La crise du soja en Argentine
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le principe d'une division du monde en pays impérialistes et en pays semi-coloniaux semi-féodaux implique une division du travail à l'échelle internationale. Les choix productifs obéissent à cette division.
Ainsi l'Argentine a connu une modification importante récemment. Désormais, la production de soja concerne 64% de la superficie cultivable totale du pays, un chiffre bien entendu de grande importance.
Avec les États-Unis et le Brésil, l'Argentine est le troisième grand producteur ; le total des trois monte à 85 % des 280 millions de tonnes produites.
Cette hégémonie s'est produite rapidement : on est passé en Argentine de 7 millions d'hectares de soja en 2003 à 17,5 millions en 2009. Et bien entendu, la grande majorité de cette production a comme fonction l'alimentation des animaux dits d’élevage.
Naturellement, également, il y a une grande concentration : 5 % des élevages produisent 50 % du soja. Et ce dernier, comme de bien entendu, est le plus souvent un soja OGM RR (Round-up Ready). Une usine de Monsanto en construction dans la province de Cordoba est d'ailleurs bloquée par des activistes depuis pas moins d'un an.
Le résultat est que ce soja argentin représente 25% du montant global des exportations du pays. On voit la dépendance. Or, en ce moment, les cours du soja sont bas : la tonne est passé de 500 à 340 dollars.
Conséquence : 25 millions de tonnes sont bloquées par les producteurs, qui ne veulent pas vendre maintenant, attendant la hausse des cours. De plus, en ce moment, la hausse des prix est de 40 %, et un dollar vaut 8 pesos officiellement et 15 sur le marché noir.
C'est une situation explosive pour la biosphère, et cela en raison du chaos capitaliste. Car on a là un schéma capitaliste bien rôdé, avec l'économie d'un pays semi-colonial semi-féodal subordonné à la production mondiale et évidemment placée en dépendance vis-à-vis de celle-ci ; lorsque surgit la crise générale du capitalisme dans cet aspect de l'économie, les conséquences sont terribles.
C'est le point de vue matérialiste dialectique, le point de vue du PCMLM, le point de vue d'avant-garde, il est nécessaire de considérer l'aspect écologique. La biosphère souffre terriblement de la domination impérialiste, et on ne saurait ne pas comprendre le sens de l'utilisation généralisée des animaux par le mode de production capitaliste (voir : Crise du capitalisme et intensification de la productivité : le rôle des animaux dans la chute tendancielle du taux de profit)
Depuis 1960, la production de viande a été multipliée par cinq à l'échelle mondiale, et la croissance est exponentielle. C'est la course folle aux profits, au point que l'’État argentin utilise par exemple des drones pour connaître la production de soja, car la fraude est massive.
La province de Buenos Aires a par exemple la même taille que l'Allemagne et est une zone très fertile. Or, rien que dans les faubourgs de la ville, on a compté 120 000 personnes fraudant les fisc. Des zones entières consistent en des constructions illégales ; produire du soja, c'est servir l'industrie de la viande et s'assurer des bénéfices importants.
C'est cela qui fait que, d'ici quinze ans, ce sont plus de 20 millions d’hectares de forêts en Amérique latine qui risquent d'être anéantis, pour que s'établissent des champs de soja au service de l'alimentation des animaux pour la production de viande.
Comme il a été expliqué, cette production de viande profite au mode de production capitaliste de par l'aspect extensif, la croissance du degré d'intensité et du degré de productivité du travail. Mais bien entendu ce développement a des limites, tant de par les contradictions du capitalisme que celles relevant de la physiologie.
L'augmentation de l'obésité s'explique précisément par ce besoin du capitalisme à ce que les gens mangent davantage, et davantage de viande, d'ailleurs la production de soja est de plus en plus destinée à la production chinoise de viande, nouvel « eldorado » pour le capital.
Peut-on penser une seule seconde, comme le font les syndicalistes, les révisionnistes et les anarchistes, qu'on peut reprendre une telle économie ? Non, il faut se l'approprier et procéder aux modifications dans les choix productifs, et c'est précisément ce qu'on appelle socialisme.
Le mode de vie qui existe dans le mode de production capitaliste est inacceptable ; il doit être réfuté et renversé, et pour ce faire c'est le mode de production qui doit être renversé, le socialisme abolissant graduellement, et le plus rapidement possible, ces choix criminels du capitalisme.