14 mai 2012

Pour Hervé Poly, Jean-Luc Mélenchon est-il Maurice Thorez ?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Comme nous sommes communistes, nous connaissons l'histoire du Parti Communiste français. Et nous la connaissons bien mieux, dans sa substance, que les révisionnistes qui prétendent assumer le drapeau du Parti Communiste en France.

 

C'est ainsi un sacré tour que nous a joué Hervé Poly, le secrétaire fédéral du Parti « Communiste » dans le Pas-de-Calais. Ce n'est pas seulement qu'il est une figure du bradage final du Parti Communiste en appuyant Jean-Luc Mélenchon, un socialiste historiquement, comme candidat dans la 11e circonscription du Pas de Calais.

 

Non, il a réussi à placer une allusion qui consiste en un véritable symbole de ce qui se joue historiquement : la liquidation finale de tout ce qui touche au communisme.

 

Hervé Poly a en effet expliqué la chose suivante au sujet de Jean-Luc Mélenchon choisi par 45 élus locaux comme chef de file local du « Front de Gauche » :

 

« Pour reprendre une formule de Chirac - il faut bien des références ! - on a choisi le meilleur d'entre nous »

 

Hervé Poly est ici un escroc. Car ce n'est pas Chirac qui serait ou qui a utilisé la formule « le meilleur d'entre nous. »

 

Ce que Chirac a formulé, durant la campagne des présidentielles de 1995, c'est cela, au sujet d'Alain Juppé et devant des militants du parti gaulliste d'alors, le RPR :

 

« celui qui est probablement le meilleur d'entre nous »

 

Alain Juppé sera par la suite premier ministre, après la victoire de Chirac.

Mais la formule « le meilleur d'entre nous », elle, existe en tant que tel ; c'est une formule connue de toutes les personnes connaissant l'histoire du Parti Communiste en France.

 

« Le meilleur d'entre nous » est une formule consacrée, en effet, pour désigner Maurice Thorez.

 

Maurice Thorez, la principale figure du communisme en France, pour le meilleur et pour le pire. Maurice Thorez, principale figure du Parti Communiste, au point que ce dernier était présenté, jusque sur les cartes d'appartenance, comme « le Parti de Maurice Thorez. »

 

Cela, Hervé Poly ne peut pas ne pas le savoir. Surtout dans le Nord, bastion ouvrier, où la tradition anti-révisionniste a toujours existé sous la forme d'un bruit de fond dans le révisionnisme.

 

Maurice Thorez, qui se présentait comme le plus fervent partisan de Staline en France, a en effet suivi le révisionnisme de Khrouchtchev, mais à dose homéopathique et progressive.

 

Malgré la liquidation complète de Staline et de ce qu'il a représenté, sur le plan culturel Maurice Thorez a fait en sorte que la transition vers le révisionnisme ne se déroule que lentement.

 

Ce qui était logique : s'il y avait « déstalinisation », alors Thorez le partisan de Staline aurait dû partir aussi... Il défendait sa place.

 

Et il la défendait d'autant plus que déjà dans les années 1930, Thorez était déjà tenant du révisionnisme sur bien des points, notamment concernant le patriotisme bourgeois et la soumission du Front Populaire aux accords par en haut, au lieu de l'unité à la base.

 

Une étonnante contradiction, largement analysée dans le long historique du Parti Communiste (disponible en PDF ici).

 

Mais une contradiction qui n'empêche pas que Hervé Poly pratique ici un jeu sordide, aux dépens du communisme, au service d'une comédie, d'une farce burlesque. Qui peut décemment croire qu'une figure de l'appareil du Parti Socialiste comme Jean-Luc Mélenchon peut représenter la classe ouvrière ?

 

C'est une véritable comédie que joue Jean-Luc Mélenchon dans le Nord, à Hénin-Beaumont, comme nous l'avons constaté dans le texte "Mélenchon à Hénin-Beaumont : un coup de poker qui va servir le fascisme".

 

Une comédie qui nie la réalité du besoin de révolution, du besoin de contenu, du besoin d'utopie. Une comédie que Jean-Luc Mélenchon prétend résumer ici, avec lui dans le rôle du « sauveur » : «Est-ce qu’au début du XXIe siècle, l’ancien bassin minier, berceau du mouvement ouvrier, se choisit un député d’extrême droite ou du socialisme historique ?»

 

Ce que nous traduisons par : « fascisme ou social-démocratie ? » Et nous ne voulons ni l'un ni l'autre, d'ailleurs on ne peut pas avoir l'un sans l'autre.

 

Ce que nous voulons, nous ? Nous, nous voulons l'insurrection armée des masses populaires, nous voulons que le Nord devienne le bastion de la classe ouvrière en marche vers le pouvoir.

 

Un objectif que Maurice Thorez a prétendu assumer, et qu'il a abandonné. Mais le révisionnisme ne triomphera pas, les Hervé Poly ne triompheront pas. Ils ne parviendront pas à liquider la tradition de la classe ouvrière : le communisme, la marche en avant avec le matérialisme dialectique, la construction du PCMLM, pour la Guerre Populaire !

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