Charu Mazumdar - Saisir cette opportunité (1966)
Submitted by Anonyme (non vérifié)Au cours de ces deux dernières années, les luttes spontanées des jeunes et des étudiants petits-bourgeois ont fait du bruit d’un bout à l’autre de l’Inde. Bien qu’au début, la demande de nourriture fut la revendication principale, progressivement, la revendication de l’expulsion du gouvernement du Congrès est devenue la principale. Le président Mao a dit : « Les étudiants et les jeunes petits-bourgeois sont un élément de la population et à la fin inéluctable de leur lutte, la lutte des ouvriers et des paysans atteindra un point culminant ». Donc, à peine la lutte des étudiants et des jeunes s’était-elle terminée, que la lutte paysanne a débuté au Bihar.
Des centaines de paysans récoltent et emmènent les produits agricoles. Ils s’emparent des stocks de produits agricoles des propriétaires fonciers mis en réserve. Cette lutte est forcée, dans les jours à venir, de se propager au Bengale occidental et dans d’autres états. Le gouvernement recourt à une violente répression pour réprimer les paysans échauffés. Le président Mao a dit : « Là où il y a de l’oppression, il y a forcément une résistance à son encontre ».
Par conséquent, nous assistons à une résistance spontanée dans les luttes des étudiants et des jeunes. Les paysans du Bihar mènent la résistance spontanément. Les porte-paroles officiels déclarent sans cesse qu’ils auraient recours à des politiques davantage répressives pour préserver la paix et l’ordre. Donc, la responsabilité de la création consciente des luttes de résistance s’est présentée devant la classe ouvrière révolutionnaire et son parti.
Cette époque est l’époque du mouvement de résistance active. Le mouvement de résistance active déverrouillera le foyer de génie révolutionnaire des masses révolutionnaires. Il propagera la vague révolutionnaire partout en Inde. Par conséquent, à cette époque, diriger un syndicat légal ou un mouvement d’association paysanne ne peut jamais être la tâche principale des cadres révolutionnaires. Le syndicat ou le mouvement d’association paysanne (Kisan Sabha) ne peuvent pas être la principale force complémentaire à l’époque actuelle de vague révolutionnaire. Il ne serait pas correct de tirer de ceci la conclusion que les syndicats ou les associations paysannes sont devenus démodés.
Car au fond, les syndicats et les Kisan Sabhas sont des organisations permettant d’augmenter l’unité entre les cadres marxistes-léninistes et la classe ouvrière et les masses paysannes. Cette unité ne sera consolidée que quand les cadres marxistes-léninistes avanceront dans le travail de la construction d’un parti révolutionnaire parmi la classe ouvrière et les masses paysannes avec pour tactique le mouvement de résistance révolutionnaire.
La classe ouvrière révolutionnaire et les cadres marxistes-léninistes devront aller de l’avant face aux luttes paysannes pour donner une direction active aux luttes paysannes grâce à la résistance ou aux luttes « de partisans ». Le gouvernement réactionnaire de l’Inde a adopté la tactique de tuer les masses ; il les tue par inanition, avec des balles. Le président Mao a dit : « C’est leur nature de classe. Ils déclenchent des attaques contre les gens même au risque d’être battus ».
Il y a certains dirigeants qui, confrontés à ces meurtres systématiques, prennent peur et cherchent une protection. A leur sujet, Mao a dit : « Ils sont lâches et indignes du leadership révolutionnaire ».
Il existe un autre groupe de personnes qui font audacieusement face à la mort. Elles tentent de venger chaque meurtre elles seules sont révolutionnaires et ce sont elles qui peuvent montrer la voie aux masses.
Le gouvernement pourrait en apparence avoir l’air puissant parce qu’il a entre ses mains de la nourriture et des armes. Le peuple n’a pas de nourriture ; il est non armé. Mais c’est l’unité et l’esprit ferme de ces masses non armées qui écraseront toute l’arrogance de la réaction et feront de la révolution un succès. Donc le président Mao a dit : « La force réactionnaire est en fait un tigre de papier ».
A l’heure actuelle, notre tâche principale sera basée sur trois slogans principaux.
Premièrement, l’unité des ouvriers et des paysans. Cette unité ne signifie pas que les ouvriers et les masses petites-bourgeoises ne donneront qu’un soutien moral au mouvement paysan. Ce slogan signifie que la prise de conscience que les paysans étant la force principale de la révolution dans un pays semi-colonial et semi-féodal tel que l’Inde, l’unité des paysans et des ouvriers ne peut s’accroître que sur base de la lutte de classe. Donc, sur la question de la prise du pouvoir d’état, le président Mao a dit : « C’est la zone libérée dans les campagnes qui est l’application concrète de l’unité ouvriers-paysans ».
Donc, c’est aux ouvriers, et tout particulièrement aux masses petites-bourgeoises de s’occuper de développer le mouvement paysan pour construire des zones libérées. Donc, au sujet du mouvement, le président Mao a dit aux étudiants et aux jeunes petits-bourgeois : « Qu’ils soient des révolutionnaires ne peut être déterminé que par à quel point ils se font participants au mouvement ». Ceux qui ne prendront pas part à ce mouvement risquent de devenir des réactionnaires.
Deuxièmement, le mouvement de résistance révolutionnaire, la lutte armée. Le gouvernement réactionnaire de l’Inde a déclaré la guerre à toutes les luttes de revendications démocratiques des masses. A l’intérieur de l’Inde, il a créé un terrain de jeu pour l’exploitation féodale et impérialiste, et dans sa politique extérieure, il a transformé l’Inde en une base de la réaction en collaboration avec l’impérialisme et les révisionnistes modernes.
