27 juin 2016

Victoire du "oui" à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, défaite de l'écologie

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Liste des articles sur la grande question : De l'eau et des zones humidesLa consultation organisée par l’État devait donner à celui-ci une légitimité suffisante pour le transfert de l'aéroport Nantes-Atlantique sur le site de Notre-Dame-des-Landes. C'est une opération réussie, puisque un peu plus de la moitié des 975 000 électeurs et électrices de Loire-Atlantique s'est déplacée, soutenant le projet 55,17%.

Les responsables de cette situation, on la doit bien entendu aux décroissants et aux zadistes, qui ont diffusé un romantisme anticapitaliste et abandonné toute prétention écologiste authentique. En effet, raisonner de manière sérieuse sur l'écologie, c'est promouvoir la défense de la biosphère et par conséquent faire des zones humides un lieu à préserver, une composante essentielle de la vie sur Terre.

Le mode de production capitaliste ne raisonne pas, ne pense pas : il réagit simplement à des impulsions dans le cadre d'un besoin permanent d'accumulation. La simple possibilité que le nouvel aéroport puisse hypothétiquement amener davantage de profits suffit à ce que le projet ait une validité.

Le capital s'accumule, de manière toujours plus large et toute la planète doit être façonnée en ce sens. Il ne faut y voir nulle domination de la « technique », des « technologies », mais bien un mode de production toujours plus destructeur. Opposer à ce mode de production un passé idéalisé, une petite production toujours fantasmer, est un romantisme qui peut satisfaire quelques secteurs isolés des masses, mais ne convaincra personne.

Pourtant, il y avait moyen d'exprimer une véritable résistance, comme le prouve le résultat à Nantes, avec 50 % pour et 50 % contre. Le caractère outrancièrement pro-capitaliste du projet d'aéroport a tout à fait été saisi par une partie significative des masses ; encore fallait-il organiser un saut qualitatif dans la résistance.

Cela signifiait toutefois chercher une confrontation autre que symbolique, ce qu'ont refusé tant les zadistes que les décroissants. Les anarchistes apprécient de casser les vitrines du centre de Nantes, mais établir un projet démocratique n'est pas dans leur optique petite-bourgeoise de révolte folklorique. Il en va de même pour les hippies de droite que sont les partisans zélés de la petite propriété, de la petite production.

Notre-Dame-des-Landes connaît une défaite, pour les mêmes raisons que le mouvement « Nuit debout » a échoué, que le mouvement contre le projet de « Loi travail » s'est enlisé. Le petite-bourgeoise a pris le dessus, vidant de tout sens antagonique, alors que l'ultra-gauche s'est développée en prétendant porter une radicalité qui n'était que le sous-produit du vide général.

Lien vers la liste d'articles : Notre-Dame-des-LandesNotre-Dame-des-Landes n'a, c'est un fait, provoqué aucun développement culturel et militant en faveur de l'écologie ; la faillite générale lors de la COP21 en témoigne.

Cela montre à quel point il y a le besoin impératif d'un Parti muni du matérialisme dialectique, capable d'analyser scientifiquement la situation et de proposer les voies correctes pour triompher. Car la défense des zones humides ne saurait se terminer sur une défaite.

La victoire nette du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, quoiqu'en disent les décroissants et les zadistes qui s'agitent tels des guignols et prétendent qu'ils vont encore gagner, n'est qu'une défaite temporaire pour la biosphère. Inéluctablement toujours davantage de personnes vont se lever pour sa défense, se confrontant de manière complète avec un système anéantissant la vie sur la planète et sa complexité, au nom du rendement et de la « gestion ».

Les décroissants et les zadistes ont voulu geler la situation, c'est leur rêve de petit-bourgeois : ils ont peur de la prolétarisation. Mais le mode de production capitaliste ne recule devant rien pour son accumulation : elle ne peut qu'être dépassée par le socialisme, qui reprend ses forces productives pour les orienter de manière convenables.

En ce sens, la bataille écologiste ne peut se fonder que sur une vision générale, celle de la biosphère, celle permise par le matérialisme dialectique, celle portée par le PCF(mlm).

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