Roger Garaudy : du révisionnisme au négationnisme
Submitted by Anonyme (non vérifié)Révisionnisme : terme désignant historiquement les révisions du marxisme, du marxisme-léninisme et du marxisme-léninisme-maoïsme sous des prétextes de « modernité »
Négationnisme : terme désignant la négation du génocide des personnes juives en Europe
« Révisionnisme » : terme employé par les médias pour désigner le négationnisme, reprenant la propagande des négationnistes qui prétendent non pas nier le génocide des personnes juives, mais « réviser » l'Histoire qui aurait été « mal écrite », « manipulée » par les « Juifs. »
Ainsi donc, en France, une grande figure antisémite peut mourir de sa belle mort, à 98 ans. C'est bien une preuve que quelque chose est pourri dans la société française.
En fait, Garaudy aurait dû déjà être liquidé idéologiquement et culturellement dès les années 1950. Appartenant au Parti « Communiste » français, il a développé des thèses éminemment révisionnistes.
Il n'était donc nullement un « stalinien », comme la propagande bourgeoise l'affirme, mais justement un révisionniste farouchement opposé à Staline.
C'est à ce titre qu'il est devenu le principal intellectuel « culturel » du Parti « Communiste » français devenu révisionniste, et qu'il y fait carrière. Son parcours est celui d'un carriériste : il a été député communiste du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962)
Garaudy est d'ailleurs allé tellement loin dans la révision des fondamentaux du marxisme, que même le Parti « Communiste » français s'est vu obligé de l'éjecter.
Alors, Garaudy a commencé à assumer ouvertement ses thèses consistant en une sorte de marxisme « humaniste » dans une version religieuse ; ami de l'abbé Pierre (grande figure catholique utilisée dans la lutte anti-communiste), il se convertit au catholicisme, puis à l'Islam au début des années 1980.
On a alors une confluence du révisionnisme et de l'Islam comme idéologie petite-bourgeoise. Garaudy va devenir un très un important élément du dispositif idéologique islamique – social - « anti-impérialiste. »
L'aboutissement de cette confluence va consister en l'ouvrage « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne. » Ce livre va être porté aux nues par toute la scène islamique – social - « anti-impérialiste », qui va massivement le diffuser.
Il consiste en un anti-sionisme fondé sur une idéologie complotiste, le génocide des personnes juives étant nié comme une invention sioniste pour justifier la prétention du sionisme à « dominer le monde. »
Les personnes qui ont connu cette époque, au milieu des années 1990, peuvent se souvenir de comment des nationalistes arabes (petit-bourgeois) et des islamistes patentés s'alliaient ouvertement pour porter la vague Garaudy. En fait, l'antisémitisme « anti-impérialiste » dans sa forme actuelle n'aurait pas pu exister sans Garaudy.
Sans Garaudy, jamais des révolutionnaires n'auraient pu se faire taxer de « sionistes » sous prétexte qu'ils ne soutiennent pas le Hezbollah. Sans Garaudy, la parodie des « révolutions arabes » n'aurait jamais pu être soutenu par une extrême-gauche sans fondements, sans marxisme, et fascinée par la « radicalité » des islamistes.
Isabelle Coutant-Peyre, avocate de Carlos et auparavant de Roger Garaudy, a salué la mémoire de ce dernier, le présentant comme « un personnage majeur du 20ème siècle », un « immense savant », un « homme juste. »
Ce n'est donc pas par hasard que ce soit le mouvement nationaliste Egalité et Réconciliation, d'Alain Soral, qui ait annoncé la mort de Garaudy, en reprenant l'information du blog sur Roger Garaudy.
Voici ce qu'on lit, entre autres, dans un article de Maria Poumier, intitulé de manière totalement baroque « Roger Garaudy, limpide dans la noirceur du siècle » :
« Rassemblement autour de sa famille et de sa flamme le 18 juin à 15h pour une cérémonie au crematorium de Champigny-sur-Marne, accès par le RER A.
Limpide dans la noirceur du siècle, Roger Garaudy s’est éteint doucement le 13 juin 2012 chez lui, à Chennevières-sur-Marne. (…)
Tous les titres de livres de Roger Garaudy ont été des torches enflammées, des slogans, des trouvailles condensant les vérités les plus urgentes à dire dans chaque circonstance, et des bannières de ralliement autour d’idées très précisément incarnées, revêtues d’une silhouette définitive.
Toutes ses formules sont devenues, en peu de temps, les images mentales structurant l’appréhension commune de la nouveauté des temps, sont devenues l’expression simple et forte de l’évidence qui s’impose contre les sophismes et les langues de bois imposées, langues de misère, langues menteuses et polluantes.
"L’islam habite notre avenir", "avons-nous besoin de Dieu", le "monothéisme du marché", responsable de "un Hiroshima tous les deux jours" et bien sûr : "les mythes fondateurs de la politique israélienne". A peu de penseurs il est donné d’être à répétition celui qui brandit la foudre prophétique et qui éclaire de façon aussi aveuglante de façon continue durant une longue existence.
(…)
C’est avec la stature du rédempteur qu’il entrera dans la légende, et c’est avec son dernier acte de résistance, lorsqu’à 83 ans il publie le livre qui le fera fusiller en effigie, glorieusement, comme un martyr, en France, par la France asservie au lobby israélien : Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, publié par les héroïques éditions de la Vieille Taupe en 1996.