La population de l’Inde est devenue rebelle contre cette situation intolérable. Dans cette situation, le mouvement de résistance révolutionnaire ou la lutte de partisan armée du parti marxiste-léniniste révolutionnaire contre la réaction et le mouvement de résistance passive du parti révisionniste sont devenus aujourd’hui la part principale de la politique du parti. Par conséquent, chaque membre du parti et chaque cadre révolutionnaire devra s’emparer de cette tactique de lutte.
Il faut qu’ils apprennent à l’appliquer et à tempérer l’esprit révolutionnaire des masses grâce à la propagande parmi les masses. Le succès de la lutte dépend de jusqu’où nous pouvons populariser la politique de la lutte armée par l’entremise de sa propagande parmi les masses.
Troisièmement, la construction d’un parti révolutionnaire. Dans la situation révolutionnaire en Inde aujourd’hui, notre organisation de parti n’est pas capable de fournir un leadership. Sans être solide dans la théorie, clair dans la politique et sans une base de masse en ce qui concerne l’organisation, il est impossible de fournir un leadership dans l’époque révolutionnaire d’aujourd’hui.
1. Sur la question théorique : − Il ne faut pas oublier que la direction du parti du premier état socialiste du monde, l’Union Soviétique, a été capturée par une clique révisionniste. En conséquence, l’influence révisionniste s’est abattue sur les partis communistes de différents pays du monde. Dans notre pays aussi, on a senti la nécessité de constituer un parti séparé alors que cette influence révisionniste était ressentie. Et en conséquence de cela, un parti séparé fut formé au 7ème congrès.
La création d’un parti séparé ne veut pas dire que le combat contre le révisionnisme est terminé. Le révisionnisme parle de lutter contre l’impérialisme, le féodalisme et la force réactionnaire mais dans les actes, il élargit la voie de la collaboration avec ces forces. Le marxisme-léninisme s’oppose fermement à ces forces, venge la moindre de leur attaque et seule la mobilisation des masses par l’intermédiaire d’une lutte très longue détruit ces forces réactionnaires.
Les vieilles idées deviennent manifestes quand (I) on n’accepte pas le leadership du grand parti chinois contre les révisionnistes internationaux ; (II) on n’accepte pas les nouvelles forces en voie de développement ; (III) on ne fait pas réaliser à la classe ouvrière cette nouvelle prise de conscience ; (IV) on n’aide pas la lutte de la paysannerie, qui est l’alliée principale de la classe ouvrière.
2. Politique : − Il faut voir la Révolution Démocratique Populaire comme la tâche du moment. Le président Mao a dit : « Aucune force mourante n’abandonne son pouvoir facilement : la libération est au bout du fusil ». Donc dans notre politique, l’élément principal sera la lutte armée pour la prise du pouvoir. Le peuple a déclenché cette lutte armée spontanément. Le but principal de notre politique sera de mettre cette lutte armée en place consciemment sur une base de masse. Les trois points fondamentaux sont, (I) l’unité ouvrier-paysan sous la direction de la classe ouvrière, (II) mettre consciemment en place la lutte armée sur une base de masse, et (III) établir fermement le leadership du parti communiste. Il est impératif de ne laisser de côté aucune de ces trois tâches. Cette politique devra être propagée abondamment parmi les masses.
3. Organisationnelle : − La base de masse du parti devra être élargie. Nous avons vu au cours de ces quelques dernières années des milliers de cadres militants venir pour se joindre au travail de l’organisation pendant différents mouvements et luttes, tenter de donner une direction aux luttes, mais aussitôt que le mouvement s’interrompt, ils deviennent de nouveau inactifs. Aujourd’hui, à l’heure de la vague révolutionnaire, les habitants de nombreuses régions arriérées se présentent sur le chemin des luttes, et c’est à travers ces luttes que beaucoup de jeunes cadres militants se joignent au travail de l’organisation. Si nous pouvons former ces cadres à notre théorie et politique révolutionnaires, le parti peut acquérir sa base de masse.
Nous devons commencer à travailler avec assurance à rassembler ces cadres et à constituer des groupes secrets avec eux. Ces groupes-cadres dirigeront la propagande politique et serviront d’unités de la lutte armée. La puissance de frappe du parti est dépendante du point jusqu’auquel nous sommes capables de constituer de plus en plus de ces groupes parmi les ouvriers et les paysans. Il faut assurément garder secret avec qui nous constituons les groupes et les détails organisationnels comme l’abri, les dépôts, etc. Mais nos théories, nos politiques et le slogan de la création du parti ne doivent jamais être cachés.
A l’heure de la lutte armée, toutes les unités de parti doivent être des participantes à la lutte armée et être des leaders autonomes. Les élections générales arrivent. Durant ces élections, le peuple mécontent désire écouter et écoutera les politiques. Avant les élections, chaque parti essayera de propager sa politique parmi les masses.
Nous devons profiter de ces élections pour propager notre politique. Ne nous laissons pas embrouiller par le slogan mensonger d’un gouvernement démocratique non-congressiste. Nous devons courageusement amener aux masses la politique de notre Révolution Démocratique Populaire c’est à dire la politique d’une unité ouvrier-paysan sous la direction de la classe ouvrière, d’une lutte armée et de l’instauration du leadership du parti. Si nous profitons entièrement de ceci, il ne sera possible pour aucun dirigeant de gauche de s’opposer à nous. Nous devons profiter pleinement de cette opportunité.