Le «Comité consultatif national d’éthique» et la PMA comme «demande sociétale»
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le « Comité consultatif national d'éthique » (CCNE) – le nom complet étant « Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé » – est un organisme étatique prétendument autonome.
En réalité, il est composé de membres de l'appareil d’État.
C'est ainsi le président de la République qui désigne cinq « personnalités » appartenant aux « principales familles philosophiques et spirituelles », dix-neuf autres étant choisies par les ministres en raison de « leur compétence et leur intérêt pour les problèmes éthiques », quinze autres appartenant au « secteur de la recherche » et étant choisies par des structures comme l'Académie de Médecine, l'Académie des sciences, etc.
Il n'y a donc ici strictement rien de démocratique et ce fait est occulté derrière la dimension simplement « consultatif » du CCNE.
Mais, en pratique, François Hollande avait repoussé pendant des années la mise en place de la PMA – la procréation médicalement assistée – au nom du fait que le CCNE repoussait sans cesse son avis ; Emmanuel Macron a pareillement prétendu attendre l'avis du CCNE, justement tombé hier.
Le CCNE est donc un dispositif idéologique, chargé d'accompagner l’État afin qu'il gère bien la mise en place de nouvelles lois en fonction de ce que le CCNE appelle les « changements anthropologiques majeurs dans de nombreux champs de la vie humaine ».
En réalité, du point de vue communiste, il s'agit là de changements relevant du pourrissement de la société capitaliste, avec le capitalisme cherchant à se maintenir coûte que coûte en colonisant les corps humains eux-mêmes.
Le CCNE, dans son avis donné hier, appelle ainsi ni plus ni moins à la convergence avec l'évolution pourrissante du capitalisme.
Cet avis touche trois points essentiels et intrinsèquement liés. En plus de la PMA, on a donc ce qui est appelé « autoconservation ovocytaire chez les femmes jeunes », ainsi que la gestation pour autrui (GPA).
Le CCNE ne fait même pas semblant et cela montre déjà que ces trois aspects forment un seul bloc pour les libéraux, relevant de la « demande sociétale », c'est-à-dire de la négation de la réalité biologique, naturelle, matérielle, au nom des choix individuels devant être épaulés en apparence par la technologie, en réalité par le capitalisme.
Ce dernier procède à la marchandisation des corps et il n'a que faire du couple hétérosexuel durable en tant que construction sociale ; ce qu'il lui faut, ce sont des individus multipliant les relations, en toute indépendance et dans une logique de consommation.
Le capitalisme a besoin d'une main d’œuvre efficace, aussi a-t-il a intérêt, par la vitrification d'ovocytes chez une femme, d'aider celle-ci à avoir facilement un enfant à un âge plus avancé.
Il a également intérêt à faciliter l'utilisation des mères porteuses – la gestation par autrui (GPA) – afin de faciliter le maintien d'une carrière des femmes à des postes importants. C'est ce que font par exemple Facebook et Apple aux États-Unis.
Seulement, la GPA est catégoriquement refusée par une large partie des masses de notre pays et de plus, le CCNE constate que son organisation internationale est encore trop chaotique, avec des contrats douteux avec des femmes dans des pays du tiers-monde.
Le CCNE dit donc qu'il rejette la GPA, qu'il veut son interdiction internationale… Mais en même temps, il appelle à ce que soient reconnues les GPA faites à l'étranger !
C'est là simplement accompagner une prochaine légalisation. Le CCNE, avec ses membres de l'appareil d’État, capitule inévitablement devant le capitalisme pourrissant dont il est un aspect.
Quant à la procréation médicale assistée – en réalité, une fécondation in-vitro – elle découle inévitablement de cette logique individualiste, où la biologie, la nature, la matière, doivent se plier devant le « choix individuel » profitant, en apparence de la technologie, en réalité de la marchandisation des corps imposée par le capitalisme.
Le CCNE accepte donc qu'une femme seule puisse choisir d'avoir un enfant si bon lui semble ; il considère que les couples de lesbiennes ont le droit de dépasser de manière unilatérale leur réalité biologique, au moyen des progrès matériels.
C'est là l'expression du subjectivisme le plus forcené, cherchant de manière folle à faire plier la matière à ses désirs individidualistes. Au premier chef de ceux-ci se trouve le prétendu « droit à l'enfant » que toute personne authentiquement progressiste ne peut que rejeter au profit du droit des enfants à une famille. La PMA, de la même manière que l'adoption, ne doit être autorisée que dans des conditions particulières après une étude de la situation des demandeurs afin d'évaluer s'ils représentent une structure favorable à l'épanouissement des enfants. Doivent ainsi être pris en compte la stabilité du couple, l'âge des requerrants, etc.
Qui s'oppose à la marchandisation des corps ne peut que refuser la GPA, qui s'oppose au « droit à l'enfant » comme folie subjectiviste ne peut que rejeter la « PMA pour toutes », qui refuse qu'une personne basculant dans l'aliénation se conçoive comme une entreprise rejette « l'autoconservation ovocytaire chez les femmes jeunes » à part pour les personnes malades.