2 mai 2012

Marine Le Pen contre l'Europe, pour l’indépendance du capital financier français

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Pendant le traditionnel discours du 1er mai du FN, Marine Le Pen a insisté sur le fait que sa « mission » passerait par le « décryptage du mensonge », la « dénonciation des trahisons » ou en encore les « révélations ». 

Mais justement, c'est là la démagogie des fascistes, ils se contentent de dénoncer les politiciens bourgeois traditionnels – de manière forcément populiste – mais ils n'expliquent rien. Et pour cause, le but des fascistes n'est pas que les masses se libèrent en comprenant et dépassant le mode de production capitaliste, à l'origine de la crise. 

Le rôle des fascistes est de mobiliser les masses derrière les projets impérialistes de la bourgeoisie – ou tout du moins de les neutraliser d'une manière ou d'une autre.

Lorsque Marine le Pen prétend critiquer la « finance » – elle n'a pas arrêté, encore ce mardi 1er mai – elle s'en prend surtout à l'Europe, à l'Union européenne. 

La démagogie anticapitaliste romantique de Marine Le Pen contre « l'argent » poursuit en fait une dynamique beaucoup plus concrète, très concrète même : tracer la voie pour mener à bien le désir d'autonomie de la bourgeoisie impérialiste française.

Quand Marine Le Pen renvoie dos à dos Hollande et Sarkozy, c'est que, de son point de vue, ils appliqueront tout deux « servilement » la politique de rigueur voulu par l'Union Européenne. Elle critique la « soumission » à la « troïka »  (le FMI, la Commission Européenne et la Banque centrale européenne - BCE).

Alors elle s'amuse à dire, de manière populiste-fasciste, que le 6 mai il s'agira d'élire un « employé de la BCE » ou un « sous gouverneur des finances de Bruxelles ». Et en plus, elle fustige le fait que Hollande et Sarkozy seraient tenus de faire des « comptes-rendus régulier à l'Allemagne de madame Merkel ».

Marine Le Pen représente une frange bien particulière de la bourgeoisie française, elle représente les composantes impérialistes qui refusent tout autant les « plans » de François Hollande, qui entend faire revenir la croissance « grâce » à l'Union Européenne, que les plans de rigueurs (tout aussi « européens ») organisés par Sarkozy, représentant d'une bourgeoisie traditionnelle qui entend équilibrer les comptes de l’État.

D'autant plus qu'en arrière-plan, il y a les impérialistes américains qui poussent énormément en faveur de « plans de sauvetage de la zone euro », notamment à travers le FMI. Et la presse économique et financière américaine et anglaise publie de nombreuses critiques des gouvernements des pays européens qui ne vont pas assez dans leur sens, dans le sens de la « rigueur ». 

Le point de vue impérialiste américain et anglais contredit inévitablement les intérêts du capital financier français et notamment des groupes monopolistes qui ne peuvent pas – ni ne veulent bien sûr - se « permettre » de plan de rigueur, du fait de la crise.

La bourgeoisie traditionnelle de Sarkozy, celle qui veut pouvoir « entreprendre » librement, est globalement alignée sur le point de vue de l'impérialisme américain mais, d'une certaine manière, tente d'équilibrer les forces. François Hollande lui cherche clairement à composer entre les différentes tendances de la bourgeoisie : autant la sociale-démocratie française – le PS en tout cas – a de nombreux relais à la tête des monopoles impérialistes français, autant l'intégration à l'Union Européenne constitue l'un de ses « plans » qu'elle n'entend pas lâcher comme cela.

Le point de vue de Marine Le Pen est lui beaucoup plus direct, elle veut l'indépendance totale pour l'impérialisme français.

Alors elle critique « les plans d'austérité inhumains » imposés par Mario Draghi, à la tête de la BCE. Cela est pratique pour elle, car elle peut ainsi étaler sa démagogie pseudo-sociale. 

Mais Marine Le Pen n'est pas anticapitaliste, elle ne critique pas la propriété privée. Dans ces conditions, quand on critique une fraction de la bourgeoisie, il est clair que cela sert une autre fraction de la bourgeoise.

Et il apparaît clairement que la politique de Marine Le Pen correspond aux intérêts des parties les plus agressives de la bourgeoisie impérialiste – et particulièrement du capital financier français qui aspire tendanciellement de plus en plus à l'autonomie.

Le fait de prôner la sortie de l'Euro est un peu un « must have » populiste – les masses associent souvent la création de l'euro avec l'amplification de la crise et l’accélération de la dégradation des conditions de vie. Mais c'est aussi une option de plus en prisée dans les hautes sphères de la bourgeoisie française. 

Toujours est-il en tout cas que plus Marine Le Pen se rapproche du pouvoir, et plus elle se montre « réaliste », « raisonnable » sur la question de la sortie de l'euro (le faire petit à petit, combiner franc et euro, etc).

Aussi, quand Marine Le Pen a critiqué le plan de stabilisation européen de Sarkozy ce 1er mai, elle expliquait que cela permet « d'ôter la souveraineté financière » de la France, sa « souveraineté économique ». Au contraire de ce plan de stabilisation européen, elle présente donc un protectionnisme afin de mettre en place le « redressement de la France » et entamer une « vraie croissance », par la « relance de l'économie et du pouvoir d'achat. »

La question de la crise est ainsi très présente dans la pensée de Marine Le Pen, « on nous disait à tort que la crise est finie » affirmait-elle mardi ; c'est que Marine Le Pen représente les intérêts de la bourgeoisie impérialiste française qui veut faire face à la crise et se montre de plus en plus agressive.

Cette bourgeoisie qui ne veut pas des « plans de renflouement coûteux et parfaitement inutiles » car elle veut avoir les mains libres pour continuer de soumettre les masses populaires, continuer à exploiter la classes ouvrière de France et piller les peuples et nations soumis à l'impérialisme français. Une bourgeoisie qui se renforce de jour en jour, et qui ne pourra être combattu que par un Parti Communiste représentant la science, la culture, la civilisation !

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