitation plus approfondie. D’où les modifications des habitudes alimentaires, d’où le massacre à la tronçonneuse de la planète.

En comprenant cela, le PCMLM peut réaliser la critique du capitalisme qui soit adaptée aux exigences de son époque, développant la ligne de masses permettant l’antagonisme prolétarien aux structures capitalistes. 

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