(…)
Avec une allure unique, chevaleresque, impeccable, droit dans sa haute stature majestueuse, fidèle à son profil romain d’homme du droit, jamais il n’a exprimé la moindre plainte ni récrimination ni colère contre les juifs qui se sont jetés en meute contre lui, et ont tenté d’ameuter contre lui tous les autres, ce même groupuscule influent qui avait réussi à faire fuir les éditeurs, dès 1982 et ses premières positions de soutien aux Palestiniens, ce même groupuscule qui en 1990 avait fait voter en loucedé une loi anti-constitutionnelle expressément pour empêcher quiconque de proclamer la vérité la plus urgente, pour le faire taire lui et tous ceux qui avaient à cœur de défendre l’honneur des vaincus de la Deuxième Guerre mondiale, en particulier l’historien Robert Faurisson pionnier : la loi Fabius Gayssot que brave désormais la jeunesse de France massivement grâce à l’exemple de Roger Garaudy. »
La remise en cause de la loi Gayssot : nous l'avons déjà expliqué maintes fois (et avons été le seuls à le faire), c'est la ligne centrale du dispositif fasciste, qui vise à faire sauter cet important obstacle à la généralisation de sa propagande.
Et de manière intéressante, les médias et les fascistes « oublient » surtout que Garaudy a joué le rôle de théoricien révisionniste anti-Staline au sein du Parti « Communiste » français, avant de se prendre trop au sérieux et d'être mise côté par le révisionnisme lui-même.
Garaudy a ouvertement servi la bourgeoisie contre le P« C »F lui-même, en publiant en 1965 « De l'anathème au dialogue », ouvrage pro-religion, puis en 1968 « Peut-on être communiste en 1968 ? » et « Pour un modèle français du socialisme. »
Éjecté en 1970 du P« C »F révisionniste, Garaudy est par la suite un intellectuel bourgeois, reconnu et soutenu par les médias des années 1970 ; par exemple, le chorégraphe et danseur Maurice Béjart avait écrit en 1973 la préface de son livre « Danser sa vie. »
C'est son évolution bourgeoise qui l'a amené à l'antisémitisme, à une parodie de posture révolutionnaire. Niant le marxisme, il est tombé dans les bras du fascisme : un exemple classique d'un processus parfaitement analysé par l'historien Sternhell pour les années 1930 en France.
Le témoignage de la personne faisant le blog ultra-réactionnaire (« anti-impérialiste ») « eva R-sistons » est un exemple parlant, avec son article « Roger Garaudy, humaniste fraternel et universaliste, artiste, homme de foi, libre penseur. Un monument, à réhabiliter ! » :
« Un grand penseur nous a quittés, dans un silence assourdissant. La Police de la Pensée, qui régente tout en France depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, veille.
J'ai découvert Roger Garaudy lorsque le mari, catholique, de mon amie préférée, Palestinienne, m'a montré "Les mythes fondateurs de la politique israélienne". Pour moi, à priori, c'était un auteur "interdit". Donc à découvrir, car je suis une journaliste d'investigation, une chercheuse de vérité souhaitant toujours voir ce qu'il y a derrière l'Info officielle, les mensonges des Médias. Bref, j'ai commené à lire. Mais bon, trop technique, au bout d'une dizaine de pages j'ai arrêté. Dès que ça devient technique, je me ferme comme une huître.
Reste que j'ai été très étonnée. C'est ça, l'homme diabolisé, l'homme de mauvaise foi ? Bigre ! Il a l'air rigoureux, scrupuleux, sincère, d'une honnêteté incroyable. Cela s'est passé voici une dizaine d'années. Puis, en venant sur Internet voici 4-5 ans, j'ai découvert un blog rapidement devenu l'un de mes favoris : Alainindépendant. Indépendant, comme moi ! Alain indépendant, sensibilité de gauche, humaniste, fraternel, homme de foi, popularisant la Théologie de la Libération, ma préférée - diabolisée par le Vatican : "Christo-marxiste", selon ses détracteurs. Et dans cette formule, il y a un mot formidable : Libération ! Libération de l'individu, le rêve !
Et j'ai retrouvé Roger Garaudy (médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance)... sur ce blog. Je me suis entichée de lui ! Il est tout ce que j'aime : Humaniste ayant la passion de la vie et des vivants, résistant, fraternel, homme de gauche, de foi et de paix, artiste (danse..), libre penseur, chercheur de vérité, dénonçant les intégrismes, l'islamisme fanatique, le sionisme international militant (raciste, colonialiste, impérialiste, va-t-en guerre etc), l'occident criminel, l'impérialisme américain, etc, et grand partisan du dialogue des civilisations.
Et régulièrement, lorsqu'il cite ce grand penseur, le blog l'Indépendant me le fait aimer davantage. Roger Garaudy est mon frère, il est notre frère à tous. Je lui rends hommage ! Et rendons-lui justice. Incontestablement, il est l'un des plus grands penseurs de notre temps, et sa fraternité est universelle. »
On a là une prose fasciste, typique de notre époque de décadence. La contamination est générale, notamment à l'extrême-gauche, où l'antisémitisme suinte de tous les pores, il suffit pour cela de voir l'absence complète de réaction à la tuerie antisémite de Toulouse.
Heureusement que le PCMLM porte le matérialisme dialectique et fournit la culture et l'idéologie révolutionnaires authentiques, donnent les moyens culturels et intellectuels, pratiques et quotidiens, de ne pas se faire contaminer!