16 juin 2012

Le libéralisme du Front de gauche avec l'antisémitisme : une arme pour le fascisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nous expliquions dans l'article sur le premier tour des législatives que l'abandon de la stratégie du « front républicain » par l'UMP était un fait important, un marqueur historique. Cette stratégie qui préconisait le désistement du candidat de droite ou de gauche le moins bien placé en cas de triangulaire avec le Front National.

Il est évident qu'une part non négligeable, comme nous l'avons montré, de l'UMP assume tout à fait l'abandon de cette tactique et plaide pour un rapprochement avec le Front National. Mais pour d'autres, dont une grosse partie de la direction de l'UMP, cela ne va pas de soi et il s'agit plus de tactique politicienne. L'UMP comporte en son sein et à sa direction une forte tendance centriste humaniste chrétienne-démocrate et un certain nombre de personnalités politiques lié historiquement à la Résistance contre le fascisme et se réferrant à la figure politique du Général De Gaulle.

Il leur fallait donc trouver des arguments pour « vendre » cette main tendue, franche pour certains cadres politiques de l'UMP, au fascisme à la partie de leurs électeurs et de leur base pour qui cette tactique va à l'encontre de leur tradition politique.

Ainsi, on a vu un Henri Guaino mal à l'aise avancer l'idée, sans y croire, que le Front National serait un parti « républicain » puisque « c'est un parti légal ». D'autres avançaient l'argumentaire comme quoi ce serait « aux électeurs et non au parti » qu'il s'adresserait.

Au bout de quelques jours, ils ont fini par trouver l'argument massue susceptible de faire mouche, car réactivant l'anticommunisme latent de la base électorale de la droite : puisque le PS fait alliance avec le Front de Gauche, il serait impossible pour l'UMP d’appeler à voter pour lui.

Mais bien évidemment, l'anticommunisme ne suffisait pas, seul, à faire avaler l'idée que les notables réformistes du Parti « Communiste » Français – qui n'ont jamais fait autre chose que gérer leurs pouvoirs locaux depuis 50 ans- serait l'équivalent « de gauche » au Front National.

Alain Juppé, Jean-François Copé et Nathalie Koscuisko-Morizet ont donc mis en avant les relations « sulfureuses » de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche avec des personnalités antisémites et les dictatures fascistes cubaines et chinoises. Là où cela prend son importance, c'est que ces trois dirigeants de l'UMP sont justement directement liés à Jacques Chirac, à la Résistance et d'origine juive pour Jean-François Copé et Nathalie Koscuisko-Morizet. C'est-à-dire que ce sont des personnalités politiquement et culturellement liées à la stratégie du « front républicain ».

Ils ont mis en avant la publication par le Front de Gauche d'une tribune de soutien, sur le site du Front de Gauche et le blog personnel de Jean-Luc Mélenchon, de Mikis Theodoriakis. Ce compositeur grec était une figure de la gauche grecque et de la résistance à la dictature fasciste des colonels jusque dans les années 90 où il avait rejoint la droite. Récemment, il a déclaré être « antisioniste et antisémite ».

Bien évidemment, Jean-Luc Mélenchon et les différents bureaucrates des organisations du Front de Gauche se disent outrés tout disant qu'elles n'étaient pas au courant des propos de Mikis Theodorakis. Jean-Luc Mélenchon a même annoncé ce 14 Juin son intention de portée plainte pour diffamation contre Jean-François Copé à la suite de cette polémique. On pourrait ne voir là qu'une polémique politicienne mais c'est un coup très dur qui est en train d'être porté contre les révolutionnaires. Avoir permis qu'une telle situation, où l'équation communisme = nazisme apparaît comme quelque-chose de fondé, puisse exister est gravissime.

Car les sociaux-démocrates et les révisionnistes du Front de Gauche peuvent porter plainte et jouer de leur bonne foi dans cette affaire-là, mais comment cela pourrait rester crédible bien longtemps quand à côté de cela l'antisémite René Balme a été confirmé dans son investiture par le Front de Gauche ? Comment cela pourrait-il rester crédible quand Jean-Luc Mélenchon met en avant comme modèle le fascisme cubain et le populiste antisémite Hugo Chavez ? 

La vérité est que la gauche et l'extrême-gauche ont abandonné depuis bien longtemps toute prétention idéologique pour se vautrer dans l'opportunisme et le pragmatisme. Or le pragmatisme impliquent d'avoir des attitudes libérales, de refuser le combat politique.

La gauche et l'extrême-gauche sont complètement pourries par l'anticapitalisme romantique et le libéralisme. Les organisations de gauche ont laissé se développer en leur sein des courants de plus en plus clairement antisémites en détournant systématiquement le regard, en considérant que cela était secondaire. 

Le PCMLM est le seul parti à avoir clairement expliqué et dénoncer cela il y a plusieurs années. Et pour cela il s'est retrouvé calomnié, insulté, menacé. Mais voilà, tous les reniements se paient un jour et la gauche et l'extrême-gauche ont pavé la voie au fascisme gangrené qu'elles sont déjà par lui. Car comme l'a montré Zeev Sternhell et comme nous ne cessons de le répéter, le fascisme naît réellement à gauche. Il naît des renoncements idéologiques de la gauche, du rejet du marxisme et de la science.

Les organisations de gauche et d'extrême-gauche sont tellement dépolitisées, qu'elles ne savent même plus ce qu'est l'antisémitisme !

Il n'est pas étonnant, d'ailleurs, que le Parti de Gauche, fondé par Jean-Luc Mélenchon en 2008, soit au centre de toute cette décadence de la gauche française. En effet, le Parti de Gauche est, exactement comme le NPA, une structure associative sans idéologie ni cohérence qui essaie de regrouper tout ce qui vient de l'altermondialisme autour de la figure centrale de Jean-Luc Mélenchon. Le Parti de Gauche, pour se développer, a regroupé dès son début des personnes issues du magma réactionnaire altermondialiste et post-trotkyste ; s'ouvrant largement aux idéologies anti-science, anti-modernité, complotistes, etc.

Tout ceci est gravissime ! Comment ne pas voir la résonance que peut avoir la question faussement ingénue de Nathalie Koscuisko-Morizet « est-ce que l'antisémitisme de gauche c'est mieux que l'antisémitisme de droite ? » … même pas deux mois après l'affaire Merah !

Ce n'est pas en détournant le regard, en faisant de la méthode Coué qu'on peut lutter contre la pénétration culturelle du fascisme. Il existe. Il progresse de jour en jour, imprégnant culturellement de larges couches des masses populaires et de la jeunesse. 

Il s'appuie pour cela sur son frère jumeau social-démocrate qui de reniements en pragmatisme n'en finit plus de le nourrir. En étant ce qu'il est, avec son pragmatisme et sa porosité à l'antisémitisme, le Front de Gauche ne fait que nourrir le fascisme. Il est son meilleur allié du moment, le repoussoir "parfait" pour la bourgeoisie contre le communisme en général.

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